20 notes dans la catégorie "jaseries"

[jaseries] paris est tout petit pour ceux qui... aiment le spectacle vivant

à propos des récitals Ici-bas à la Seine Musicale, et Affreuses, Divines, et Méchantes à l'Opéra Comique

En ce début d'année, je me suis gavée de sons, de voix et de lumières, en égoïste.
Mes choix me paraissaient un peu trop marginaux et excentriques pour entraîner d'innocents cobayes dans mes aventures. Ou alors un peu lâche, je préférais assumer seule la déception toujours possible !
Je sais bien l'inutilité de ce billet puisque les événements sont passés et que certains ne sont plus à l'affiche, mais je voulais garder une trace des émotions inattendues qu'ils m'ont laissées.

Porte 8, Opéra Comique, cabaret, photo d'Emeline Bayart (facebook)J'avais commencé par Emeline Bayart à l'Opéra Comique.
Mais pas salle Favart. Il y a une jolie programmation annexe intitulée Porte 8, dans une salle transformée pour l'occasion en caf'conc de luxe : petites tables juponnées de rouge, bougie (led, pour la sécurité...), et une bouteille de bon champagne !
Accompagnée au piano par Manuel Peskine, la comédienne et chanteuse compose un récital coquin et vachard : des textes sans âge, d'une écriture riche et virtuose bourrée de doubles sens vertigineux, des mélodies lyriquement acrobatiques comme on en connaissait au tournant du XXè siècle, avec Polaire et Yvette Guilbert, et que plus tard, Patachou, Colette Renard, Jacqueline Mailhan et d'autres, ont perpétué, mais qu'on a peu à peu complètement perdus.
L'interprétation d'Emeline Bayard est incroyable, comme comédienne et comme chanteuse...
Je savais qui elle était (ce n'était visiblement pas le cas pour beaucoup de spectateurs énormément surpris et ravis) ; je l'avais vue au théâtre dans Fric-Frac et deux comédies de Tchékov. Elle a aussi incarné le rôle titre au cinéma dans Bécassine ! de Bruno Podalysdès. Je ne la connaissais pas en diva. C'est un phénomène... Il faut la voir, lascive, ranimer un Boieldieu de marbre par un baiser voluptueux...
Il y a des dates en mars, ne la manquez pas ! Si j'avais pu (mais non hélas), j'y serai retournée pour partager ce moment délicieux... et la bouteille de champagne avec vous !

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[carnet] jaseries de mai, où l'on voit que je rentabilise mon adhésion à la maison de la poésie

peinture de mon amie Kate Lynch : "Andrew Hecks in the Glastonbury orchard, blossom time"  katelynch.co.uk ; son mari James est également peintre : www.james-lynch.co.uk
"Andrew Hecks in the Glastonbury orchard, blossom time" (c) Kate Lynch

Je venais vous écrire que je passais (shuntais) le mois de mai... de ne pas vous inquiéter : j'ai fait ce qui m'a plu en mai, mais je ne voyais plus trop l'intérêt de ce petit rétro-agenda (adenga) mensuel public. Du coup je n'avais rien de prêt. Et mauvaise conscience, un peu.

Coïncidence culpabilisante, je suis tombée hier sur un site anglo-saxon qui porte mes initiales ; je ne connaissais pas ce sigle apparemment usité,
TBR : To Be Read.

Ce rappel tombe bien, j'ai deux articles pour des livres TBR dans le tuyau de juin, restez vigilants, je ne lâche pas tout, pas encore !
A défaut d'inspiration, l'esprit de l'escalier s'est finalement manifesté timidement : des éclats d'idées faiblards et pas très nets ; faute de mieux, les voici tels que, en vrac.

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[carnet] mes jaseries d'avril

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

muguet (de jardin) à La Bretesche, 2019Il est revenu bien vite, le temps du muguet.

Mai me prend de vitesse : mon carnet d'avril est tout maigre, alors ce mois-ci ce sera une jaserie de récup, le recyclage d'un billet d'avril il y a dix ans, déjà...

En avant-propos, au débotté, la surprise que je viens d'avoir en trouvant dans Le grand n'importe quoi1 de Jean-Pierre Marielle sa déclaration d'admiration pour Henri Calet :

“ Son écriture me bouleverse, son attention à l'humanité, qu'elle le déçoive ou l'encourage, la limpidité de ses phrases, sa modestie désespérée, son attention aux autres, son honnêteté viscérale me touchent, sa poésie va au fond du cœur.
Vous n'imaginez pas l'état dans lequel me transportent ses livres. Si celui-ci doit servir une cause, que ce soit celle de son œuvre. Il est de mon devoir de partager cette passion. Vous me remercierez plus tard. ”

Le grand Jean-Pierre écrit encore, parlant de Calet : “ Né Américain, il aurait eu la notoriété d'un Raymond Carver. ”
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1. avec Baptiste Piégay, Calmann-Lévy, 2010

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[carnet] mes petites jaseries de mars, numéro spécial philippe jaenada

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

"The Ladder to the Moon, Spring Equinox", peinture de James Lynch, www.james-lynch.co.uk  — mon amie Kate, sa femme, est aussi peintre et également talentueuse : www.katelynch.co.uk
"The Ladder to the Moon, Spring Equinox" (c) James Lynch

Je commence à composer ce billet de mars le dimanche soir (20 heures 50, heure d'été), dernier jour du mois, mais je pressens qu'il ne va pas “partir” avant deux trois jours, et qu'il ne fera pas une taille xxl...

