[carnet] mes jaseries de novembre
[lu] à la ligne, roman de joseph ponthus

[carnet] mes jaseries de décembre

jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

>> la grande jaserie du mois

Spirit of the Night de John Atkinson Grimshaw, 1879 (source wikimedia)Difficile de faire original et personnel quand on vient comme moi si tard offrir ses vœux pour la nouvelle année (après la banque, la croix rouge, le coiffeur, le plombier (plus rare), les zamis du grand rézosocial, les éboueurs, et heureusement tous les autres, les vrais ami.e.s).

Considérant que l'indispensable est déjà fait et très bien fait, je me concentre sur le superflu : des petits vœux légers, scintillants et vaporeux comme la poussière d'étoiles de la baguette de cette foldingue de fée des lilas [ je viens de voir Peau d'Âne à Marigny hier soir ! ].

Je vous souhaite ad lib : des rires d'enfants, des chants d'oiseaux, des enthousiasmes enjoués, des frissons d'émotion, des étonnements joyeux, de franches rigolades, et plein d'expériences nouvelles et rapicolantes à multiplier sans modération (voyages, spectacles, expositions, lectures, concerts, etc.).

Que 2019 soit pour tous : pleine d'élan, excitante et entraînante !

>> petites pièces (de l'anglais short cuts)
[ en fait ce mois-ci ce sont plutôt des grandes pièces, de grand salons richement décorés... pour comprendre, il faut lire la suite (si c'est pas du teasing !) ]

— à la Mairie du Vème (Hôtel Sainte-Geneviève, place du Panthéon), café littéraire, le 4 décembre

photo by tillyEn plein "Quartier du Livre" (Quartier Latin, universités, éditeurs, librairies, bibliothèques), Alain Bron vient parler de sa passion d'écrire et signer son dernier roman : Toutes ces nuits d'absence, Les Chemins du Hasard,lien mars 2018

L’assistance est fournie et attentive, aussi bien dans la salle que sur les murs (décidément décembre aura été mon mois des fresques murales, voir plus loin) décorés en 1920-1930 par des panneaux de Léon-Laurent Galland représentant promeneurs et lecteurs dans les allées du jardin du Luxembourg.

Je croyais connaître un peu Alain, c'était bien présomptueux. Je l'avais croisé dans les années 80, nos années au service des technologies de l'information... retrouvé il y a une dizaine d'années, romancier.
Deux facettes différentes déjà, mais je n'avais pas idée de ses nombreuses autres existences !

Les participants (dont moi) ont été captivés par son itinéraire et son héritage familial, et surtout la façon dont il les raconte, modestement, avec humour et tendresse.
Puisque son dernier roman se passe à Troyes, il revient sur son adolescence passée dans une ville alors triste et sale (années 60), en attente de la restauration réussie qui lui a redonné beaucoup plus tard son lustre Renaissance.
Son père y était commissaire de police principal en charge d'affaires souvent sordides qui nourriront longtemps l'imaginaire du garçon.
Ce père d'origine franc-comtoise, protestant, avait fondé sa famille en Tunisie (AB y nait en 48) en se mariant à une jeune femme italienne, dotée de la force de caractère et de la dérision romagnoles !

Alain Bron rend hommage au mélange des langues, des climats, des cultures et des religions, dans lequel il a baigné enfant et qui lui a inculqué la tolérance et l'ouverture aux autres.
Et heureusement, la punition familiale qui consistait à donner à recopier des pages du dictionnaire, ne l'a pas dégoûté de la langue française, bien au contraire !

-— au Train Bleu, le 11 décembre (anniversaire 1981)

image commons.wikimedia.org  — Par Arnaud 25 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0Joli moment à la brasserie chic de la Gare de Lyon. Chic mais pas trop, grandes tables espacées, déco rafraîchie mais respectée.

En entre mets (deux fois sur la durée du repas), le jeune groom en bleu qui accueillait les dîneurs en haut de l'escalier double donnant sur les voies vient se planter au milieu de l'enfilade de salles, et déclame fort bien un petit commentaire muséographique.
La première fois c'est sur les fresques 1900 des murs et plafonds, notamment les figures des actrices Réjane et Sarah Bernhardt, habituées des lieux.
Juste avant le dessert il revient pour un petit laïus sur les films qui ont été tournés dans le restaurant, parmi lesquesl Nikita de Luc Besson, bien sûr, un Mr Bean aussi, et plus étonnant La Maman et la putain de Jean Eustache avec Léaud.
Une façon vivante et élégante de mettre en scène la page Wikipédia du Train Bleu !
En sortant j'ai félicité le jeune homme pour sa diction, il m'a confirmé qu'il était élève-comédien.


