94 notes dans la catégorie "Parisianismes"

[jaserie caniculaire] aux affligés, brasserie parisienne

Métro Glacière, Antoine Meurant, illustrateur 06 82 17 47 21
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Cherchez pas : j'ai changé le nom de la brasserie Aux Affligés qui sert de décor et de titre à mon billet. Mais ce qui est véridique, c'est que c'est la terrasse la plus proche de l'entrée/sortie du cimetière [bipbip]. Je m'y suis affalée à midi après mon cours de gym, bien décidée à profiter du calme relatif : on entendait surtout les clings et les clangs du montage du marché du samedi. Il me semblait depuis le matin que tout le monde se déplaçait au ralenti, côté ombreux des trottoirs, et de préférence en direction d'une terrasse où s'asseoir et se rafraîchir.

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note : l'illustration n'a (presque) rien à voir... mais elle me plait beaucoup et est très réfrigérante ; et surtout elle est signée Antoine Meurant dont vous pouvez retrouver les irrésistibles dessins ici, et (il expose en ce moment au Select où je me suis laissée tenter par un autre de ses paysages parisiens malicieux)

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[jaseries] paris est tout petit pour ceux qui... aiment le spectacle vivant

à propos des récitals Ici-bas à la Seine Musicale, et Affreuses, Divines, et Méchantes à l'Opéra Comique

En ce début d'année, je me suis gavée de sons, de voix et de lumières, en égoïste.
Mes choix me paraissaient un peu trop marginaux et excentriques pour entraîner d'innocents cobayes dans mes aventures. Ou alors un peu lâche, je préférais assumer seule la déception toujours possible !
Je sais bien l'inutilité de ce billet puisque les événements sont passés et que certains ne sont plus à l'affiche, mais je voulais garder une trace des émotions inattendues qu'ils m'ont laissées.

Porte 8, Opéra Comique, cabaret, photo d'Emeline Bayart (facebook)J'avais commencé par Emeline Bayart à l'Opéra Comique.
Mais pas salle Favart. Il y a une jolie programmation annexe intitulée Porte 8, dans une salle transformée pour l'occasion en caf'conc de luxe : petites tables juponnées de rouge, bougie (led, pour la sécurité...), et une bouteille de bon champagne !
Accompagnée au piano par Manuel Peskine, la comédienne et chanteuse compose un récital coquin et vachard : des textes sans âge, d'une écriture riche et virtuose bourrée de doubles sens vertigineux, des mélodies lyriquement acrobatiques comme on en connaissait au tournant du XXè siècle, avec Polaire et Yvette Guilbert, et que plus tard, Patachou, Colette Renard, Jacqueline Mailhan et d'autres, ont perpétué, mais qu'on a peu à peu complètement perdus.
L'interprétation d'Emeline Bayard est incroyable, comme comédienne et comme chanteuse...
Je savais qui elle était (ce n'était visiblement pas le cas pour beaucoup de spectateurs énormément surpris et ravis) ; je l'avais vue au théâtre dans Fric-Frac et deux comédies de Tchékov. Elle a aussi incarné le rôle titre au cinéma dans Bécassine ! de Bruno Podalysdès. Je ne la connaissais pas en diva. C'est un phénomène... Il faut la voir, lascive, ranimer un Boieldieu de marbre par un baiser voluptueux...
Il y a des dates en mars, ne la manquez pas ! Si j'avais pu (mais non hélas), j'y serai retournée pour partager ce moment délicieux... et la bouteille de champagne avec vous !

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[carnet] mes petites jaseries de mars, numéro spécial philippe jaenada

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

"The Ladder to the Moon, Spring Equinox", peinture de James Lynch, www.james-lynch.co.uk  — mon amie Kate, sa femme, est aussi peintre et également talentueuse : www.katelynch.co.uk
"The Ladder to the Moon, Spring Equinox" (c) James Lynch

Je commence à composer ce billet de mars le dimanche soir (20 heures 50, heure d'été), dernier jour du mois, mais je pressens qu'il ne va pas “partir” avant deux trois jours, et qu'il ne fera pas une taille xxl...

Hier (samedi 30 mars, donc) j'étais à la Maison de la Poésie lien à 10 heures (heure d'hiver) du matin.
Drôle d'horaire pour une rencontre littéraire.
Pourtant la salle est bien remplie. Les participants sont un peu engourdis comme le remarque Philippe Jaenada, goguenard, en posant son impérissable sac matelot écossais à ses pieds sur la scène :
— Vous pouvez parler entre vous !
Voix, physique, style, tout s'accorde dans la gamme costaud et solide, sans fantaisie inutile (à part le sac et une broche/clip que je n'ai pas identifiée).
J'ai déjà entendu PJ une ou deux fois, mais j'en redemande, alors trois heures de master class, j'allais pas rater ça.

