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1 note en novembre 2018

[lu] armen, récit de jean-pierre abraham (1967)

éditions Le Tout pour le Tout, juin 1988, 154 pages, 15 euros (retirage décembre 2017)

4è de couv : " Il faisait le même temps lorsque j'ai vu Armen pour la première fois. La mer était grise, comme toujours lorsqu'on navigue sur un bateau de guerre. J'ai cru reconnaÎtre cet endroit. J'ai souhaité vivre dans ce phare. C'était la meilleur façon pour ne plus le voir. Quand j'ai posé le pied, la première fois, sur ce débarcadère-jouet, je me suis cru chez moi. Mais de toute cette époque, déjà, je me souviens peu." Jean-Pierre Abraham — Armen : tour à tronc blanc, base sombre et sommet noir, 37 m., 48° 03,3 N - 4° 59,9 W - hauteur 29 m. - portée 23 milles - 3 éclats blancs, 20 secondes. Aujourd'hui automatisé, donc inhabité. Ce qui rend ce livre encore plus précieux... — photo J.-P. AbrahamJe n'en avais jamais entendu parler, mais j'espère que cet étonnant récit de phare figure depuis longtemps dans la bibliothèque de tous les voileux de la côte atlantique (sinon, il devrait, point).

Ce n'est pas un marin breton qui me l'a offert, c'est un poète-écrivain ardennais qui savait que la vie et l’œuvre de Jean-Pierre Abraham (1936-2003), son rapport à la solitude, à l'écriture, aux autres, m'intrigueraient, me bouleverseraient. Il avait raison, comme chaque fois.

gardien à Ar-Men (1959-1963)

Extraordinaire histoire d'une vocation : à l'occasion de son service militaire dans la Royale en 1956, Jean-Pierre Abraham croise au large de Sein et Ar-Men.
Séduit par la position et l'isolement du phare, comme envoûté, le jeune homme se promet de revenir pour y travailler.
D'abord une période d'essai de 9 mois en 1959 qui confirme son intention, puis la formation exigeante de gardien de phare au Cap Gris-Nez et à Saint-Nazaire, et enfin l'embauche.
En 1961, il a 25 ans, il est gardien en titre à Ar-Men !
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant tout ça, ce jeune homme précoce originaire de Nantes était monté à Paris pour étudier les lettres, s'était fait remarquer dans les milieux intellectuels, et avait publié un premier récit au Seuil à 20 ans (Le Vent). Mais l'appel d'Ar-Men avait été plus fort que les sirènes germanopratines.

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