6 notes dans la catégorie "Larher (Erwan)"

[lu] indésirable, roman d'erwan larher

chez Quidam éditeur, mars 2021, 346 pages, 22 euros

en 4ème de couv — Quand Sam Zabriski s’installe à Saint-Airy, dans la maison dite «du Disparu», le destin de ce village rural au riche passé historique bascule.  Ici, on se méfie un peu des étrangers. Ici, on décatit très bien entre-soi. Ici, on a des certitudes, dont celle que l’humanité se compose d’hommes et de femmes. Or impossible de deviner à quel genre appartient Sam, par ailleurs énigmatique quant à son passé. L’incertitude et l’inconnu dérangent, les passion s’exaltent, les tensions s’aiguisent. Après quelques escarmouches, la guerre est bientôt déclarée. Personne n’en sortira indemne.  Roman noir, roman politique, étude de mœurs, Indésirable déroule cinq années de la vie d’un microcosme perturbé par l’arrivée d’un corps étranger. Et forge une langue pour exprimer le dissemblable. — Erwan Larher est né à Clermont-Ferrand – hasard d’une affectation militaire paternelle. Un jour, suite à ce qui pourrait ressembler à une crise de la trentaine, il quitte l’industrie musicale dans laquelle il travaille pour se consacrer à l’écriture. Mais continue à écouter du rock avec plein de guitare dedans, écrire des paroles de chansons, des séries TV et jouer au squash. Récemment, il s’est aussi lancé dans la déraisonnable aventure de réhabiliter un ancien logis poitevin du XVe siècle pour en faire une résidence d’écriture.
“ une lecture qui n'est pas neutre... ”

Je recycle ici une remarque un peu mystérieuse (même pour moi) que j'avais faite à propos du premier livre d'Erwan Larher que j'ai lu en février 2015 et qui était son quatrième roman (Entre toutes les femmes).
Je l'ai cherchée et retrouvée parce que la lecture d'Indésirable, et la particularité de Sam, le personnage central, me rappelaient quelque chose, mais quoi ?

Bingo, elle colle parfaitement pour ce huitième roman, qui ne ressemble pourtant pas aux précédents, qui eux-mêmes ne se ressemblaient pas entre eux !


Pour le pitch, le synopsis, l'accroche, caressez l'image de la couverture qui offre déjà un indice : vous lirez la quatrième de couverture, et la bio de l'écrivain. Dans la suite, je livre des impressions et réflexions de lecture, un peu en vrac.

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[carnet] mes petites jaseries de mars, numéro spécial philippe jaenada

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

"The Ladder to the Moon, Spring Equinox", peinture de James Lynch, www.james-lynch.co.uk  — mon amie Kate, sa femme, est aussi peintre et également talentueuse : www.katelynch.co.uk
"The Ladder to the Moon, Spring Equinox" (c) James Lynch

Je commence à composer ce billet de mars le dimanche soir (20 heures 50, heure d'été), dernier jour du mois, mais je pressens qu'il ne va pas “partir” avant deux trois jours, et qu'il ne fera pas une taille xxl...

Hier (samedi 30 mars, donc) j'étais à la Maison de la Poésie lien à 10 heures (heure d'hiver) du matin.
Drôle d'horaire pour une rencontre littéraire.
Pourtant la salle est bien remplie. Les participants sont un peu engourdis comme le remarque Philippe Jaenada, goguenard, en posant son impérissable sac matelot écossais à ses pieds sur la scène :
— Vous pouvez parler entre vous !
Voix, physique, style, tout s'accorde dans la gamme costaud et solide, sans fantaisie inutile (à part le sac et une broche/clip que je n'ai pas identifiée).
J'ai déjà entendu PJ une ou deux fois, mais j'en redemande, alors trois heures de master class, j'allais pas rater ça.

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[rentrée littéraire] le livre que je ne voulais pas écrire, d'erwan larher

Quidam éditeur, août 2017,lien 268 pages, 20 euros

Je suis romancier. J’invente des histoires. Des intrigues. Des personnages. Et, j’espère, une langue. Pour dire et questionner le monde, l’humain. Il m’est arrivé une mésaventure, devenue une tuile pour le romancier qui partage ma vie : je me suis trouvé un soir parisien de novembre au mauvais endroit au mauvais moment ; donc lui aussi.Ce livre-là, j'en ai parlé avant de l'avoir lu...(et non, j'ai pas honte, pas du tout !)
Je faisais du prosélytisme larherien depuis un bout de temps déjà, bien avant l’Événement, mais ça a pris des proportions quasi pathologiques quand j'ai compris qu'il allait finalement l'écrire, ce Livre.

J'ai trouvé le temps long, d'autant que les librairies à l'ouest de l'ouest n'ont pas été approvisionnées le jour L (L comme Larher et comme Livre, le 17 août 2017) : scandale, discrimination ! Envieuse, j'ai vu s'abattre sur internet, en pleine canicule, une belle drache d'avis enthousiastes et émus de celles et ceux qui l'avaient déjà lu (pluie d'étoiles serait plus poétique, mais j'aime la pluie qui mouille) !
Mais ça y est, je l'ai, je l'ai lu, et je ne me dédis pas : Le livre que je ne voulais pas écrire est un livre à lire, absolument, à garder, à relire.

