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2 notes en juillet 2024

[lu] les forêts de waldenstein, roman de stéphane héaume

éditions Rivages, mai 2024,lien 192 pages, 19 euros 50

4è couverture : De son enfance, Wald ne garde que des bribes de souvenirs. Lorsqu’il revient à Waldenstein, une ancienne station thermale qu’il a fuie jadis, il ne sait pas encore ce qui l’attend. Le majestueux palace familial est à l’arrêt depuis longtemps. Seul Ambrose, le vieil organiste et sculpteur, veille sur le village à l’abandon, accompagné de son énigmatique apprenti. Waldenstein recèle bien des mystères assoupis dans ses forêts enneigées… Mais rien n’arrêtera Wald dans sa quête d’un passé hanté par les mensonges et les sortilèges. Porté par une plume ciselée, un roman envoûtant aux accents de conte nordique et de sombre féerie gothique. — Stéphane Héaume est l’auteur de plusieurs romans dont Le Clos Lothar (Zulma, 2002, prix du jury Jean-Giono et prix Emmanuel-Roblès), Sheridan Square (Seuil, 2012, prix de la Ville de Deauville) et Sœurs de sable (Rivages, 2021).Je ne suis pas fan des jaquettes choisies par les éditions Rivages pour les deux derniers romans de Stéphane Héaume...
J'avais déjà discuté celle de Sœurs de sable (2021) qui pour moi était au mieux un oxymore, au pire un contresens !
Cette fois on aurait plutôt une emphase inutile, une signalétique martelée :
a-tten-tion-ro-man-go-thique !
D'autant que sous la jaquette, la couverture du livre est de ce beau bleu turquin dont il est souvent question dans le roman...
Toutefois il n'y a pas, et de loin, tromperie sur la marchandise :
dans Les Forêts de Waldenstein, il y a effectivement des secrets du passé qui viennent hanter le présent, des lieux abandonnés, une ambiance angoissante, des paysages forestiers et des ruines, sous la pluie, sous la lune, la neige...

Sous le déluge crevant la nuit, le ciel était plus noir que le manteau de sapins de la montagne — plus noir, plus trouble, depuis la vitre de l'autocar rayée de pluie proche de l'ultime arrêt, que mon très ancien désir de retourner, après trente-deux ans sur les lieux du drame.

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[babelio, gallimard, rencontre] les règles du mikado, roman d'erri de luca

chez Gallimard, traduit de l'italien par Danièle Valin,lien mai 2024, 160 pages, 16 euros

J'aurais dû (mais j'ai pas pu) écrire cette chronique beaucoup plus tôt, avant même d'avoir eu l'occasion formidable de rencontrer et entendre l'auteur parler de son livre.
C'était début mai à l'invitation de Babelio et de l'éditeur des Règles du Mikado :
grazie mille ! à eux tous.

4è de converture : Dans les montagnes près de la frontière entre l’Italie et la Slovénie, un vieil horloger a pour habitude de camper en solitaire. Une nuit d’hiver, une jeune tsigane entre dans sa tente et lui demande de l’abriter. Elle a fui sa famille et le mariage forcé qu’on lui imposait de l’autre côté des montagnes. Cette rencontre inaugure une entente faite de dialogues nocturnes sur les hommes et la vie, un échange de connaissances et de visions — elle qui croit au destin, aux signes, qui sait lire les lignes de la main, elle qui dresse un ours et l’aime comme le meilleur des amis ; lui qui se sent tel un rouage de la machine du monde et qui interprète ce monde selon les règles du Mikado, comme si le jeu était une façon de mettre de l’ordre dans le chaos. Dans ce roman dense et délicat, où chaque mot ouvre sur des significations plus profondes, où chaque phrase est un chemin vers soi-même, Erri De Luca nous invite à un jeu calme, patient et lucide, dans lequel un mouvement imperceptible peut changer le cours de la partie.Erri De Luca nous a avoué être très maladroit et n'avoir jamais brillé au jeu du mikado (shanghai en italien !).
On regarde alors ses mains, belles, grandes et fortes, marquées par les travaux manuels de ses débuts comme ouvrier, et par les ascensions alpines (et autres) qui ont suivi.
sur wikipediaDifficile effectivement de les imaginer avoir la précision nécessaire au jeu d'adresse. Elles contrastent avec la silhouette frêle mais encore solide et sportive.

Me voilà repartie à parler d'autre chose... il faut dire qu'il reste très séduisant avec ses rides boucanées, ses yeux ciel clair et son sourire presque timide ! Je sais que la comparaison est inappropriée vu les valeurs socio-politiques de l'italien, mais il m'a fait penser à... Clint Eastwood.

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