51 notes dans la catégorie "Voyages"

[jaserie japonaise] makanai, dans la cuisine des maiko, minisérie de hirokazu kore-eda, sur netflix

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C'est pas mon habitude de chroniquer une série télé, mais celle-ci m'a procuré un tel plaisir que je voulais l'analyser (pas trop, restez lire !) et le partager.
Ce n'est qu'après l'avoir regardée que j'ai appris que le réalisateur était le grand Hirokazu Kore-eda, et que le scénario était d'après manga.
J'en avais entendu parler brièvement à la radio et les thèmes cités (Kyoto, cuisine japonaise, éducation, tradition) m'avaient ramenée 40 années en arrière...
Mon court séjour (professionnel) là-bas, mes surprises, le théâtre bunraku à Osaka, le son du shamisen... Je m'étais laissée bercer avec bonheur et parfois bousculer par l'étrangeté, le mystère des codes, la juxtaposition de la modernité extrême avec la tradition, le contraste entre le grouillement des grandes artères et la lenteur entrevue dans les temples et dans les petites rues vieillottes au pied des gratte-ciels.
Je ne pense pas que cette série de 9 épisodes de 45 minutes soit faite uniquement pour les vieilles occidentales nostalgiques de leurs voyages lointains et exotiques, mais ça a fonctionné au delà de mes espérances...
Visionnage totalement régressif !

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[remembrance] prague, 1969

VoyageIdéalement ce billet aurait dû être publié le 3 juillet...

Mais je n’y ai pas pensé alors, et ce n’est que ce matin que l’excellente émission Estivalitude de Christophe Bourseiller sur France Inter a ranimé ma mémoire et mon inspiration très défaillantes ces temps-ci.
Olivier Barrot (Boréales, Gallimard) y a raconté son plus incroyable souvenir de vacances.
C’était l’été 68.
Il était arrivé à Prague en 2CV et logeait dans une auberge de jeunesse.
Au matin du 21 août, il est réveillé par le vacarme des avions militaires qui survolent la ville et des chars soviétiques qui l'envahissent...

Mon souvenir de vacances praguoises est beaucoup plus léger, pourtant il remonte à peu près à la même époque, l’été suivant.

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[fan de] la librairie mollat à bordeaux

♥ c'est le dernier article de ce blogue en 2016 ♥ il accompagne pour toutes celles et tous ceux qui le liront ♥ mes vœux sincères de félicités en tous genres pour 2017  ♥ à l'année prochaine ♥ ♥ ♥

(c) tilly75015— c'est pour un cadeau ? on vous fait un paquet ?
— non merci, mais ce qui me ferait plaisir c'est un coup de tampon avec le nom de la librairie
— ... ?
— sur la page de garde ! comme ça on saura que je ne l'ai pas acheté sur internet

Pour un peu je me parjurais en racontant que je faisais ça pour tous mes achats de livres, alors qu'en fait l'idée ne m'est venue qu'en arrivant à la caisse de la fabuleuse librairie bordelaise.
La caissière sourit, sa voisine lui passe le tampon, elle hésite sur le sens (on voit que ce n'est pas une demande ordinaire) puis oblitère gaillardement.
Sa collègue me tend alors un autre livre :
— c'est un cadeau !

J'ai d'abord un peu cru que c'était à cause du cachet réclamé ; que l'on récompensait ainsi mon soutien à la librairie indépendante !
En fait, plus humblement, j'ai compris après coup : il est vraisemblable que tous les acheteurs d'un Dictionnaire amoureux de chez Plon à la librairie Mollat se voient offrir ce beau spécimen  (j'avais acheté le Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature de Pierre Assouline).

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[livre, rencontre] l'absente, roman de lionel duroy

Manosque (Les Correspondances de), vendredi 23 septembre 2016, place Marcel-Pagnol
L'Absente, Julliard, 2016, rencontre avec Lionel Duroy animée par Michel Abescat

cliquez pour agrandir et mieux voirJe m'installe bien avant le début de la rencontre, il y a déjà beaucoup de monde.

Le décor a changé par rapport à il y a deux ans.
C'est maintenant la photo très agrandie d'une étagère de livres qui tapisse le fond de scène ; je crois pertinent de remarquer qu'il s'agit d’œuvres d'auteurs morts afin, j'imagine, de ne pas susciter de jalousies entre vivants ; mais je me trompe, il y a un intrus au milieu : un livre sur (ou de ?) Michou...
Eh non, finalement, je me suis bien faite avoir... ce sont tous des titres ou patronymes finement détournés : Cools d’Apollinaire [Alcools], La Nuit remue d’Henri Michou [Michaux], Lexomil et le royaume d'Albert Camus [L'Exil et le royaume], etc...
Bravo Les Correspondances ! IMG_1350

Mais personnellement j'aimais mieux le papier peint à grosses fleurs d'avant, moins "littéraire" mais plus seyant !

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[interlude, milos, retour ] j'aurais voulu mais j'ai pas pu...

faire un joli diaporama... Milos le vaut bien et plus encore, mais je ne pouvais pas prendre de photos à cause de mes doigts qui pétillent !

J'explique le plus succinctement possible : depuis la fin du traitement folfox, s'est installée une séquelle fort peu sympathique, la neuropathie périphérique (doigts mains et pieds) induite par l'oxaliplatine lien. La faculté est réaliste et peu optimiste : il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que cet inconvénient invalidant s'atténue et espérons-le disparaisse complètement.


vue depuis ma chambre au Nefeli Sunset, Milos, Cyclades. (c) tilly / smartphoneA part deux trois tentatives laborieuses sur mon vieux smartphone, je n'ai cette fois pas de quoi composer l'album photos d'une escapade dorée, douce et reposante.
Restent les souvenirs immatériels et les mots pour remplacer les images.
Milos est une île sagement belle, qui ne se prend pas pour Mykonos, ni pour sa voisine superlative Santorin. Pas d'ostentation, pas de maniérisme, de la douceur et beaucoup de charme. Un développement touristique raisonnable, équilibré, réussi. Moins qu'ailleurs en Grèce, voit-on des constructions inachevées, abandonnées, et c'est un très bon signe.

