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5 notes en octobre 2018

[carnet] mes jaseries d'octobre

 jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)

rose d'octobre au jardin de mon père>> la grande jaserie du mois

Le 12 octobre je me suis rendue dans un café du Quai du Louvre à l'invitation de la lettre Raskar Kapac lien et des éditions du Rocher pour une rencontre littéraire avec Gabriel Matzneff.

Un peu après 19 heures, l'écrivain très attendu arrive par le fond de la salle du premier étage ; la disposition des chaises ménageant une allée centrale, les amis bavards installés dans les premiers rangs, les têtes qui se tournent d'un bloc... j'ai sans doute l'esprit mal placé, mais j'imagine Gabriel Matzneff se marrant in petto de cette entrée d'allure nuptiale !

Je lis Matzneff depuis quelques mois (le journal intime surtout) mais je ne l'avais jamais vu. Connaissant son âge, son état d'esprit concernant la fin de vie, et les soucis de santé qu'il raconte pudiquement dans ses carnets noirs publiés les plus récents, je suis soulagée de le voir arriver droit comme un i, mince et très grand, très élégant : veste-chemise col mao en lin noir, boutons métalliques, mocassins vernis noirs, pochette et chaussettes rouges Gammarelli 1. Il reprend gentiment mais fermement l'organisateur de la soirée qui l'appelle “Gabriel“ dans sa présentation : ”Gabriel Matzneff, ou Matzneff“, il y tient !

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[#mrl18, #rakuten] au loin, roman de hernán díaz

#auloin #hernandiaz

aux éditions Delcourt, traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Barnaste, septembre 2018,lien 334 pages, 21 euros 50
livre lu pour participer aux Matchs de la rentrée littéraire 2018 organisés par Rakuten (15 titres, 800 livres envoyés en France métropolitaine, Suisse, Belgique et au Luxembourg, contre un avis donné par le blogueur destinataire)

en 4è de couverture : Jeune paysan suédois, Håkan débarque en Californie, seul et sans le sou. Il n’a qu’un but : retrouver son frère Linus à New York. Il va alors entreprendre la traversée du pays à pied, remontant à contre-courant le flux continu des pionniers qui se ruent vers l’Ouest. Les caravanes se succèdent et les embûches aussi. Trop souvent, la nature et les hommes essaieront de le tuer. Håkan croise ainsi la route de personnages truculents et souvent hostiles : une tenancière de saloon, un naturaliste original, des fanatiques religieux, des arnaqueurs, des criminels, des Indiens, des hommes de loi… Et, tandis que s’écrivent à distance les mythes fondateurs de l’Amérique, il devient un héros malgré lui. Peu à peu, sa légende grandit. Håkan n’a plus d’autre choix que de se réfugier loin des hommes, au cœur du désert, pour ne plus être étranger à lui-même et aux autres.
C'est intimidant de lire un premier roman qui semble être l'aboutissement d'une déjà longue carrière littéraire, comme qui dirait : un classique.
Un grand livre.

Dans Au loin, Hernán Díaz crée de toutes pièces un nouveau mythe du Far West : Håkan, dit Le Hawk, colosse revêtu de la fourrure d’un lion des sierras (puma), parcourt à pied plaines, déserts et montagnes à l’est de San Francisco dans l’espoir de rejoindre son frère émigré à New York.
Des pilleurs de convois le font accuser d’un massacre de pionniers. Sa tête est mise à prix.
Il fuit et se terre dans les endroits les plus inhospitaliers pour échapper à sa réputation de tueur sanguinaire.

À l’inverse d’un enfant-loup, Håkan, l’homme-lion de Hernán Díaz, a vécu son enfance parmi les hommes.
C’est toute sa longue vie d’adulte qu’il passe ensuite seul, pour se protéger, pour survivre, dans le plus hostile des environnements imaginables : le Grand Ouest nord-américain, au milieu du XIXè siècle.

