[lu] nous qui restons vivants, roman de david rochefort
[lu] l'île des enfants perdus, roman de nicolas chaudun

[remembrance] prague, 1969

VoyageIdéalement ce billet aurait dû être publié le 3 juillet...

Mais je n’y ai pas pensé alors, et ce n’est que ce matin que l’excellente émission Estivalitude de Christophe Bourseiller sur France Inter a ranimé ma mémoire et mon inspiration très défaillantes ces temps-ci.
Olivier Barrot (Boréales, Gallimard) y a raconté son plus incroyable souvenir de vacances.
C’était l’été 68.
Il était arrivé à Prague en 2CV et logeait dans une auberge de jeunesse.
Au matin du 21 août, il est réveillé par le vacarme des avions militaires qui survolent la ville et des chars soviétiques qui l'envahissent...

Mon souvenir de vacances praguoises est beaucoup plus léger, pourtant il remonte à peu près à la même époque, l’été suivant.

3 juillet 1969. Mon tout premier voyage en avion : Paris-Prague. Invitée par Miroslav Novotny, un grand ami de mon père depuis Berlin 42-45 (lire sur mon blogue l'épisode de l'histoire de mon père, écrite par lui-même : Déporté pour le travail forcé, Berlin 1942-1945lien).
Agronome spécialisé dans les cultures tropicales, professeur à l’université, la sympathie pro-Dubcek de Miroslav lui avait valu une mise à l’écart professionnelle et sociale : à cinquante ans, il faisait maintenant taxi et guide forestier pour les touristes-chasseurs fortunés...
J’ai été formidablement accueillie dans la famille Novotny.
Le jour de l’arrivée, il fallait que j’aille me signaler à la Police du domicile de mon hôte (locale ? touristique ? je ne m’en souviens plus).
À l’extérieur du bâtiment il y avait une longue queue de tchécoslovaques attendant patiemment l’ouverture du bureau des visas.
On m’a fait passer devant eux, un peu gênée sûrement.
L’officier de police qui m’a reçue a longuement examiné mon passeport en silence.
Puis, avec un sourire éclatant... m’a souhaité un bon anniversaire ! En anglais ? En français ? En russe... ? Je ne sais plus.
Sous le coup de l’émotion, j’avais complètement oublié que j’avais vingt ans ce jour-là.

 

 

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