99 notes dans la catégorie "Nabe"

[nabe, extrait] lucette almansor, épouse destouches, veuve céline

née le 20 juillet 1912 à paris, 12 rue monge

Lucette et Nabe, (c) alainzannini.com " Moi, je n'existe pas, et je n'aime pas qu'on me demande de parler de Céline. Je ne comprends toujours pas comment Marc-Edouard a réussi à écrire ce livre. Tout est vrai comme dans un roman. C'est entre la vie et le rêve. Ça me rappelle son portrait de Billie Holiday où on ne voyait pas la femme, on voyait l'âme.

Si tous les écrivains sont dangereux, Nabe ne l'est pas plus qu'un autre. Il danse sur les sentiments. C'est ça, son style.


Tout a été dit. Maintenant, la parole est à  l'écriture.

LUCETTE DESTOUCHES "

In: Lucette, 1995 (c) Marc-Edouard Nabe

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[réédition] au régal des vermines, essai de marc-edouard nabe, 1985

marcedouardnabe.com,lien mai 2012, 304 pages, 25 euros 
tiré à 5000 exemplaires sur papier Munken, cousu
 

  deuxième réédition de l'essai  paru en 1985"Je ne me prends pas pour un Tibétain qui dirige, apaise le monde de sa cambrousse... Oui ! j'ai conscience d'avoir dit quelque chose, mais de là à être reçu ! Et tout est là n'est-ce pas ? Il y a mes outrances, mes naïvetés, ma rhétorique... Mais je crois que le grand problème, c'est le Jazz après tout. Le monde littéraire déteste le Jazz : il ne sait pas ce que c'est. Les écrivains, les éditeurs, toutes ces charognes méprisent le Jazz : ce n'est pas assez blancot pour eux. Et puis la littérature même n'y tient pas trop. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté entre eux, ils s'aiment bien comme frère et soeur, mais c'est tout : le Jazz ne la touche pas. Et moi, justement, il n'y a que le Jazz qui me touche."

Épuisé depuis plusieurs années, le premier livre de Marc-Edouard Nabe est enfin réédité par l'auteur. Dernièrement il se négociait à plus de 500 euros l'exemplaire aux enchères internet. Je l'avais lu en 2009 en bibliothèque dans sa première réédition de 2005, mais il était de plus en plus difficile à trouver là aussi car les lecteurs oubliaient très souvent de restituer le volume emprunté. Je donne à relire dans la suite de ce billet ma note de lecture du 21 novembre 2009

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[singapour, paris] un restaurant, texte de marc-edouard nabe

Entrez, entrez : aujourd'hui c'est le Grand Opening du premier restaurant de mon neveu Julien à... Singapour !
Full Steam,lien 20 Cross Street, #01-31/33 China Square Central, Singapore, Singapore 048423

We are open for business! Come enjoy our healthy steamed food now!

J'ai choisi pour l'occasion un large extrait d'un texte poético-gastronomique de Marc-Edouard Nabe dans Zigzags, publié en 1986 :

“ Et puis souvent, je vais manger chez Chartier : vaste relique fantasmagorique, ambiance boisée, diligence, animation : c'est le meilleur restaurant de Paris. ”

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[anniversaire] l'invitation au naufrage, texte de marc-edouard nabe

Ce n'est qu'en 1985 que l'épave du Titanic est découverte par l'Américain Robert Ballard, à près de 4.000 mètres de profondeur. (Sipa)Aujourd'hui c'est la Saint-Titanic. En vingt-six ans je n'avais jamais remarqué que Clément-Fils était né le jour anniversaire de la catastrophe maritime historique. Mais ces jours-ci, impossible d'échapper à la commémoration centéniale : inauguration d'un énorme musée en Irlande, dossiers-clones dans la presse, re-film, livres, photos, etc.. Drôle d'époque où l'on célèbre par une campagne commerciale tapageuse un désastre humain et technique qu'on ferait mieux de prendre comme modèle de ce qu'il ne faut pas faire.

J'ai choisi pour marquer le coup à ma façon un texte de Marc-Edouard Nabe dans Zigzags, publié en 1986 (l'écrivain avait 28 ans ; Clément quelques jours, semaines ou mois ; l'épave du Titanic venait d'être inventée).