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[lu] pleurer des rivières, roman d'alain jaspard

éditions Héloïse d'Ormesson, août 2018,lien192 pages, 17 euros

4è de couv : Enfreindre la loi peut se révéler fatal. Julien, brillant avocat, le sait mieux que personne. Pourtant, lorsqu’il parvient à obtenir la relaxe de son client, Franck, un Gitan d’Argenteuil, il n’imagine pas que leurs épouses respectives vont les entraîner dans une folle aventure. Pour les deux jeunes femmes, complices inattendues, une seule question se pose : quand on fait le bien, où est le mal ? Pleurer des rivières donne voix et chair à ceux que l’on n’entend plus, remisés à l’écart des consciences. Sans misérabilisme, ce roman rythmé, incisif, explore les clivages qui défigurent la société. Loin de s’engouffrer dans une dénonciation au vitriol, Alain Jaspard éclaire les multiples visages de la détresse et porte sur les êtres un regard plein d’indulgence. -- Né en 1940, Alain Jaspard est réalisateur. Il a signé plusieurs adaptations de livres jeunesse en séries animées, notamment Tom-Tom et Nana de Jacqueline Cohen et Bernadette Després, Le Proverbe de Marcel Aymé, ainsi que Les Contes de la rue Broca de Pierre Gripari. Pleurer des rivières est son premier roman. Primo-romancier à... 78 ans !
Mais Alain Jaspard n’est pas tout à fait un débutant dans la fiction [litote].
Cinéaste, scénariste et dialoguiste, il sait raconter une histoire. Et il raconte bien.

Pour le ramassage des métaux, la camionnette est l’instrument de travail indispensable du ferrailleur.
Quand celle de Sammy rend l’âme, il fait appel à son copain Franck pour pouvoir se refaire : il s’agit de voler le cuivre des câbles d’alimentation sur un lieu de tournage. Franck n’a jamais rien fait d’illégal, mais dans la communauté gitane, un service, ça ne se refuse pas à un ami.
Seulement ça tourne très mal. Les deux hommes sont arrêtés. Sans casier, Franck est libéré. Julien, l’avocat commis d’office qui l’a tiré d’affaire le raccompagne au camp où il retrouve sa femme Mériem et leurs sept enfants.
Ils sympathisent, se racontent leurs vies, leurs problèmes.
Mériem attend un huitième enfant, Séverine la compagne de Julien ne peut pas en avoir.
Le monde est bien mal fait...

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[maybe] jaseries à venir, ou pas

« [...] il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre ce soit encore la rêver [...] »   Chaque carnet possède des pages légèrement lignées, s'ouvre par une citation extraite de l'œuvre dont il est le reflet, signée du nom de l'auteur, et se clôt par un rappel de l'histoire de la collection blanche.
Carnet (collection papeterie Gallimard) Titre de Marcel Proust, repris en collection blanche en 1924

Je retrouve dans le fouillis de mon bureau ce beau carnet sous cellophane. Peut-être un cadeau que je voulais faire, mais j'ai oublié à qui.

D'où naît une vague idée pour redonner un peu de peps  et de sens au blogue de tilly :

  • prendre des notes le plus souvent possible, dans le carnet
  • une fois par mois, les transcrire et les mettre en forme pour en faire un article de jaseries ; par exemple fin octobre, sans doute plutôt début novembre, publier mes jaseries d'octobre.

Le ba-ba du diarisme... surtout pas me laisser intimider par les grands spécialistes du genre, qu'ils soient littéraires ou numériques, commencer petit et humble.

Si je l'écris ici, je sais que je vais m'efforcer de me tenir à ma résolution, même si sa mise en œuvre s'avérait moins ambitieuse au final que le projet.
Trimestrielle plutôt que mensuelle, par exemple !
On verra bien.

Bande annonce pour octobre : soirée Raskar Kapac avec Gabriel Matzneff, Marcel Zanini au Petit Journal, Baltringues Circus de Ludovic Roubaudi...

Restez branchés !

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[ça peut servir] porte-fenêtre oscillo-battante bloquée

image from https://s3.amazonaws.com/feather-client-files-aviary-prod-us-east-1/2018-10-10/7cbabdc6-4d75-4d43-87d5-2332cae0a42f.pngUn post perso sur le vif, ça changera un peu...
Sans compter (enfin si, un peu quand même) que le titre devrait faire exploser mes stats déclinantes.

Je n'ai jamais osé m'en vanter ici, mais mon article toujours le plus lu date de mars 2015 :
[ça peut servir] compte mail bloqué, identifiants compromis...lien

Le contexte, donc : je trouve tout à l'heure une de mes fenêtres sur balcon bloquée ouverte. Impossible à refermer.
Avec mes mains de coton, je ne me mêle de rien et laisse intervenir les bonnes volontés masculines appelées à la rescousse.
Peine perdue. Pendant que je maronne dans mon coin, ils s'escriment pour rien. Le mécanisme grince mais ne dégrippe pas.
Il va falloir faire appel à un spécialiste.

Et alors ? La porte restera-t-elle ouverte ?
Ta-dam... (suspense insupportable, cliquez pour la suite)

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