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[maybe] jaseries à venir, ou pas

« [...] il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre ce soit encore la rêver [...] »   Chaque carnet possède des pages légèrement lignées, s'ouvre par une citation extraite de l'œuvre dont il est le reflet, signée du nom de l'auteur, et se clôt par un rappel de l'histoire de la collection blanche.
Carnet (collection papeterie Gallimard) Titre de Marcel Proust, repris en collection blanche en 1924

Je retrouve dans le fouillis de mon bureau ce beau carnet sous cellophane. Peut-être un cadeau que je voulais faire, mais j'ai oublié à qui.

D'où naît une vague idée pour redonner un peu de peps  et de sens au blogue de tilly :

  • prendre des notes le plus souvent possible, dans le carnet
  • une fois par mois, les transcrire et les mettre en forme pour en faire un article de jaseries ; par exemple fin octobre, sans doute plutôt début novembre, publier mes jaseries d'octobre.

Le ba-ba du diarisme... surtout pas me laisser intimider par les grands spécialistes du genre, qu'ils soient littéraires ou numériques, commencer petit et humble.

Si je l'écris ici, je sais que je vais m'efforcer de me tenir à ma résolution, même si sa mise en œuvre s'avérait moins ambitieuse au final que le projet.
Trimestrielle plutôt que mensuelle, par exemple !
On verra bien.

Bande annonce pour octobre : soirée Raskar Kapac avec Gabriel Matzneff, Marcel Zanini au Petit Journal, Baltringues Circus de Ludovic Roubaudi...

Restez branchés !

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[ma vie] minuscules traumatismes et tout petits bonheurs parisiens

Capture d’écran 2017-11-29 à 08.29.28La Hune a brûlé, mais ce n'était plus une librairie, c'était devenu une galerie photos.
L’œil écoute sur le boulevard Montparnasse, une vraie librairie, a failli couler, et est encore loin d'être saine et sauve.
La rue Monsieur le Prince est envahie de restaurants asiatiques à l'appellation d'origine très questionnable, vietnamiens, japonais, coréens (une exception remarquable : Polidor, depuis 1845).
Le Starbucks Odéon est minable ; pour consommer il faut grimper un escalier signalé comme dangereux, ou se geler sur le trottoir.

Ma gym a changé de quartier. Du carrefour Vavin au Quartier Latin. D'un côté à l'autre de l'intemporel jardin du Luxembourg.
Mes copines de tapis de sol et moi peinons encore à trouver nos marques (trajets, petites bouffes, troquets).
Nous aimions bien les rues Delambre, Bréa, Notre-Dame-des-Champs, Grande-Chaumière.

Cette semaine j'ai trouvé la parade pour éviter l'épouvantable carrefour Edmond-Rostand, ses maxi fast-foods, les travaux du RER.
Je descends à l'arrêt de bus devant le Sénat et je contourne le théâtre de l'Odéon.
La place semi-circulaire, joliment restaurée, est calme, on n'entend aucun bruit ; quand le ciel est bleu, on se croirait dans le poème de Verlaine.

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[balade] juillet à saint-germain-des-prés

billet inspiré dans l'ordre d'apparition par : Eric Naulleau, Jean-Paul Caracalla, Alain Bonnand, Stéphan Lévy-Kuentz

La rue Taranne sur le plan Turgot vers 1734 - source WikipédiaUn jour à la télé, j'ai entendu l'excellent Eric Naulleau raconter avec gourmandise ce qu'il faisait chaque année pour son anniversaire : il s'accorde une journée rien qu'à lui, dehors, à pied, dans Paris, au hasard, ne dit rien à personne, ni avant, ni après.

J'ai flashé sur cette idée de célébration solo, d'autant que je ne me souviens pas que le chroniqueur ait dit qu'il s'interdisait tout à-côté festif familial ou amical par ailleurs ! Cette année, j'ai eu le souper fin, les fleurs, les déjeuners-copine, une bougie rose dressée sur un pain au lait par ma toute petite fille, une sortie au théâtre, des messages qui ne doivent rien à la base de données et aux algorithmes de Zuckerberg (je n'y ai pas déclaré mon #bday !), et un livre (dont il sera question plus loin). Déjà fort bien gâtée.

Mais restait mon self-anniversaire... Puisque j'en parle ici, c'est que je n'ai pas suivi jusqu'au bout le rituel Naulleau !