Hier (samedi 30 mars, donc) j'étais à la Maison de la Poésie lien à 10 heures (heure d'hiver) du matin.
Drôle d'horaire pour une rencontre littéraire.
Pourtant la salle est bien remplie. Les participants sont un peu engourdis comme le remarque Philippe Jaenada, goguenard, en posant son impérissable sac matelot écossais à ses pieds sur la scène :
— Vous pouvez parler entre vous !
Voix, physique, style, tout s'accorde dans la gamme costaud et solide, sans fantaisie inutile (à part le sac et une broche/clip que je n'ai pas identifiée).
J'ai déjà entendu PJ une ou deux fois, mais j'en redemande, alors trois heures de master class, j'allais pas rater ça.

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[carnet] mes jaseries de février

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

vacances en Bretagne, fin des années 50, mes parents ont autour de 35 ans (l'âge de mes enfants aujourd'hui) — Suzel (3 octobre 1921 - 11 mai 2007), Charles (24 août 1920 - 5 février 2019)Orpheline : il faudrait un autre mot pour signifier la perte du dernier survivant de ses parents lorsqu'on est soi-même bien avancée en âge.

L'écrivain et psychanalyste belge Lydia Flem écrit1 :

“ A tout âge, on se découvre orphelin de père et de mère. Passée l'enfance, cette double perte ne nous est pas moins épargnée. Si elle ne s'est déjà produite, elle se tient devant nous. Nous la savions inévitable mais, comme notre propre mort, elle paraissait lointaine et, en réalité inimaginable. Longtemps occultée de notre conscience par le flot de la vie, le refus de savoir, le désir de les croire immortels, pour toujours à nos côtés, la mort de nos parents, même annoncée par la maladie ou la sénilité, surgit toujours à l'improviste, nous laisse cois. ”

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1. in: Comment j'ai vidé la maison de mes parents (Seuil 2004, Points 2013)

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[carnet] mes jaseries de janvier

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

>> la grande jaserie du mois

L'hibernation, François Mouton, illustré par Gwen Keraval (Le Pommier, 2007, 64 pages, 8 euros) — L'hiver venu, certains animaux migrent, d'autres sillonnent les terres pour trouver à manger et d'autres... dorment... tout simplement ! Pourquoi l'ours, la marmotte, la chauve-souris hibernent-elles plutôt que le mulot ? Comment arrivent-ils à mettre leurs corps en veille et à faire varier leur température interne ? Les clés sont dans la minipomme !J'avais presque décidé de sauter le mois de janvier malgré mon "engagement" à le publier début février... et puis un ami-lecteur attentionné m'a demandé des nouvelles et dit qu'il s'inquiétait un peu de ne rien lire (on n'était pourtant encore en janvier !).
Je le remercie pour cet encouragement à ne pas lâcher l'affaire jaseries !
Une autre amie, médecin, me confirme que maintenir même a minima l'effort de mettre en forme et rédiger mes petites notes de carnet est bénéfique pour mon intellect fatigable : j'obéis donc à la prescription !

Un autre motif me pousse à poursuivre... beaucoup moins avouable et sympathique : j'ai reçu hier la facture annuelle de mon abonnement Typepad, et effectivement, il faudrait raisonnablement que je me pose un jour la question de savoir si cela vaut le coup de payer pour écrire un ou deux billets par mois ?
Et là la paresse me submerge : pourquoi changer un système confortable (installé depuis 2004, mais gratuit pendant de longues années et devenu payant il y a deux-trois ans) ?
Je fais pareil pour le passe Navigo : je paie pour ne pas avoir à faire le calcul et devoir renoncer au confort de ne rien avoir à faire (ça s'appelle comment cette manie ?)

Il y aura donc finalement pour le mois écoulé quelques articulets, afin de conserver l'élan. Et pour la suite, on verra...

 

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[carnet] mes jaseries de décembre

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

>> la grande jaserie du mois

Spirit of the Night de John Atkinson Grimshaw, 1879 (source wikimedia)Difficile de faire original et personnel quand on vient comme moi si tard offrir ses vœux pour la nouvelle année (après la banque, la croix rouge, le coiffeur, le plombier (plus rare), les zamis du grand rézosocial, les éboueurs, et heureusement tous les autres, les vrais ami.e.s).

