Et me voilà, moi, dessinée par l'excellent Stéphane Trapier, petite nouvelle tout juste bizutée rejoignant l'escadrille des chroniqueurs aguerris (et dont certains, prestigieux !) de cette chouette publication 2.0
Vais-je prendre le vent ? ou un bouillon ? en faire tout un plat ?
“ C'est un peu magique de se mettre à la couture, tard le soir, une fois les enfants plongés dans le monde des rêves, un monde où l'imagination et la réalité se dissolvent, quand la vie quotidienne marque le pas, et que le petit théâtre de mes poupées ouvre son rideau rouge. — Alice Mary Lynch ”
Les poupées d'Alice s'offrent en cadeau pour la naissance d'un enfant, pour célébrer un anniversaire, un mariage. Elles peuvent être personnalisées en intégrant à leur costume des petits trésors familiers, des grigris qui symbolisent le sujet de la célébration. Les poupées d'Alice seront les gardiennes de la mémoire de l'événement heureux. Objets décoratifs chargés d'émotion, uniques et romantiques, elles accompagneront une vie, et passeront aux générations suivantes, comme autant de souvenirs en héritage. Alice est originaire de l'Angleterre rurale où elle a grandi(1), puis elle a commencé à travailler à Paris comme styliste pour John Galliano, Sonia Rykiel et Uniqlo. A la naissance de ses petites filles, Elsa (4) et Olive (2), les poupées qu'elle avait d'abord fabriquées par jeu et passion ont gagné en légitimité, et elle en fait maintenant un métier d'art qui correspond parfaitement à la combinaison de ses goûts pour les costumes, le théâtre, les contes et la nature.
__ 1 - Alice est la fille de Kate et James Lynch, artistes peintres anglais. Sa maman était ma correspondante anglaise dans les années 60, et nous correspondons toujours aujourd'hui !
Ce matin au Grand Action de la rue des Écoles (minable vu de dehors, mais belle salle dedans), c'était la projection privée en remerciement aux internautes coproducteurs du film qui sortira en salles le 13 octobre (30 copies dans toute la France). A Paris, ce sera à L'Espace St Michel.
Allez-y, c'est un bonheur de film sur un chouette type qui a toujours vécu entouré d'amis, d'enfants et de chats. A part être le sujet et le héros du film, Bob Siné a également fait le choix des musiques du film, selon son cœur : Count Basie, Miles Davies, Vick Dickenson, Tony Fruscella, Erroll Garner, Stan Getz, Dexter Gordon, Billie Holiday, Major Holley, Fatal Mambo, Bessie Smith, Fats Waller, Lester Young, et... Marcel Zanini.
" Depuis quelques années, j'avais pris l'habitude de décerner à ma carrière un bilan "globalement négatif", car la société avait plus régressé que progressé pendant les 60 ans où je n'avais pourtant cessé de la combattre pour tenter de l'améliorer. Ce n'est qu'après la projection de ce film que je me suis finalement rendu compte que je n'avais, en fait, pas tout à fait gaspillé mon énergie, même si je n'avais pas réussi à dessiller les yeux à assez de mes contemporains ni à leur faire prendre conscience des injustices qu'ils subissaient ou laissaient faire, résignés. Je me suis aperçu que j'avais pratiquement consacré tout mon temps à foutre des bâtons dans les roues de cette société et qu'à 80 balais passés, je persévérais, l'espoir encore chevillé aux couilles ! Une autre chose aussi m'a sauté aux yeux : j'avais réussi à ce que ma vie ressemblât à une fiesta permanente, à un joyeux happening bordélique accompagné sans cesse de musique, d'alcool, de sexe et de copains. Une belle vie, remplie de sensations fortes ! "
Siné a gardé exactement le même rire juvénile et la même gouaille qu'à ses débuts, quand le jeune Jean Yanne lui chantait (fort bien) une chanson de sa composition : La Complainte de l'affreux Siné. D'ailleurs c'est étonnant comme leurs voix et leurs intonations s'harmonisent, encore aujourd'hui.
Bob Siné est venu à la fin de la projection rejoindre Stéphane Mercurio (sa belle-fille, la réalisatrice du film, la sinéaste) et répondre aux questions des spectateurs émus et enthousiastes. Siné était en perm' médicale pour le weekend, et doit retourner à l'hôpital demain matin pour les réglages de son rythme cardiaque. Fatigué mais heureux, avec toujours son grand sourire de gamin farceur.
In: Les Braban, roman de Patrick Besson, prix Renaudot 1995
" Papa évoquait souvent sa propre mort. Ce qu'il y avait de difficile dans la vieillesse, selon lui, c'était qu'on pensait tout le temps à la mort. Le reste - maux de dos, troubles digestifs, palpitations cardiaques - ne le dérangeaient pas. Les vieux regrettent leur jeunesse, disait-il, non parce qu'ils étaient jeunes, car les jeunes sont malheureux et ont de bonnes raisons de l'être, mais parce que dans leur jeunesse ils ne pensaient pas à la mort. La plupart d'entre eux imaginaient même qu'elle n'existait pas. Les vieux ont la nostalgie de l'insouciance et l'impression que s'il pouvaient se débarrasser de la pensée de la mort, ils se débarrasseraient de la mort elle-même.
" Vers 1915, Benjamin Rabier répondant à un concours lancé par L'État Major des Armées, dessine une tête de vache hilare pour être l'emblème des camions du régiment de Ravitaillement en Viande Fraîche (RVF), dans lequel sert alors Léon Bel. Cet insigne est baptisé anonymement Wach-kyrie, en réponse caustique aux walkyries germaniques qui elles, servent d'emblème aux transports de troupes allemandes.
En 1921, Léon Bel alors directeur d'une société productrice de fromages, décide de réutiliser, en accord avec Benjamin Rabier, la tête de vache hilare du régiment RVF en lui ajoutant des boucles d'oreilles, et de baptiser Vache-Qui-Rit son fromage fondu, jusqu'ici qualifié de fromage moderne. "
"Voilà, pendant trois jours, alors qu’on vous a seriné pendant toute
votre petite enfance qu’il ne fallait pas le faire, vous êtes autorisé
à jouer avec votre caca et, en plus, c’est pour la bonne cause.
Conclusion, on m’avait toujours dit que lorsqu’on devenait vieux, on
retombait en enfance. Mais personne ne m’avait prévenu qu’on y serait
obligé…"
Commandez ses cartes postales green guerilla (lien), écrivez à vos amis en ville (so chic, finis les sms), ils sèmeront les graines qui accompagnent les cartes, et demain nos rues grises fleuriront de toutes les couleurs du printemps...