Exceptionnellement, je n'ai pas pris de notes en lisant : je me suis laissée porter, emporter, malmener, effrayer, rassurer, réconforter, consoler (un comble), par Erwan Larher, cet écrivain, cet homme (exprès je ne mets pas d'adjectifs, il seraient trop faibles ou bêtement culculs (sorry Erwan)) que nous avons été si près de perdre le vendredi soir 13 novembre 2015, au Bataclan.

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[lu] marguerite n'aime pas ses fesses, roman d'erwan larher

Quidam éditeur,lien 260 pages, avril 2016, 20 euros

quatrième de couverture : Marguerite a un mec mais pas de libido, une mère mais plus de père, et rêve d’une vie de famille. Lorsqu’on lui propose d’aider un ancien président de la République à rédiger ses mémoires, elle accepte – elle ne sait pas dire non. Alors, sa réalité et la réalité prennent leurs distances, peu aidées par l’irruption d’un flic qui enquête en secret sur les liens entre une trentaine d’assassinats politiques — Rythmé et subtilement décousu, "Marguerite n’aime pas ses fesses" met en récit l’apathie politique d’une génération un brin nombriliste, questionne la puissance dévastatrice des pulsions sexuelles et s’aventure dans les méandres de la sénescence. Un roman loufoque, caustique et piquant.Pour le résumé, le pitch, le synopsis, passez la souris sur l'image, juste là à gauche, et lisez l'excellente analyse en quatrième de couverture, elle est parfaite...

Vous l'avez lue ?
Pas banale, n'est-ce pas, la nouvelle héroïne d'Erwan Larher ?
Non seulement elle n'aime pas ses fesses (le reste ça va à peu près), mais elle ne veut surtout pas entendre parler d'histoires de fesses, ne sait pas se vendre, n'a pas d'opinions politiques, a des allergies. Pourtant, dans son genre et à sa mesure, elle assume, elle assure, Marguerite : une héroïne en demi-teintes, une bonne poire qui ne perd pas son sang-froid (au début) et ses petites convictions (elle en a quelques unes), même quand elle est plongée dans une étonnante histoire d'assassinats politiques en série /attention, divulgation/ où les livres tiennent une place importante \fin de la divulgation\.

Peut-être un chouia moins ambitieux que la série "Nimalienne" (Autogénèse, Entre toutes les femmes lien), moins profond (quoique) et complexe mais tout aussi émoustillant, Marguerite est un roman politico-policier, un roman noir et rose vif, qui mêle humour vachard et tendresse, réflexions acides sur le pouvoir politique — sur tous les pouvoirs, en fait —, impertinences et pertinences sur l'actualité récente et les "affaires" plus anciennes de notre Vème République. Le tout généreusement assaisonné de... sexe, sexe, sexe !

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[lu, masse critique, babelio] entre toutes les femmes, roman d'erwan larher

Plon, 457 pages, janvier 2015 lien, 19 euros 50
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on choisit un livre dans une liste de nouveautés, on reçoit le livre, on donne son avis sur le livre)

en quatrième de couverture : Dans un monde violent et sans espoir, une femme peut-elle changer radicalement le cours de l'Histoire? Un roman d'anticipation à l'intrigue haletante et à la langue riche et inventive. Sur les ondes, chaque semaine, elle est La Voix, magnétique conteuse adulée par tous les sujets de l'Empire. Le reste du temps, Cybèle Ibarruri traverse l'existence avec une insouciante gaîté. Jusqu'à ce qu'un inconnu soit assassiné sous ses yeux alors qu'il lui remet une lettre lui enjoignant de raconter l'épopée d'Arsène Nimale. Cet homme, lit-elle, faillit changer le cours de l'Histoire quatre siècles plus tôt, juste avant la Grande Catastrophe. Pourquoi alors n'y a-t-il aucune trace de lui dans les livres ni sur le Réseau ? Pourquoi un petit groupe s'active-t-il en cachette de l'impitoyable pouvoir impérial pour écrire son destin et retranscrire son message ? Et surtout, pourquoi Cybèle a-t-elle l'impression, en s'emparant de l'intrigue, que sa vie bascule ? Dans une langue riche et inventive, ce récit initiatique haletant aux airs de roman noir et de saga d'anticipation interroge sans concession notre présent.  Ça va pas être simple de vous faire le pitch de cette histoire !
Pas seulement, mais surtout : parce que les deux personnages principaux y sont temporellement distants de 4 siècles et pourtant en très étonnante et étroite symbiose !

Il y a d’abord (dans le temps du récit, donc aux alentours de 2400 ans après JC), Cybèle. Si belle. Et bonne (de bonté). Et jeune, intelligente, indépendante, insouciante. Intouchable, protégée dirait-on, comme une vestale. Auteur d’un audio-blog à succès, les histoires de princes et de dieux des temps anciens qu’elle raconte chaque dimanche à la radio, sont une douce addiction pour les nombreux auditeurs qui ne connaissent d’elle que son pseudo : La Voix.

Et puis, il y a Arsène Nimale (fin du XXIème siècle après JC). Homme d’état énigmatique totalement effacé de l’Histoire Officielle. Occulté injustement et sciemment pensent quelques-uns qui complotent, 400 ans après, pour ranimer les valeurs nimalistes : faire cesser la violence, éduquer et rendre les gens heureux, protéger les faibles, restaurer la solidarité..

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