99 notes dans la catégorie "Nabe"

[notre-dame] extraits du journal intime de marc-edouard nabe

Pas d'illustration, pas d'image : on en voit trop depuis hier 15 avril 2019 vers 19 heures.

Je l'ai déjà fait plusieurs fois ici : illustrer un événement par des extraits tirés du Journal intime de Marc-Edouard Nabe qui s'y rapportent ou le rappellent ; parce que je les trouve pertinents, ou impertinents, tout simplement beaux, superbement écrits et génialement évocateurs même (surtout ?) avec le recul du temps.
Les quatre volumes (3915 pages) couvrent les années 1983 à 1990 ; à la fin de chaque tome (Nabe's Dream, Tohu-Bohu, Inch'Allah, Kamikaze) : un formidable index (noms de personnes, de lieux, d’œuvres, personnages, etc.).
Rien de plus facile que de les utiliser pour retrouver les pages où Nabe parle de Notre-Dame de Paris : un jour de Pâques il y a trente ans, une procession du 15 août, une messe de minuit en 1987...

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[ma vie] minuscules traumatismes et tout petits bonheurs parisiens

Capture d’écran 2017-11-29 à 08.29.28La Hune a brûlé, mais ce n'était plus une librairie, c'était devenu une galerie photos.
L’œil écoute sur le boulevard Montparnasse, une vraie librairie, a failli couler, et est encore loin d'être saine et sauve.
La rue Monsieur le Prince est envahie de restaurants asiatiques à l'appellation d'origine très questionnable, vietnamiens, japonais, coréens (une exception remarquable : Polidor, depuis 1845).
Le Starbucks Odéon est minable ; pour consommer il faut grimper un escalier signalé comme dangereux, ou se geler sur le trottoir.

Ma gym a changé de quartier. Du carrefour Vavin au Quartier Latin. D'un côté à l'autre de l'intemporel jardin du Luxembourg.
Mes copines de tapis de sol et moi peinons encore à trouver nos marques (trajets, petites bouffes, troquets).
Nous aimions bien les rues Delambre, Bréa, Notre-Dame-des-Champs, Grande-Chaumière.

Cette semaine j'ai trouvé la parade pour éviter l'épouvantable carrefour Edmond-Rostand, ses maxi fast-foods, les travaux du RER.
Je descends à l'arrêt de bus devant le Sénat et je contourne le théâtre de l'Odéon.
La place semi-circulaire, joliment restaurée, est calme, on n'entend aucun bruit ; quand le ciel est bleu, on se croirait dans le poème de Verlaine.

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[blogologie, bis repetita] ami blogueur prend garde à tes illustrations, toujours et encore

 statistiques de fréquentation du blogue de tilly : 1800 pages vues dans le mois, avec un pic de fréquentation quotidienne à 175 pages vues le 27 janvier (audit de l'ADAGP !)L'an dernier, le 5 février 2015, j'avais lancé ici lien une note plaintive concernant le prix à payer pour illustrer mes petits articles en utilisant l'image d'une œuvre pas encore libre de droits (peinture, sculpture, photo, affiche d'exposition) lien .

Je réitère, mais cette année je n'ai pas été surprise en constatant  le 27 janvier, une augmentation considérable du nombre de pages vues sur mon blog. L'organisme qui collecte les droits d'auteurs d’œuvres graphiques était passé par là, je le savais. Deux jours plus tard, je recevais la facture (120 euros HT pour un an) !

Cette fois-ci j'ai décidé de faire un point sérieux quant aux illustrations en cause (au nombre de 14, toutes au format vignette) et de prendre si nécessaire la difficile décision de me débarrasser de ces coûteuses images.

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[expos] diego velazquez et marc-edouard nabe... au grand palais

“ les sujets [de Velázquez] nous scrutent du plus profond de leur état d'êtres humains portraiturés par un grand peintre ” — Marc-Edouard Nabe in: Inch'Allah, Journal intime 3, 1993

couverture du catalogue de l'exposition

Lorsqu'il écrit son premier "roman" Le Bonheur en 1988, Marc-Edouard Nabe y met beaucoup de son admiration-passion pour ses peintres préférés dont Velázquez fait évidemment partie. Mais c'est dans le Journal intime que j'ai choisi un extrait (voir dans la suite de cette note) : l'écrivain commente une exposition de peintres espagnols au Grand Palais, justement, mais en 1987.

Un peu plus tard et plus loin dans Kamikaze (volume 4 du Journal intime, pp. 2734-2738 , 2000) il y a longue analyse comparée passionnante des Ménines de Picasso et de Velázquez. En 2015, Les Ménines ne sont pas au Grand Palais, mais Nabe y est !

