[lu] pleurer des rivières, roman d'alain jaspard
lundi 22 octobre 2018
éditions Héloïse d'Ormesson, août 2018,lien192 pages, 17 euros
Primo-romancier à... 78 ans !
Mais Alain Jaspard n’est pas tout à fait un débutant dans la fiction [litote].
Cinéaste, scénariste et dialoguiste, il sait raconter une histoire. Et il raconte bien.
Pour le ramassage des métaux, la camionnette est l’instrument de travail indispensable du ferrailleur.
Quand celle de Sammy rend l’âme, il fait appel à son copain Franck pour pouvoir se refaire : il s’agit de voler le cuivre des câbles d’alimentation sur un lieu de tournage. Franck n’a jamais rien fait d’illégal, mais dans la communauté gitane, un service, ça ne se refuse pas à un ami.
Seulement ça tourne très mal. Les deux hommes sont arrêtés. Sans casier, Franck est libéré. Julien, l’avocat commis d’office qui l’a tiré d’affaire le raccompagne au camp où il retrouve sa femme Mériem et leurs sept enfants.
Ils sympathisent, se racontent leurs vies, leurs problèmes.
Mériem attend un huitième enfant, Séverine la compagne de Julien ne peut pas en avoir.
Le monde est bien mal fait...
Par contraste, dans la suite, plus psychologique, ce sont les femmes par qui tout arrive.
Deux femmes de milieux très différents mais que réunissent leur condition (de femme) et leurs aspirations (de femme).
Alain Jaspard dresse dans chacun des décors (l’aire des gens du voyage à Argenteuil, l’appartement parisien bourgeois) le portrait touchant de couples entraînés par amour, amitié et solidarité dans un projet déraisonnable.
Même si elle est un peu rocambolesque, l’intrigue généreuse est bien menée vers un dénouement émouvant à faire pleurer des rivières.
>> elles et ils en parlent aussi :