>> recyclage
(de statuts facebook)

— Heureuse d'avoir retrouvé Jackie Berroyer dans un magnifique rôle secondaire de l'excellente série Hippocrate sur Canal : un vieux médecin qui vient en renfort dans le service hospitalier où des jeunes internes débordés ont été laissés seuls à la manœuvre...
Avec son regard qui frise, son élocution particulière, son faux dilettantisme, il délivre l'air de rien des messages philosophiques efficaces aux malades comme aux jeunes soignants (je parierais bien qu'ils sont de JB soi-même).

" bon alors on est au cœur de la crise, non ?

ce qui est le plus difficile c'est d'évaluer les moments où on est dans le pire... c'est à dire au plus bas... ou au plus haut selon comment on voit les choses... de toute façon ce qu'il faut savoir, c'est qu'on finit toujours par remonter
et quand on a passé le pire, on savait même pas que c'était le pire ”

Celui-ci a le mérite de s'appliquer à d'autres sujets que médicaux. C'est bien ça le principe de la philo, non ?

— pour continuer dans le médical  (le 13 décembre à Cochin)

trois p'tis trous et puis s'en va... bye bye ma vésicule biliaire

 

>> adenga (agenda à rebours, ce qui est fait n'est plus à faire)

Duke Ellington pour les collégiens, à l'auditorium du Conservatoire de Musique, rue de Madrid, le 18 décembre

CRRPlusieurs classes option musique de collèges de Paris et banlieue étaient réunies pour une conférence-concert sur la musique de Duke Ellington.
Claude Carrière et Leïla Olivesi, éminents spécialistes ellingtoniens, forment un duo de conférenciers passionnant et passionné.
Ils ont décortiqué Happy Go Lucky Local, Ispahan (Far East Suite), Satin Doll, exécutés par un big band de jeunes futurs professionnels du Conservatoire de Jazz de Paris.

À remarquer : des jeunes femmes, à la trompette, au saxo et au trombonne !

Belle initiative pédagogique réussie, les jeunes (peu connaisseurs de la musique jazz) étaient conquis. Moi aussi.

 

 

Traviata, Met Opera de New York, retransmission direct live en salle de cinéma, le 15 décembre

Très classique. Spectacle plaisant. Si j'en parle, c'est surtout pour le contraste avec l'entrée précédente (Duke).
Là, la moyenne d'âge des spectateurs tourne autour de 70 ans...
Faut dire que le prix de la place (35) est encore trop élevé pour attirer les trentenaires à ce type de spectacle.
Dommage.

 

>> le blog en or (chaque mois un blogue que j'aime, admire, envie, copie parfois)

Le mois dernier, je regrettais de ne pas avoir de blog au féminin à mettre dans ma petite rubrique.
Stupid me! Sûrement trop proche (je connais l'auteur...) pour que j'y ai pensé !

Harriet Rochefort est américaine et vit en France depuis 40 ans, mariée à un français. Elle a été journaliste et continue d'écrire des essais et prochainement un roman.
Ces temps-ci je lisais avec grand intérêt les articles qu'elle poste sur la situation politico-sociale en France (GJ) à l'attention de ses ami.e.s américaines ou anglophones ne vivant pas à Paris.
J'imagine le supplément de désarroi que cela doit être pour celles et ceux qui vivent chez nous par choix et n'anticipaient pas vraiment la tournure traumatique des événements.

Je sais que comme moi, Harriet regrette d'être plus lue sur facebook que sur son blog, mais elle aussi, elle s'accroche !
“ I have noticed that people rarely, if ever, click on a link to a blog. Too bad, because I write things there that I don't write on my FB posts. I guess blogs are boring and it takes too much time to click. When people actually do click on the link and read the blog, they respond to it on Facebook! Frustrating, but as you say, easier in a world where we all want to do things the speediest way.”

blog Joie de Vivre, article du  3 décembrelien : Yellow vests get violent — what's next?

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>> moi, par mois

 

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