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2 notes en janvier 2019

[carnet] mes jaseries de janvier

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

>> la grande jaserie du mois

L'hibernation, François Mouton, illustré par Gwen Keraval (Le Pommier, 2007, 64 pages, 8 euros) — L'hiver venu, certains animaux migrent, d'autres sillonnent les terres pour trouver à manger et d'autres... dorment... tout simplement ! Pourquoi l'ours, la marmotte, la chauve-souris hibernent-elles plutôt que le mulot ? Comment arrivent-ils à mettre leurs corps en veille et à faire varier leur température interne ? Les clés sont dans la minipomme !J'avais presque décidé de sauter le mois de janvier malgré mon "engagement" à le publier début février... et puis un ami-lecteur attentionné m'a demandé des nouvelles et dit qu'il s'inquiétait un peu de ne rien lire (on n'était pourtant encore en janvier !).
Je le remercie pour cet encouragement à ne pas lâcher l'affaire jaseries !
Une autre amie, médecin, me confirme que maintenir même a minima l'effort de mettre en forme et rédiger mes petites notes de carnet est bénéfique pour mon intellect fatigable : j'obéis donc à la prescription !

Un autre motif me pousse à poursuivre... beaucoup moins avouable et sympathique : j'ai reçu hier la facture annuelle de mon abonnement Typepad, et effectivement, il faudrait raisonnablement que je me pose un jour la question de savoir si cela vaut le coup de payer pour écrire un ou deux billets par mois ?
Et là la paresse me submerge : pourquoi changer un système confortable (installé depuis 2004, mais gratuit pendant de longues années et devenu payant il y a deux-trois ans) ?
Je fais pareil pour le passe Navigo : je paie pour ne pas avoir à faire le calcul et devoir renoncer au confort de ne rien avoir à faire (ça s'appelle comment cette manie ?)

Il y aura donc finalement pour le mois écoulé quelques articulets, afin de conserver l'élan. Et pour la suite, on verra...

 

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[lu] à la ligne, roman de joseph ponthus

La Table Ronde, collection Vermillon,lien janvier 2019, 272 pages, 18 euros

4è de couv : À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer.  Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. — Joseph Ponthus est né en 1978. Après des études de littérature à Reims et de travail social à Nancy, il a exercé plus de dix ans comme éducateur spécialisé en banlieue parisienne où il a notamment dirigé et publié Nous... La Cité (Editions Zones, 2012). Il vit et travaille désormais en Bretagne. Sous-titré Feuillets d'usine, c'est le journal d'un type de quarante ans qui vit de boulots intérimaires, d'abord dans une conserverie de poissons et crustacés, puis dans un abattoir porcin et bovin. Travailleur social de formation, il ne trouve pas de poste dans sa spécialité en Bretagne où il a suivi sa compagne. Il enchaîne les trois-huit désocialisants dans le bruit assourdissant des machines, le froid, les déchets, le sang ; le quotidien douloureux, les pauses clope, les week-ends où l'on pense encore à l'usine, à la reprise du boulot, insomnies et cauchemars, l'effort physique qui assomme et anesthésie à défaut de faire oublier les idées noires ; une forme de résignation lucide : “ Il faut que la production continue ”, l'équivalent industriel de the show must go on...

Pas la peine d'attendre de lire les Remerciements à la fin de À la ligne pour comprendre que Joseph Ponthus connait bien pour l'avoir vécu ce dont parle son narrateur.

J'ai lu ce premier roman en décembre pour le comité de lecture des Notes bibliographiques. Normalement je ne devrais pas en parler ici, c'est la règle.
Mais comme c'est, depuis un moment, le meilleur texte que j'aie lu dans ce cadre où je ne choisis pas mes lectures, je m'autorise une exception !

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