62 notes dans la catégorie "Art"

[expos] diego velazquez et marc-edouard nabe... au grand palais

“ les sujets [de Velázquez] nous scrutent du plus profond de leur état d'êtres humains portraiturés par un grand peintre ” — Marc-Edouard Nabe in: Inch'Allah, Journal intime 3, 1993

couverture du catalogue de l'exposition

Lorsqu'il écrit son premier "roman" Le Bonheur en 1988, Marc-Edouard Nabe y met beaucoup de son admiration-passion pour ses peintres préférés dont Velázquez fait évidemment partie. Mais c'est dans le Journal intime que j'ai choisi un extrait (voir dans la suite de cette note) : l'écrivain commente une exposition de peintres espagnols au Grand Palais, justement, mais en 1987.

Un peu plus tard et plus loin dans Kamikaze (volume 4 du Journal intime, pp. 2734-2738 , 2000) il y a longue analyse comparée passionnante des Ménines de Picasso et de Velázquez. En 2015, Les Ménines ne sont pas au Grand Palais, mais Nabe y est !

En sortant de l'expo aux Galeries Nationales, j'ai fait un tour sous la nef du Grand Palais où se tenait pendant trois jours le Salon du Livre Rare ; j'y allais surtout pour voir les portraits d'écrivains par Marc-Edouard Nabe, accrochage de la Librairie Eric Fosse (littérature et manuscrits XIXè et XXè siècles)...

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[lu, #MRL14] le complexe d'eden bellwether, roman de benjamin wood

éditions Zulma,lien août 2014, 499 pages, 23 euros 50

4ème de couverture : Cambridge, de nos jours. Au détour d’une allée de l’imposant campus, Oscar est irrésistiblement attiré par la puissance de l’orgue et des chants provenant d’une chapelle. Subjugué malgré lui, Oscar ne peut maîtriser un sentiment d’extase. Premier rouage de l’engrenage. Dans l’assemblée, une jeune femme attire son attention. Iris n’est autre que la sœur de l’organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s’accompagne d’étranges conceptions sur son usage hypnotique… Un bon gros roman pour le Bout-de-l'An : c'est ce qu'il me fallait et je l'ai eu ! Grâce aux Matchs de la Rentrée Littéraire lien et à Amélie lien qui a généreusement fait voyager son livre jusqu'à moi. Merci !

Qu'est-ce qui cloche chez Eden Bellwether ?
Lorsque Oscar Lowe fait la connaissance d'Eden Bellwether à Cambridge, celui-ci est un étudiant très doué, reconnu pour ses talents musicaux précoces et exceptionnels. Oscar est amoureux d'Iris, la sœur d'Eden. Introduit dans le petit cercle de leurs amis, il perçoit vite l'étrangeté du jeune homme et l'inquiétude concernant sa santé mentale qu'Iris ne tarde pas à lui faire partager.

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[lu] méchant-méchant et les jouets perdus, album de niki de saint phalle et laurent condominas

Editions courtes et longues, 48 pages, nouvelle édition novembre 2013, 22 euroslien

en 4ème de couv : La vie est tranquille à Commune-Ville.  Habit-Habit est toujours plus élégante, Travail-Travail toujours plus studieux, alors que Pêche-Pêche se la coule douce, les pieds dans la rivière. Mais une nuit, Méchant-Méchant arrive au village et vole les jouets des enfants. Heureusement, Lita, Joe et Bluke, le chien bleu, suivent sa trace dans la forêt et son étrange volcan.  Un livre hors du commun, où les personnages sont uniques et habités, où le monde n’est que couleurs et où l’amitié triomphe.  Niki de Saint Phalle, artiste aux mille couleurs, et Laurent Condominas, conteur et photographe du monde entier, créent dans ce livre un univers si fort qu’il semble réel.Un bijou d’album pour enfants, mais pas que.

Quand je l’ai commandé il y a quelques mois, c’était par curiosité, par hasard, et parce que oui, je savais un peu, vaguement, qui était l’auteur du conte illustré par Niki de Saint Phalle. Je l’ai acheté en me disant que je le gardais pour l’offrir plus tard à ma petite-fille (elle n’était pas encore née...).

Je le recommande chaleureusement à tous les parents et grand-parents blogueurs qui passent encore par ici !

Et puis, en revenant de l’expo, cette semaine...


[vu] l'exposition rétrospective niki de saint phalle

au Grand Palais,lien du 17 septembre 2014 au 2 février 2015


. catalogue de l'exposition, collectif sous la direction de Camille Morineau, editions RMN, septembre 2014, 368 pages, 50 euros.. en revenant de l'expo, j’ai rouvert l’album d’images et vu plus de choses encore que la première fois, et différemment.

D’abord dans les premières pages, le décor de Commune-Ville, je le reconnais évidemment maintenant : c’est le Jardin des Tarots lienen Toscane, bien sûr. Ce village “comme les autres”, où les enfants sont heureux car ils peuvent courir partout, se cacher, grimper sur les sculptures-maisons multicolores, glisser sur leurs courbes douces comme sur des toboggans. J’ai bien reconnu L’Impératrice, Le Sphinx, L’Empereur, toutes les cartes !

