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2 notes en septembre 2017

[mémoire] dorothée blanck, muse fascinante et éternelle inspiratrice

billet inspiré par la lecture de Dernière valse à Venise, roman de Stéphane Héaume

Dorothée Blanck (de dos) dans Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda, 1962En m'envoyant par coursier ce roman à paraître chez lui au mois d'octobre, l'éditeur Serge Safran savait-il ce que cette belle lecture ranimerait, attiserait, raviverait en moi ?
Il aurait fallu pour cela qu'il sache que j'avais rencontré Dorothée Blanck (1934-2016) dans les dernières années de sa vie, comme l'auteur du livre qu'il publie ; qu'il lise les quelques notes de blog que je lui ai consacrées. ici
Savait-il que, comme Stéphane Héaume qui lui a dédié son roman, j'avais été fascinée par cette femme âgée à la beauté à peine altérée, toujours stupéfiante.

Dernière valse à Venise, n'est pas une biographie, c'est beaucoup mieux que ça pour la mémoire de celle qui disait (et écrivait) n'avoir été toute sa vie qu'un modèle (comme le personnage qu'elle joue dans Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda), qu'une muse (comme pour Jacques Sternberg, Sophie, la mer et la nuit).

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[lu] dernière valse à venise, roman de stéphane héaume

Serge Safran éditeur, octobre 2017,lien 160 pages, 14 euros 90

Venise, cité des mystères, est le théâtre de la déchéance de Rodolphe Marchant. Alcoolique, malade, ruiné, il se sent pousser des ailes quand il rencontre l’envoûtante Dorothy White, ancienne danseuse, auprès de qui il se fait passer pour un richissime ténor, Rodolfo Marchanti.  Elle lui donne aussitôt la force de vaincre ses démons, de reprendre goût à la vie : ils se donnent sept jours pour s’aimer. Sept, comme le nombre de mois qu’il reste à vivre à Rodolfo. Sept, comme les temps d’une valse qui vacille. Sept, un chiffre qui semble porter chance à Rodolfo. Mais la valse des masques peut être cruelle. — Stéphane Héaume, né à Paris en 1971, est l’auteur de plusieurs romans publiés au Seuil, chez Anne Carrière et Zulma. Il écrit également des nouvelles et des textes pour le théâtre lyrique et l’opéra. Dernière valse à Venise fait suite à L’Insolite évasion de Sebastian Wimer (2016) chez le même éditeur.Deux personnages à la dérive, au bout de leur parcours, se rencontrent à Venise, place Saint-Marc.
Lui, jeune encore, séduisant, mais abîmé par les excès.
Elle, âgée, mais miraculeusement conservée, mystérieusement gracieuse et attirante.
Un pacte sans signature, une promesse secrète, va les lier pour quelques jours et faire croire à l'un d'entre eux en la possibilité d'un nouveau départ...

C'est un conte baroque, le récit d'un effort de rédemption bafoué, d'une trahison inexpliquée.
Une histoire de mensonges, de vies réinventées, de prémonition, d'espoir ultime d'amour et de consolation, de déception.

Comme sur scène à l'Opéra, les décors de la Valse incarnent le drame qui se joue en symbolisant passions et inclinations toxiques : le café Florian, le Rubby's, le Lido, le Casino, l’hôtel Excelsior, la Fenice...

Le final en plein air devant la basilique — dont je ne peux rien dire  (pour préserver la dramaturgie), sinon sa beauté picturale lumineuse, l'ambiance diurne, joyeuse et sonore — contraste terriblement avec la cruauté sombre de l'abandon, de la fin de la valse.

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