Dans l'avion du retour, hier, je me disais tant pis pour les photos, ça ne manquera à personne d'autre qu'à moi et à quelques ami.e.s généreusement indulgent.e.s.
Et puis poster des images idylliques en bleus et blancs, et des couchers de soleil, aurait eu un air d'inconscience, d'indifférence, en ces heures tragiquement perturbées.

Un peu plus tard, avec le taxi qui nous ramenait à la maison en début de soirée, on est passés par Duroc, au milieu des débris de mobilier urbain laissés par les casseurs après le passage de la manifestation "sociale" du jour. Stupeur. Incrédulité. De nombreux passants, voisins, et curieux prenaient en photo les tags sur les murs, les vitrines cassées, les abris bus saccagés, les pansements d'urgence appliqués sur les grandes baies de l'hôpital des Enfants malades pour éviter qu'elles n'éclatent sur la tête des piétons juste en-dessous.

Alors à ce moment là, j'ai pensé que mes non-photos cycladiques auraient fait un contre-poison appréciable à l'effet de ce spectacle désolant (mais limité et uniquement matériel) qui vient s'ajouter au reste. Dommage.


[météo] un écho du passé

Flocon
Dimanche, j'ai reçu une alerte SNCF concernant mon voyage de retour de Nantes à Paris, lundi soir : compte tenu de circonstances climatiques exceptionnelles — on croit rêver ! non mais on est en janvier, quoi ! —, je serais bien avisée d'anticiper un retard prévisible à l'arrivée en gare Montparnasse...

Chère SNCF, excusez-moi d'avoir un peu rigolé (même pas peur) en vous lisant et d'avoir traité votre message par le mépris. Je reconnais, c'est pas malin-malin et surtout très injuste car cela a fait ressurgir le souvenir pas désagréable du tout d'un très ancien voyage-galère : madeleine 2.0.

C'était en 1982, au début du mois de janvier. Ça j'en suis sûre : je m'étais mariée en décembre 81, quelques semaines avant.
Je me rendais à Berlin (Ouest) pour le travail : une réunion de normalisation internationale sur l'architecture des équipements télématiques (association de l'informatique et des télécommunications) interconnectés, le modèle OSI pour les connaisseurs ; les autres, si ils le souhaitent peuvent aller voir par là lien ).

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[lu, babelio, masse critique] nuits tranquilles à belém, roman de gilles lapouge

Arthaud, 163 pages, mai 2015 lien, 15 euros
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on choisit un livre dans une liste de nouveautés, on reçoit le livre, on donne son avis sur le livre, on le partage)

quatrième de couverture — "J'avais dit oui, et ensuite ma vie a changé" Que peut-on refuser à un gamin des favelas qui vous saute dans les bras en vous appelant "papa" ? Faut-il briser son rêve de gosse ou accepter de s'effacer pour renaître le long du fleuve Amazone ? Pourquoi ne pas devenir un autre à Belém, au Brésil ? S'oublier au détour de quelques rues pour se glisser dans la peau de Luis Carlos, ce coureur de jupons disparu du jour au lendemain pour chercher de l'or en Guyane. Renaître à la faveur de la nuit en père et mari indigne, de retour au foyer après de longues années d'absence et tenter de reconquérir la sévère et voluptueuse Maria de Lurdes. Pourquoi ne pas s'abandonner à cette étrangeté, cet oubli de soi, pour effectuer le "vrai" voyage, celui qui nous permettrait de renaître dans le pays que nous découvrons ? Gilles Lapouge nous entraîne vers ce voyage ultime, cet exercice d'invention de soi dans la nuit tiède et sensuelle du Brésil. — Gilles Lapouge, né en 1923, est écrivain et journaliste. En 1950, il part s'installer au Brésil pour trois ans et travaillera pour le quotidien brésilient O Estado de Sao Paulo, dont il est le correspondant en France. Il a reçu le prix Essai France Télévisions, le Grand Prix de littérature Paul Morand décerné par l'Académie Française, et le prix Trente millions d'amis pour L'âne et l'abelle (Albin Michel, 2014).Autant le dire tout de suite : l'histoire extraordinaire (au sens edgar-poe-lien) du héros et narrateur des Nuits tranquilles à Belém  est un excellent et malin prétexte pour mille et une dérives agiles de l'esprit espiègle et pas si tranquille que ça de Gilles Lapouge.

Mais comme histoire il y a, la voici. Un français qui ressemble pas mal à l'auteur visite Belém en Amazonie ; il se laisse embarquer par un garçonnet fougueux qui le prend pour son vieux père parti depuis plusieurs années chercher de l'or en Guyane en abandonnant femme et enfants. Intrigué et tenté par l'expérience de l'inconnu qui s'offre à lui, le voyageur s'installe dans le quotidien d'une famille modeste dont il ne connait strictement rien. Patiemment, prudemment, par petites touches, il s'approprie l'identité, le passé, et le caractère réputé mauvais du père du petit Ricardo ; dans le même mouvement, il entreprend avec tact et doigté la conquête de Maria de Lurdes, l'épouse farouche, rancunière et méfiante de Luis Carlos, son double brésilien.

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