[carnet] mes jaseries d'avril
[lu] nous qui restons vivants, roman de david rochefort

[carnet] jaseries de mai, où l'on voit que je rentabilise mon adhésion à la maison de la poésie

peinture de mon amie Kate Lynch : "Andrew Hecks in the Glastonbury orchard, blossom time"  katelynch.co.uk ; son mari James est également peintre : www.james-lynch.co.uk
"Andrew Hecks in the Glastonbury orchard, blossom time" (c) Kate Lynch

Je venais vous écrire que je passais (shuntais) le mois de mai... de ne pas vous inquiéter : j'ai fait ce qui m'a plu en mai, mais je ne voyais plus trop l'intérêt de ce petit rétro-agenda (adenga) mensuel public. Du coup je n'avais rien de prêt. Et mauvaise conscience, un peu.

Coïncidence culpabilisante, je suis tombée hier sur un site anglo-saxon qui porte mes initiales ; je ne connaissais pas ce sigle apparemment usité,
TBR : To Be Read.

Ce rappel tombe bien, j'ai deux articles pour des livres TBR dans le tuyau de juin, restez vigilants, je ne lâche pas tout, pas encore !
A défaut d'inspiration, l'esprit de l'escalier s'est finalement manifesté timidement : des éclats d'idées faiblards et pas très nets ; faute de mieux, les voici tels que, en vrac.

♦ le 11 mai, en allant encourager l'acteur Christophe Brault dans son marathon “ L'Autofictif d'Eric Chevillard ” (lecture de l’œuvre en présence de l'auteur à la Maison de la Poésie), j'ai profité d'être en avance pour oser interroger Jean-Luc A. d'Asciano sur ce qu'il avait dit à propos d'Henri Calet en présentant le 19 avril son phénoménal Souviens-toi des monstres (si ça c'est pas encore un coup de l'esprit d'escalier !) ; j'avais été surprise de l'entendre citer HC comme l'un de ses auteurs de référence, il m'a redit son goût pour cet “écrivain pour écrivains” (formule de JLAd'A) ; j'ai fait une analyse des Monstres pour les Notes Bibliographiques, mais je ne suis pas autorisée à en faire un article de blog ; en toute discrétion... la voici malgré tout (le roman fait 520 pages, je n'ai eu droit qu'à 200 mots !) :

La naissance des siamois Gabriel et Raphaël suscite effroi et inquiétude dans la population de contrebandiers et marins-pêcheurs d'une petite île volcanique italienne. Protégés de la malveillance par quatre frères et deux sœurs nés comme eux de pères inconnus, ils grandissent et développent un don étrange : lorsqu'ils chantent leurs voix réveillent des forces surnaturelles qui ouvrent les portes, raniment les foyers éteints, attirent le poisson dans les filets, repoussent une épidémie de vérole, convoquent les mânes des disparus. Monstrueux pour les uns, miraculeux pour les autres...
Après avoir écrit quelques textes courts, Jean-Luc A. d'Asciano livre un premier roman-monde dense, foisonnant et baroque. Chacun des frères siamois est alternativement le narrateur de cette geste fabuleuse où se mêlent humains, animaux, et créatures mythologiques : sirènes, centaure, diables, dibbouks et autres figures fantastiques venues d’outre-tombe. Toujours sur le fil du rasoir entre rationalisme et magie, l’auteur se fait démiurge, géographe-géologue, chaman, et architecte implacable d’une folle équipée aux rebondissements imprévisibles, pleine de violence, d’amour et de pardon. Évocation puissante, tour à tour sombre et angoissante, émouvante et drôle, portée par un souffle poétique et une écriture sensible qui se transforme avec souplesse pour s’adapter à la voix qui s’exprime. Ensorcelant !

note - Éric Chevillard alimente son bloglien depuis plus de dix ans, à raison de trois courts paragraphes facétieux et/ou littéraires par jour ; le comédien les lit en public dans l'ordre chronologique à raison d'un épisode (six mois ? plus ? moins ?) d'une heure mensuelle depuis avril ; suspense : qui de l'auteur ou de l'auteur distanciera l'autre ?

♦ le 27 mai, toujours à la Maison de la Poésie, Lydie Salvayre parlait de Marcher jusqu'au soir ; de ses colères, indignations (musées, art contemporain, etc,), de son père, de Giacometti, de sa liberté nouvelle dans l'écriture : se lâcher, s'interrompre, changer de sujet, écrire comme elle parle, vivant, ne plus respecter de pseudo règles de style. TBR.

♦ le 29 mai, plaisir de groupie : Christophe à la Porte Saint-Martin ; scotchée par l'apparition de Laetitia Casta en pole danseuse sublime (pas trouvé de photo, dommage) ; surprise de retrouver Kaori Ito, l'étonnante petite japonaise qui dansait avec James Thierrée, ses orteils totalement mobiles comme les doigts de la main. Surprenants duos, très réussis.
photo retrouvée (2011), saluts d'Au revoir parapluie : James Thierrée, Kaori Ito, 2011

♦ lu chez Didier Goux lien(blog et journal) : " Créer une association pour la sauvegarde des écrivains que plus personne ne lit. L'appeler Amnésie internationale. "

♦ auto-satisfaction facebookienne ; en mai je me suis taillé un joli petit succès avec la photo prise sur le vif d'un merle moqueur qui vient de chourer des pendants d'oreille à l'étal du primeurs en bas de chez moi... photo prise le 11 mai 2019

 

pause d'été : il n'y aura pas de jaseries en juin, juillet, août (annonce subliminale d'un possible tarissement !)

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