“ Algues du vertige de la pluie la nuit.
La Méditerranée funèbre dort dans les noyés, sous la carcasse au balancement nonchalant, les superbes vermoulures des ruines du beau paquebot blanc.
Doucement... Mollement... ”

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[2 dos] nabe et zanini, par lolmède

 et de face : Jackie Berroyer, à la projection de JazZanini, un documentaire d'Emmanuel Barnault

(c) croquis de Laurent Lolmède, le 3 avril 2012  — cliquer pour agrandir Sur son blog-notes, Laurent Lolmède racontelien :

“ On s'est installé Tilly et moi, 2 rangs derrière le fils (Nabe) et le père (Zanini). C'est le Saint-Esprit Berroyer , qui a participé au projet (il fait parler Zanini dans le film) qui a fait une petite présentation "à la Berroyer" assez drôle avant la projection.

Ca parle de JAZZ bien sûr, le parcours de Zanini ses (riches) rencontres. Notamment, celle (qu'il dit avoir déjà raconté 1000 fois...) avec Charlie PARKER qui lui a demandé s'il pouvait essayer sa clarinette (qu'il a toujours).

Vous en connaissez-vous des dessinateurs qui chopent la ressemblance de leurs sujets même de dos !
Le fils tassé dans son siège, le père aussi droit que dans un solo de clarinette. Excellent.
Je suis un peu moins convaincue par son Berroyer !
— Laurent, je te pardonne... tu avais une bonne excuse : l'installation de ta méga exposition à la médiathèque Faidherbelienqui avait lieu le lendemain, et jusqu'au 26 avril

— Un souhait : qu'une télé programme vite ce film élégamment décontracté comme son principal sujet.
52 minutes de grâce et d'humour en musique (dommage, on entend seulement, on ne voit pas à l'image les fidèles musiciens de Marcel : Patrice Authier, Pierre Maingourd, Patrick Bacqueville et Michel Denis).

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[ellington] homo orchestra

“ Imaginez Debussy à la tête d'un orchestre symphonique exclusivement composé d'autres Debussys et jouant des milliards de chefs-d'oeuvre de Debussy. ”

Duke Ellington (google images)En 1986 Marc-Edouard Nabe (27 ans) rendait un magnifique hommage littéraire à la formation du Duke. On connait le talent de l'écrivain pour les portraits de grandes figures du jazz (Thelonious Monk, Chet Baker, Eric Dolphy, Albert Ayler, Django Rheinardt, Billie Holiday, etc., etc.). Mais là c'est un big band tout entier qu'il dessine de sa plume inspirée, jubilatoire, follement évocatrice des individualités exceptionnelles qui ont composé l'orchestre du Duke (lire L'Indigo, texte repris de Zigzags dans la suite de cette note).

L'autre soir au Palace, Laurent Mignard et ses quinze musiciens du Duke Orchestra faisaient revivre  avec passion une légende et un héritage musical multiforme. Mieux qu'une réplique fidèle et admirative, la formation actuelle s'appuie sur les recherches des experts musicologues de la Maison du Duke pour nous donner à écouter, à côté des grands standards ellingtoniens, des raretés orchestrales inestimables.

>> extrait à écouter : Laurent Mignard Duke Orchestra - album Duke Ellington French Touch - 08 - Autumnal Suite

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message personnel

à l'attention de l'étudiant en littérature qui a signalé sur le site des lecteurs de Marc-Edouard Nabelien l'interdiction magistrale qui lui est faite de prendre L'Enculélien comme thème d'un devoir sur " Ecrire l'actualité ".

MessagepersonnelJeune homme, écrivez votre papier et publiez-le vous-même, à la Nabe, en toute liberté.
Je ne veux pas discuter l'illégitimité de l'interdiction de Nabe par votre professeur. D'autres le feront. Pour moi elle est irrecevable et plus proche de l'imbécilité et de la cécité intellectuelle que du complot contre la liberté de l'écrivain.
Il est bien dans son cadre votre prof, dans son carcan pédagogique étroit, sa petite cage dorée, il veut y rester, qu'il y reste, seul. Libérez-vous. Elève, disait un poète, échappe-toi, envole-toi !
Mais d'abord faites-le, ce devoir imposé, dans les règles du non-art, dans les temps, dans les mesures, conformément aux directives du maître, sans passion, pour une note qui sera mauvaise, j'en ai bien peur pour vous vu les circonstances. Peu importe.
Et dans le même temps rédigez votre étude libre sur L'Enculé.
Vous le dites : dix feuillets, c'est pas la mer à boire. Vous y sacrifierez quelques heures de sommeil au pire, et c'est tout.
Faites-en un texte facile à diffuser sur internet, au format epub de préférence, pdf au minimum, les deux ce sera mieux.
Installez-le sur une plateforme genre feedbookslien, soignez l'indexation, les mots clé. Il sera lu.
De plus, je ne risque pas grand chose en vous pariant qu'il sera repris dans la rubrique Etudes du site des lecteurs de Marc-Edouard Nabe.
Vous pourrez-même vous payer le luxe d'une anti-dédicace comaque à votre professeur infâme si ça vous chante !
Dans l'espoir de vous lire bientôt.