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[balade] april à paris

aux Tuileries, place Colette, au jardin du Palais-Royal

conversations (sièges pour les) poétiques au Palais RoyalÇa déambule calme et béatement ce matin d'avril, aux Tuileries.
Contournant le bassin côté Louvre, je remarque venant vers moi, la silhouette androgyne d'un tout jeune Japonais1 seul, ce qui est déjà un sujet d'étonnement.
J'ai à peine le temps de mieux détailler son élégance qu'il est assailli par une volée de fillettes aux pépiements typiquement britanniques ; des school girls fraîches et rieuses aux cheveux brillants.
La suite est prévisible : chacune vient poser avec le garçon pour un selfie, puis dégage en sautillant pour laisser la place à la suivante.
Je dépasse le petit groupe à regret, et laisse les jeunes filles à leur transe de groupies émoustillées, sans avoir pu comprendre si le jeune homme à la veste noire et brandebourgs dorés était ou non la vedette d'un boys band nippon !

Continuant en direction de la place Colette, il me revient un souvenir, hum lointain... c'est à cause de ces petites...
J'avais leur âge quand, avec ma grande amie Katia et nos correspondantes anglaises, nous avons visité Windsor... et Eton dont les rues étaient envahies de garçons en frac et canotier, à notre stupéfaction amusée.
C'est Katia qui avait eu le courage de demander à deux Etoniens en grand uniforme d'accepter d'être photographiés ; et si l'une de nous a posé avec eux, c'est Katia, pas moi, bien trop shy...
Mais l'histoire ne s'arrête pas là ; Katia a épousé un Anglais, Mark, et vécu longtemps dans une fort jolie maison du Sussex ; un jour qu'elle recevait des voisins, elle raconte l'anecdote des petites françaises à Eton, et voit un des convives s'agiter... elle va chercher l'album où elle a soigneusement gardé le tirage de la fameuse photo, et l'ancien d'Eton se reconnaît dessus !!!!
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1. si jeune ! et déjà ponais !

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[balade, coup de gueule] le nouveau marché saint-germain à paris

Marché Saint-Germain (de Blondel) en 1834Il y a quelques jours je découvre, fort dépitée, la nouvelle "version" du marché Saint-Germain (Paris 6, Saint-Sulpice, Mabillon).
La précédente configuration, que j'aimais bien, aurait été jugée responsable de la perte de vitesse d'un espace commercial introverti (sic). D'où la transformation radicale...

extraversion des commerces sur les arcades et donc sur le quartier ” (sic)

Extraversion, c'est pas moi qui le dit ! C'est le terme choisi pour la présentation du projet de restructuration du Marché Saint-Germain.lien

Tout ça pour dire que les boutiques (extraverties, donc) ne seront maintenant accessibles que par leurs entrées sur rue donnant sous les arcades ; plus de circulation intérieure ; on entre et on ressort d'une boutique par l'extérieur, en longeant les côtés du marché.

Perdu : l'aspect galerie, passage parisien ; le badaud reste dehors (protégé, soit), il circule sur le trottoir d'une rue continue en carré où il n'y aurait des boutiques que d'un seul côté (rues Mabillon, Clément, de Seine, Lobineau).

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[expos] diego velazquez et marc-edouard nabe... au grand palais

“ les sujets [de Velázquez] nous scrutent du plus profond de leur état d'êtres humains portraiturés par un grand peintre ” — Marc-Edouard Nabe in: Inch'Allah, Journal intime 3, 1993

couverture du catalogue de l'exposition

Lorsqu'il écrit son premier "roman" Le Bonheur en 1988, Marc-Edouard Nabe y met beaucoup de son admiration-passion pour ses peintres préférés dont Velázquez fait évidemment partie. Mais c'est dans le Journal intime que j'ai choisi un extrait (voir dans la suite de cette note) : l'écrivain commente une exposition de peintres espagnols au Grand Palais, justement, mais en 1987.

Un peu plus tard et plus loin dans Kamikaze (volume 4 du Journal intime, pp. 2734-2738 , 2000) il y a longue analyse comparée passionnante des Ménines de Picasso et de Velázquez. En 2015, Les Ménines ne sont pas au Grand Palais, mais Nabe y est !

En sortant de l'expo aux Galeries Nationales, j'ai fait un tour sous la nef du Grand Palais où se tenait pendant trois jours le Salon du Livre Rare ; j'y allais surtout pour voir les portraits d'écrivains par Marc-Edouard Nabe, accrochage de la Librairie Eric Fosse (littérature et manuscrits XIXè et XXè siècles)...

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