En sortant de l'expo aux Galeries Nationales, j'ai fait un tour sous la nef du Grand Palais où se tenait pendant trois jours le Salon du Livre Rare ; j'y allais surtout pour voir les portraits d'écrivains par Marc-Edouard Nabe, accrochage de la Librairie Eric Fosse (littérature et manuscrits XIXè et XXè siècles)...

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[billet chiant] battle : huysmans/houellebecq vs bloy/nabe

billet inspiré par la lecture de Soumission, roman de Michel Houellebecq, et la relecture du Vingt-septième livre, de Marc-Edouard Nabe

note liminaire -  cet article traînait chez moi en brouillon depuis quelques jours mais je ne voulais plus le publier de crainte de paraître pédante, or ce matin :

Image 1

j'ai pensé : grillée ! mais comme j'avais la réponse toute prête, et ma petite fierté d'y avoir pensé aussi, alors je balance...

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[évocations] la mémoire de clara fout l'camp, berthet revient, nabe est toujours là...

billet inspiré par la lecture de La mémoire de Clara, roman de Patrick Besson, aux éditions du Rocher,lien août 2014, 213 pages, 16 euros 90

4ème de couverture (rédigée par l'auteur) : En 2060, Clara Bruti, veuve du président Brancusi (1955-2035), a décidé d'écrire ses mémoires. Agée de 93 ans, elle est malheureusement atteinte de la maladie d'Alzheimer et a recours aux services d'un nègre : Aimé Boucicaut, jeune écrivain à succès pourchassé par le fisc. Ensemble, très ensemble même, ils revisitent le XXè et le XXIè siècles, au cours desquels tant de choses ont changé dans notre petit monde terrestre.Patrick Besson est un coquin qui ne ménage rien pour se faire plaisir en écrivant. Surtout pas sa peine, son énergie, ni son talent.

Les pisse-froids, - ou les gentils naïfs, ou les neuneus qui confondent avec un autre Besson - ceux qui croient dur comme fer aux promesses d’une quatrième de couverture (ici, rédigée par l’auteur) ou qui ont lu à la rentrée son hilarante auto-promotion parue dans Le Point lien auraient dû se méfier et ne pas acheter son livre au lieu de crier après à l'imposture et à la facilité. A la rigueur on peut comprendre qu’ils fassent la fine bouche amère en découvrant une courte pochade torchée avec brio et menée à un train d'enfer. Et encore... rien qu’à ce niveau-là de lecture, c’est très marrant vous verrez.

D’autres blogueurslien et chroniqueurslien ont fait d'excellents résumés de La mémoire de Clara, allez-y voir  (et comme d'hab' : on peut lire la quatrième de couverture, en passant le mulot sur l’image à gauche)

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[portrait] jazzanini : ce que la bande annonce...

J'avais vu ce joli portrait-documentaire sur le merveilleux Marcel Zanini, lors d'une projection privée lienen avril 2012.
Toujours pas programmé ou diffusé ? Quel dommage !
Court extrait en forme de bande annonce :

ma sweet substitution obsession dans la suite de cette note : liste des 15 articles de blog 2008-2014 où j'ai parlé de Marcel Zanini !

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[satiriconte] quand nabe s'éboue dans l'infini

L'Eunuque raide, Marc-Edouard Nabe, L'Infini 126, printemps 2014, 20 euros, pp. 64-97

image du film "Histoires d'outre-tombe (Tales from the Crypt)" de Peter Cushing, 1972Il l’a dit récemment sur une radio : Nabe en a marre, chaque matin, de se prendre un bain de boue en ouvrant son ordi ; le web, les vidéos youmachin, les réseaux asociaux, c’est de la merde en fusion, un jour ça va exploser, et il y en aura partout !

J’imagine qu’il a fallu que ça lui devienne sacrément insupportable pour que cet ennemi déclaré de l’édition à-la-papa décide de prendre les devants et revienne, après treize années et demi, jouer une partie de billard à trois bandes chez le vénérable doge de la république Gallimard.

Un conte, trente-quatre pages de littérature, une galerie de personnages fabuleux dont les rôles sont joués par de vraies personnes (ou l’inverse, Nabe m’y perd). Au cimetière des meilleurs amis morts-vivants, c’est le jour du zombie-en-chef, celui qui, le seul à ne plus avoir de nom, a déjà été enterré à l’été 2000 dans le numéro 70 de L’Infini, la revue littéraire de Philippe Sollers. Cherchez et vous trouverez qui, c’est facile, est visé en première ligne dans cette partie de carambole. Pour les autres, c’est parfois plus difficile, mais l’index du Journal intime est comme toujours une ressource merveilleuse quand on l’a sous la main.

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[baston] monsieur salatko, citez toutes vos sources, bordel !