Considérant que l'indispensable est déjà fait et très bien fait, je me concentre sur le superflu : des petits vœux légers, scintillants et vaporeux comme la poussière d'étoiles de la baguette de cette foldingue de fée des lilas [ je viens de voir Peau d'Âne à Marigny hier soir ! ].

Je vous souhaite ad lib : des rires d'enfants, des chants d'oiseaux, des enthousiasmes enjoués, des frissons d'émotion, des étonnements joyeux, de franches rigolades, et plein d'expériences nouvelles et rapicolantes à multiplier sans modération (voyages, spectacles, expositions, lectures, concerts, etc.).

Que 2019 soit pour tous : pleine d'élan, excitante et entraînante !

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[carnet] mes jaseries de novembre

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

couleur du mois ; in: http://images.math.cnrs.fr/le-traitement-numerique-des-images.html>> la grande jaserie du mois

Ben y'en a pas. Déjaserais-je déjà ?

Me voilà le premier jour du mois (décembre), samedi, il est midi ; une chaîne d'info continue à la télé entretient mon malaise, ma maussaderie ; ce n'est même plus la stupeur du samedi précédent, c'est un mal être diffus qui s'installe, en continu lui aussi.

Et le même jour vers dix sept heures ; alors que le grabuge devient apocalyptique à Paris, le message incrédule de Clément-FIls pour qui la journée commence à Toluca (Mexique) : “ vous êtes dehors ? quelle image ! ”

Je sais, il faudrait sortir malgré tout, aller au cinéma, voir une expo, ou alors lire du Vialatte comme le conseille judicieusement l'excellent Laurent Gourlay.
Sinon c'est place à l'à-quoi-ça-rime de faire-ci, de faire ça.

Je n'en voudrais à personne de filer lire ailleurs des propos plus positifs...
J'ai quand même glissé dans la suite quelques liens en partage comme on faisait au début des blogs ; le partage ça semble bien naïf et candide, très ouichfoul, mais lorsque j'imaginais il y a quelques semaines tenter de redonner un peu de peps à mes petits billets, c'est surtout à ça que je pensais.

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[carnet] mes jaseries d'octobre

 jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

rose d'octobre au jardin de mon père>> la grande jaserie du mois

Le 12 octobre je me suis rendue dans un café du Quai du Louvre à l'invitation de la lettre Raskar Kapac lien et des éditions du Rocher pour une rencontre littéraire avec Gabriel Matzneff.

Un peu après 19 heures, l'écrivain très attendu arrive par le fond de la salle du premier étage ; la disposition des chaises ménageant une allée centrale, les amis bavards installés dans les premiers rangs, les têtes qui se tournent d'un bloc... j'ai sans doute l'esprit mal placé, mais j'imagine Gabriel Matzneff se marrant in petto de cette entrée d'allure nuptiale !

Je lis Matzneff depuis quelques mois (le journal intime surtout) mais je ne l'avais jamais vu. Connaissant son âge, son état d'esprit concernant la fin de vie, et les soucis de santé qu'il raconte pudiquement dans ses carnets noirs publiés les plus récents, je suis soulagée de le voir arriver droit comme un i, mince et très grand, très élégant : veste-chemise col mao en lin noir, boutons métalliques, mocassins vernis noirs, pochette et chaussettes rouges Gammarelli 1. Il reprend gentiment mais fermement l'organisateur de la soirée qui l'appelle “Gabriel“ dans sa présentation : ”Gabriel Matzneff, ou Matzneff“, il y tient !

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[maybe] jaseries à venir, ou pas

« [...] il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre ce soit encore la rêver [...] »   Chaque carnet possède des pages légèrement lignées, s'ouvre par une citation extraite de l'œuvre dont il est le reflet, signée du nom de l'auteur, et se clôt par un rappel de l'histoire de la collection blanche.
Carnet (collection papeterie Gallimard) Titre de Marcel Proust, repris en collection blanche en 1924

Je retrouve dans le fouillis de mon bureau ce beau carnet sous cellophane. Peut-être un cadeau que je voulais faire, mais j'ai oublié à qui.

D'où naît une vague idée pour redonner un peu de peps  et de sens au blogue de tilly :

  • prendre des notes le plus souvent possible, dans le carnet
  • une fois par mois, les transcrire et les mettre en forme pour en faire un article de jaseries ; par exemple fin octobre, sans doute plutôt début novembre, publier mes jaseries d'octobre.

Le ba-ba du diarisme... surtout pas me laisser intimider par les grands spécialistes du genre, qu'ils soient littéraires ou numériques, commencer petit et humble.

Si je l'écris ici, je sais que je vais m'efforcer de me tenir à ma résolution, même si sa mise en œuvre s'avérait moins ambitieuse au final que le projet.
Trimestrielle plutôt que mensuelle, par exemple !
On verra bien.

Bande annonce pour octobre : soirée Raskar Kapac avec Gabriel Matzneff, Marcel Zanini au Petit Journal, Baltringues Circus de Ludovic Roubaudi...

Restez branchés !

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