[jazz] toujours tendre vers le nabe !

peut-être au Petit Journal St Michel, fin des années 70 ?... à gauche de profil : Sam Woodyard, François Rilhac (blond) au piano, Alain Zannini (brun) à la guitare rythmique - cliquer sur l'image pour mieux voirPour ce billet je n'avais au début qu'un titre très banal, genre : [jazz] le stride, fats, françois et louis...
Il s'agissait d'abord de rendre compte de l'après-midi (hier samedi) du Hot Club de France pendant laquelle Louis Mazetier a fait Chez Papa (ex Bistingo de la rue Saint-Benoît) une formidable conférence-concert sur le pianisme (sic) stride et ses héros fondateurs : James P. Jonhson et Thomas Fats Waller. Une fois encore c'est Rolande Gourley qui m'avait judicieusement signalé l'événement.
Un jour au Petit Journal, Rolande m'avait confié que le jeu de Louis Mazetier lui rappelait celui d'un tout jeune homme que son mari Jimmy Gourley lui avait fait remarquer pour son immense talent et sa précocité, mais qu'elle n'avait connu que très peu de temps avant sa disparition en 92 à l'âge de 32 ans.  Un jeune homme qui avait souvent joué avec Marcel Zanini. C'est pour ça qu'avant même d'écrire le billet je savais que j'allais me laisser dériver... vers le portrait de François Rilhac écrit par Marc-Edouard Nabe dans Alain Zannini.

Du coup je voyais plus très bien comment organiser le tout. Alors courageuse mais pas téméraire, je me suis épanchée à propos de mon bug d'inspiration sur twitter. Un dimanche après-midi, je risquais pas grand-chose. Pourtant, aussi sec, j'ai reçu l'injonction malicieuse et à double sens : " Toujours tendre vers le Nabe ! ", venue d'un jeune musicien que je ne connais pas du tout... David Vesper.
Aussitôt dit...

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[nabe, stein] gertrude, la camionneuse du cubisme...

extraits relevés, et notes prises en à-cotés, après avoir vu (et revu) l'exposition Matisse, Cézanne, Picasso, l'aventure des Stein, et lu l'Autobiographie d'Alice Toklas, Gertrude Stein, 1933 (préface et traduction de Bernard Faÿ)

CarreblancEn novlangue on parlerait de cross-over. C’est ce qui m'a frappée en visitant l’exposition qui se termine ces jours-ci à Paris avant d'être installée à New-York. Cross-over, car passerelles entre deux continents (le Vieux, le Nouveau), deux modes de vie (la bourgeoisie aisée, la bohème pauvre), des arts (peinture, écriture, architecture), des époques (avant-guerre, entre-deux guerres). Tout ça incarné dans la vie et les réalisations d’une fratrie d’esthètes juifs américains, les Stein, exilés volontaires à Paris en 1903.

mise à jour du 7 février 2023 : j'ai retiré l'illustration d'origine de ce billet pour ne plus payer de droit d'exploitation d'une pièce d'art visuel protégée ;  ici un dessin de Marc-Édouard Nabe : Gertrude Stein et Alice Tolkias

 

Ma préférée des Stein, c’est Gertrude : la plus fidèle, la plus singulière, la plus géniale.
Alors avant de retourner voir l’expo une seconde fois (mais pas la dernière !) j’avais lu sa drôle de biographie. En voici les dernières lignes :

“ Depuis quelque temps beaucoup de gens et même des éditeurs sont venus prier Gertrude Stein d’écrire son autobiographie, et elle a toujours répondu : “ Impossible ”. Elle s’est mise à me taquiner et à me dire que je devais écrire mon autobiographie. “ Pensez, mais pensez donc, dit-elle, quelle masse d’argent vous gagnerez. ” Elle s’est mise à inventer des titres pour mon autobiographie : Ma vie avec les Grands, Les Femmes des Génies avec qui j’ai conversé, Mes vingt-cinq ans avec Gertrude Stein.
 Puis elle a commencé à prendre cela au sérieux et à dire : “ Vraiment, sérieusement, vous devriez écrire votre autobiographie. ”

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