Hier matin un ChroMed de France Inter (chroniqueur médias — sic, chez Pascale Clark) a négligemment mais très péremptoirement cité Marc-Edouard Nabe lien comme étant : “l’écrivain antisémite d’extrême droite”. Point. Pas de développement. Aucune réaction des autres journalistes présents, ni de l'animatrice. Il était évidemment question des apparitions de l’écrivain sur le plateau télé de Frédéric Taddeï, et surtout de la plus récente où il annonçait la prochaine publication de son trentième livre lien d’environ mille pages, et son règlement de comptes avec Dieudonné et Soral.
Moi, je suis juste lectrice. Donc je lis.
Nabe lien a écrit des pages par multi dizaines de milliers et n’a jamais été condamné ni pour ses écrits, ni pour autre chose. Je pense avoir lu environ 60% de ce qu’il a écrit, hors presse. Alors de deux choses l’une. La première, je ne sais pas lire. La seconde, ce dont il est si souvent question et qui sentirait le soufre se trouve dans ce que je n’ai pas lu. Et la troisième c’est que je suis antisémite et d’extrême droite à l’insu de mon plein gré.

Un écrivain aussi détestable devrait au moins être à l’abri du plagiat. Or il semble bien que malgré sa réputation sulfureuse, l’œuvre de Nabe soit souvent la cible de démarqueurs en mal d’inspiration. Paradoxal, non ?
Par exemple, ceci que Nabe a écrit en 1993 : Nuage (Le Dilettante). Je l’ai lu en 2008 lien et tant aimé que j’en connais toujours par cœur les deux dernières pages 60-61 (ne vous inquiétez pas trop pour ma santé mentale : ce sont les deux seules pages de Nabe que je puisse réciter mot à mot).

Alors quand j’ai lu les pages 268-269 de Folles de Django, roman d’Alexis Salatko (2013, Robert Laffont), j’ai toussé très fort.
Bien sûr ce n’est pas un copié-collé mot pour mot du texte de Nabe sur la mort de Django Reinhardt. C'est du démarquage, mais Alexis Salatko ne cite aucunement Nuage de Marc-Edouard Nabe parmi les ouvrages qui l’ont inspiré et qui sont listés à la fin de son livre !

Vouloir que toutes les sources soient citées, et/ou remerciées, et toujours, relève sans doute du wishful thinking...
Peut-être aussi suis-je trop naïve, et la création littéraire actuelle est-elle beaucoup plus souvent que je ne le crois une reprise non reconnue et dégradée de chef-d’œuvres oubliés. Sans doute. Peut-être.

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[vu, lu] intérieur, de thomas clerc

 en 4e de couv : «Comme j'ai été lent à faire le tour de ma maison! 3 ans pourtant c'est 3 fois moins qu'Ulysse revenant de Troie. Ulysse ne voulait pas rentrer à Ithaque, et moi je m'évertue à rester ici, je supplie de ne pas sortir.»  L'appartement de Thomas Clerc fait 50 mètres carrés. Il y vit depuis 10 ans. Il y passe la majeure partie de son temps. Sans doute parce qu'il est un homme d'intérieur, il a entrepris d'en faire le tour intégral avec cette espèce de vertige qui le pousse toujours à épuiser la totalité d'un espace.
Gallimard, coll. Arbalète, septembre 2013, 400 pages, 22 euros 90

Manosque (Les Correspondances de), samedi 28 septembre 2013 — A la librairie Le Petit Pois j'achète Intérieur de Thomas Clerc pour une amie, avec l'intention de le lire avant de le lui offrir de retour à Paris. Sur le bandeau rentrée littéraire, gros plan trois quarts face du visage de l'auteur, regard détourné. Pas franchement avenant. Cette moustache...

Un peu plus tard, vers 18 heures, place Marcel-Pagnol, un podium sous les platanes pour la rencontre (animée par le journaliste Yann Nicol) du public avec l’écrivain moustachu.

J'ai juste le temps de lire la dédicace étrange et deux-trois pages du livre de Thomas Clerc. De repérer deux hommes en noir debout aux lisières de l'assistance en attente, assise. L'un que je reconnais, c'est Thomas B. Reverdy. L’autre, j’ai une intuition, mais sa haute taille et sa prestance ne correspondent pas du tout aux portraits genre anthropométrique vus sur internet, que j’ai gardés en mémoire.

Le journaliste, puis l’écrivain, s’installent sur fond de fausse tapisserie de salon où l'on cause, à très grandes fleurs rose loukoum sur fond magenta. D’ailleurs Thomas Clerc fait une remarque sur celle-ci mais j’ai oublié quoi. Je sors un papier et un crayon, trop tard pour ce qui précède, mais pensant que des notes serviraient de support pour rendre compte de la suite.

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