Et puis j’ai aussi reconnu Bluke, le petit chien malin qui aide les enfants Joe et Lita à retrouver la trace des jouets perdus empruntés par le pauvre monstre sans amis qui s’ennuie tout seul.

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[vadrouilles, paris] les petits musées d’henri calet

billet inspiré par : De ma lucarne, recueil de textes d'Henri Calet ; L’Imaginaire Gallimard, préface de Michel P. Schmitt, 2014, 375 pages, 9 euros 90 lien

DemalucarneHier, je suis allée au Palais Galliera qui n’est pourtant pas un très grand musée, seulement Télérama ayant fort bien vanté l’expo La mode en France 1947/1957,lienon se bousculait devant les podiums et il faisait une chaleur décourageante.

Quand il se baladait dans son Paris tant aimé, si formidablement et tendrement décrit d'un bout à l'autre de son œuvre, Henri Calet (1904-1956) ne croisait sûrement pas de parisiennes en tailleur Fath ou robe de jour Dior. Peut-être quelques femmes soucieuses de leur look qui faisaient copier les modèles des grands couturiers par une couturière de leur quartier. Ou des employées de bureau dégourdies qui confectionnaient elles-mêmes leurs tenues à l’aide des patrons de Modes et Travaux : le prêt-à-porter n’existait pas encore ! Mais Calet, lui, savait où trouver les petits musées peu fréquentés, chauffés mais pas trop, ses préférés. La prochaine fois je suivrai ses conseils, ses pas, et relirai ses chroniques. En faisant attention quand même car certaines adresses sont obsolètes, mais pas toutes !


” Ce n’est pas d’aujourd’hui que j’ai un faible pour les musées peu connus. On dirait que je me suis donné pour tâche de les connaître tous, au bout du compte. ”

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[vu, lu] intérieur, de thomas clerc

 en 4e de couv : «Comme j'ai été lent à faire le tour de ma maison! 3 ans pourtant c'est 3 fois moins qu'Ulysse revenant de Troie. Ulysse ne voulait pas rentrer à Ithaque, et moi je m'évertue à rester ici, je supplie de ne pas sortir.»  L'appartement de Thomas Clerc fait 50 mètres carrés. Il y vit depuis 10 ans. Il y passe la majeure partie de son temps. Sans doute parce qu'il est un homme d'intérieur, il a entrepris d'en faire le tour intégral avec cette espèce de vertige qui le pousse toujours à épuiser la totalité d'un espace.
Gallimard, coll. Arbalète, septembre 2013, 400 pages, 22 euros 90

Manosque (Les Correspondances de), samedi 28 septembre 2013 — A la librairie Le Petit Pois j'achète Intérieur de Thomas Clerc pour une amie, avec l'intention de le lire avant de le lui offrir de retour à Paris. Sur le bandeau rentrée littéraire, gros plan trois quarts face du visage de l'auteur, regard détourné. Pas franchement avenant. Cette moustache...

Un peu plus tard, vers 18 heures, place Marcel-Pagnol, un podium sous les platanes pour la rencontre (animée par le journaliste Yann Nicol) du public avec l’écrivain moustachu.

J'ai juste le temps de lire la dédicace étrange et deux-trois pages du livre de Thomas Clerc. De repérer deux hommes en noir debout aux lisières de l'assistance en attente, assise. L'un que je reconnais, c'est Thomas B. Reverdy. L’autre, j’ai une intuition, mais sa haute taille et sa prestance ne correspondent pas du tout aux portraits genre anthropométrique vus sur internet, que j’ai gardés en mémoire.

Le journaliste, puis l’écrivain, s’installent sur fond de fausse tapisserie de salon où l'on cause, à très grandes fleurs rose loukoum sur fond magenta. D’ailleurs Thomas Clerc fait une remarque sur celle-ci mais j’ai oublié quoi. Je sors un papier et un crayon, trop tard pour ce qui précède, mais pensant que des notes serviraient de support pour rendre compte de la suite.

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[communiqué] l'expo nabe à aix : encore 15 jours

Le 27 juin dernier, C., un ami aixois passant devant une galerie où se prépare une exposition (Cours Mirabeau, 1 place Forbin), entre et discute avec l'artiste... :
— vous ne seriez pas  Marc-Edouard Nabe ?
— oui, comment me connaissez-vous ?
c'est Tilly... qui parle souvent de vous
— ah , mais oui, Tilly la parisienne, je la connais !
Et voilà comment C. et mon amie mamz'elle ont été invités au vernissage du 29 juin !
Quinze jours plus tard, bilan à mi parcours, fait par l'équipe qui entoure le Patron, entrepreneur de l'antiédition, écrivain, et peintre :

