12 notes dans la catégorie "Bonnand (Alain)"

[lu] il faut jouir, édith — roman d'alain bonnand

La Musardine, collection Lectures Amoureuses,lien février 2013, 144 pages, moins de 8 euros, réservé aux adultes

quatrième de couv : “Hier, je me suis fait une profonde entaille à la base du petit doigt en ouvrant les huîtres (j’adore les huîtres comme j’adore les moules). D’habitude, je procède tranquillement, en prenant garde de ne pas me blesser. Mais là je pensais à toi ; j’étais très distrait – et pour arranger le tout j’avais bu trois bons petits verres de vin blanc. Je m’étais d’abord fait une légère éraflure, mais faut croire que ça ne suffisait pas. Heureusement, ce n’est pas la main qui te caresse profond, c’est l’autre, celle qui te met deux doigts doux au bord des yeux, sur la tempe, à la racine des cheveux quand tu es belle, le visage tout illuminé de plaisir, et que tu dis : “Je crois que tu vas me faire jouir !» — Soupçonné d’avoir commis deux livres cultes : Les Jambes d’Émilienne ne mènent à rien (Le Dilettante), Feu mon histoire d’amour (Grasset), Alain Bonnand vient de publier, aux éditions Écriture, Le Testament syrien (Valse avec Roland). ”
« Un redoutable manuel de séduction (...). C’est très drôle, très méchant, très pervers. », Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.

Le tout dernier retour d'Alain Bonnand en littérature (après ceux de 2003 et 2010), même subreptice, donne bien du plaisir...
J'ai déjà parlé ici du très beau Testament syrien (Valse avec Roland) lienpublié en 2012 chez Écriture.
Dans un genre différent, Edith est la réédition ces jours-ci d’un texte érotique épatant publié en 2004 aux Presses Universitaires de France.
Dans son Alexandrine, grande voyageuse à Paris — récit sous forme d’échanges de mails envoyés de Amman en Jordanie où il vivait avec sa famille à l’époque de la promotion d’Il faut jouir, Edith —, Bonnand racontait à sa jeune correspondante parisienne son passage dans l’émission littéraire de Michel Field :

“ Des critiques qui se mettent en quatre pour défendre un livre dont l’auteur, en face d’eux s’ingénie à déconseiller et l’achat et la lecture, c’est cocasse ! (C’est de la petite pochade Il faut jouir dont il était question ; notre Cécile,lienelle, a complètement été oubliée dans cette affaire...) ”

Fine mouche, Alexandrine répondait (toujours sous la plume de Bonnand) :

“ On vous a vu à la télé ! Si tous les écrivains étaient comme vous, le métier d’éditeur serait compromis, mais la littérature serait joyeuse. C’est l’avis général. ”

Bonnand avait fait parvenir à Alexandrine un exemplaire d’Edith avec cette recommandation gentiment tartuffe :

Il faut jouir, Edith, c’est juste pour vous faire plaisir, pas pour lire ! (Ou alors, seulement les dialogues, qui sont bien piquants.) ”

Je sais pas pour Alexandrine, mais moi j’ai tout lu, et ça m’a fait bien plaisir !

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[lu] le testament syrien (valse avec roland), correspondance d'alain bonnand

éditions Ecriture, octobre 2012, 127 pages, 15 euros

... du bon, du bon, du Bonnand !... très riche, très émouvant, très drôle souvent, très intelligent, très littéraire, très humain, très rare : on se demande bien pourquoi un tel livre a été oublié dans les sélections des prix littéraires 2012 !

quatrième de couverture — Les dames ont été malheureuses en 2011 : Alain Bonnand, qui habitait Damas, qui vivait là en direct, les débuts de la révolte syrienne, a réservé tout son courrier à son ami le philosophe nihiliste Roland Jaccard. Quarante-sept lettres, comme autant de chapitres : L'enfumeuse. Le soleil renonce à l'actualité. Prnons Marie, qui n'est pas une femme de chambre. Combien de Maud en Syrie ? Valse pour un rachat. L'ambassade file au but. Petites poules à la guerre. Ente foutdouli la koul ishi, habibi ? Barouf à Malki. Nizar est connu au cimetière... — Quand il ne vit pas au Proche-Orient, Alain Bonnand habite Reims. Il est l'auteur, notamment, de Les Jambes d'Emilienne ne mènent à rien (Le Dilettante), Feu mon histoire d'amour (Grasset), Il faut jouir Edith (La Musardine).Passez votre souris ou tout autre dispositif de pointage pour ordinateur sur l'image de la couverture à gauche, vous pourrez lire ce que l'éditeur dit de l'auteur et de son livre en quatrième de couverture.
C'est bien, mais il n'est pas dit là : pourquoi, sur la couverture, ce beau coq égorgé mis en scène par Triny Prada, artiste colombienne ?

— à cause du titre de l’œuvre reproduite, Matière à penser, et parce qu' Alain Bonnand aime et sait merveilleusement donner à penser sans en avoir l'air ?
— à cause des poules ? référence subliminale pour compléter un titre qui manque exceptionnellement d'un prénom féminin ?
— pour prévenir le lecteur qu'il faudra qu'il creuse, gratte et fouille comme un gallinacé dans les pensées que l'écrivain transpose en images littéraires ?
— à cause du poème intitulé Le Coq, du poète syrien Nazir Qabbani (1923-1998) ?

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