Nabe peignant le panneau coup de poing : "TOUT PARIS SE FOUT DE VOTRE GUEULE BANDE DE PLOUCS - NABE EXPOSE A AIX ET VOUS NE LE SAVEZ MEME PAS !  - COURS MIRABEAU, 1 PLACE FORBIN - DU 1ER AU  31 JUILLET -  CATALOGUE EN LIGNE : MARCEDOURADNABE.COM
photo (c) Constant
" Tous les jours, une dizaine de jeunes gens d’une vingtaine d’années aident Marc-Edouard Nabe à rendre vivant le lieu comme aucune galerie ne l’a jamais été. Ils sont là en permanence, accueillant les visiteurs de tous les coins de France et d’ailleurs : des Slovaques, Roumains, Italiens, Polonais, Chinois, curieux, passionnés, connaisseurs, jeunes, vieux, riches et désargentés, passant là par hasard ou venant volontairement de loin, tout ce monde se côtoie de l'ouverture à 10h jusqu'à la fermeture… à pas d'heure dans la nuit…
Une telle effusion vitale méritait un témoignage des évènements qui s'y déroulent !
C'est chose faite avec le livetweet de Samantha !

34 tableaux ont été vendus à ce jour, dont le portrait de Jimi Hendrix servant d’affiche pour l’exposition. Il est désormais à Modène ! Plusieurs lecteurs sont venus pour la circonstance, traversant la France pour visiter l’exposition et acquérir une œuvre ; ils sont autant que ceux qui ont choisi d'acheter en ligne. Qu’ils en soient tous remerciés !
C’est donc bien parti, mais les fonds nécessaires à la fabrication et au lancement du prochain livre (qui s’annonce énorme) ne sont pas encore réunis. Nabiens, encore un effort ! Il reste des Marquis de Sade…
Le catalogue en ligne continue bien sûr.

L'équipe marcedouardnabe.com "


[hommage] siné : moustaki et... lester young

En dehors de toute éthique bloguesque, je me contente de recopier le texte de Siné pour Siné Mensuel lienque Stéphane Mercurio a diffusé ce matin sur facebook, qui a déjà été repris sur les blogs, et le sera encore car il est for-mi-dable. Le voici :

Image 2
“ J’aimais beaucoup Moustaki. C’était un super brave mec, incroyablement gentil. Pas l’ombre d’une quelconque méchanceté. C’en était presque énervant ! Une voix douce, un regard tendre, un sourire permanent comme la révolution qu’il appelait de ses vœux.
Mais sa nonchalance ne l’empêchait pas d’avoir des convictions bien arrêtées. Bien que d’origine juive, il était foncièrement contre la politique d’Israël, ce qui n’est pas très courant, mais on était en phase sur beaucoup d’autres sujets. ”

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[lu] sauvages blancs ! chroniques tunisiennes (1911-1927) de jossot

éditions Finitude, février 2013, 176 pages, 19 euros
présenté et annoté par Henri Viltard lien

en quatrième de couverture : Jossot n’aime pas les tièdes, pas plus qu’il ne supporte la bêtise, l’ignorance ou les préjugés qu’il fustige dans ses caricatures. Lorsqu’en 1911, en pleine gloire, il abandonne ses pinceaux et quitte la France pour s’installer en Tunisie, il est à la recherche d’un monde nouveau. Mais de l’autre côté de la Méditerranée, il se montre tout aussi horrifié par l’attitude des Européens, les «sauvages blancs», que par celle des musulmans avides de singer la culture des colons. Alors Jossot trempe sa plume dans le vitriol et ne fait plus de quartiers ; il rue dans les brancards et sait choisir ses sujets : les raisons de sa conversion à l’Islam, les méfaits de l’instruction, le port du voile, l’intégrisme religieux, l’«assimilation» avilissante, la folie meurtrière des états, le droit à la paresse, la course irraisonnée aux profits… Et tout cela entre étrangement en résonance avec le monde qui est le nôtre, près d’un siècle plus tard.  Ce recueil de chroniques parues dans la presse tunisienne entre 1911 et 1927 est illustré de nombreux dessins de l'auteur.Jossot (1866-1951), je ne connaissais pas avant l'exposition de ses dessins, caricatures  et peintures, à Paris en 2011.lien
Je le retrouve avec bonheur en pamphlétaire grâce au formidable travail d'édition animé par Henri Viltard lien qui en signe la préface.

En mains, l'ouvrage est beau, depuis la couverture garance-noir-blanc (couleurs anar !), Mort_jossotjusqu'à l'achevé d'imprimer illustré (le célèbre Mort aux vaches, comme un ex-libris de Jossot), en passant par les typographies, le papier ivoire, les intertitres, et bien sûr les reproductions de dessins, peu nombreuses mais précieuses.

En 1911, Jossot s'installe en Tunisie ; définitivement puisqu'il meurt en 1951 à Sidi bou Saïd sans être jamais rentré en France. En 1913 il s'est converti à l'Islam. Il ne fait plus de dessins satiriques, mais son écriture est de la même veine caustique que ses caricatures, et ses observations de la société et des mœurs, données sous forme de chroniques dans la presse tunisienne, frappent fort, et tous azimuts... Voici quelques uns des titres des articles rassemblés :
Les Néo-civilisés — Pitié pour elles — La question du voile — Les méfaits de l'instruction — Les déformateurs du cerveau — Les parents sont des scorpions — L’Homme est fait pour vivre seul — ...

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