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2 notes en juillet 2017

[lu] le génie de la bêtise, essai de denis grozdanovitch

Grasset, janvier 2017,lien 320 pages, 20 euros

4è de couverture -- Voici une flânerie savante, drolatique, philosophique et éclectique au pays très peuplé de la bêtise. Denis Grozdanovitch, disciple zélé de Flaubert, en propose une cartographie minutieuse où, de Molière à Beckett, de Goldoni à Marivaux ou à Sartre, les sots, les imbéciles et les idiots n’en finissent pas de donner la réplique aux « intelligents » qui sont souvent aussi bêtes qu’eux. Il est ici question d’innocents de village, de querelles talmudiques, de non-sens métaphysiques. Et du théorème de Gödel, de Monsieur Teste, de Pierre Dac, de fantômes stupides, de robots joueurs de football et d’« experts » particulièrement navrants. La morale de Grozdanovitch ? Un génie à l’apparence idiote dort en chacun de nous et il suffit que la fortune – assistée d’une certaine qualité de volonté personnelle – nous aide à le libérer de son infériorité supposée pour qu’il se transforme en enchanteur. Ce livre est un vrai bijou d’érudition et de charme. On y réfléchit en souriant. On s’y amuse avec gravité.Il y a quelques jours mon mentor littéraire m'a recommandé le dernier Grozdanovitch.
Comme je ne connaissais pas du tout cet écrivain (une antienne ici ces temps-ci !) j'ai téléchargé sur ma tablette pour quelques euros L'art difficile de ne presque rien faire (2009, Folio 2015, préface de Simon Leys), en attendant d'être à Paris pour lire Le génie de la bêtise en bibliothèque.
Mais à peine lues sur écran les premières de la cinquantaine de chroniques du recueil, j'ai commandé en ligne le livre de la bêtise pour le consommer aussitôt que possible. J'étais chipée, ça ne pouvait plus attendre la rentrée !

L'expert tennis de la maison, né en 42, m'a dressé le cv sportif de Grozda, né en 46, dans les années 60-70. Mais il ne savait pas encore que le champion junior d'alors avait troqué la raquette pour le stylo à l'approche de la soixantaine. Ne savait pas non plus que très tôt Denis Grozdanovitch s'intéressait autant sinon plus aux échecs (jeu), à la philo et à la littérature, qu'à son classement ATP. Et qu'il rassemblait depuis l'adolescence ses notes de lecture et des citations dans des petits carnets.
Malheureusement, avoue-t-il, ne sachant pas au début qu'il s'en servirait beaucoup plus tard dans des publications, il ne prenait pas la peine de relever exactement les références bibliographiques des extraits qu'il choisissait !

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[balade] juillet à saint-germain-des-prés

billet inspiré dans l'ordre d'apparition par : Eric Naulleau, Jean-Paul Caracalla, Alain Bonnand, Stéphan Lévy-Kuentz

La rue Taranne sur le plan Turgot vers 1734 - source WikipédiaUn jour à la télé, j'ai entendu l'excellent Eric Naulleau raconter avec gourmandise ce qu'il faisait chaque année pour son anniversaire : il s'accorde une journée rien qu'à lui, dehors, à pied, dans Paris, au hasard, ne dit rien à personne, ni avant, ni après.

J'ai flashé sur cette idée de célébration solo, d'autant que je ne me souviens pas que le chroniqueur ait dit qu'il s'interdisait tout à-côté festif familial ou amical par ailleurs ! Cette année, j'ai eu le souper fin, les fleurs, les déjeuners-copine, une bougie rose dressée sur un pain au lait par ma toute petite fille, une sortie au théâtre, des messages qui ne doivent rien à la base de données et aux algorithmes de Zuckerberg (je n'y ai pas déclaré mon #bday !), et un livre (dont il sera question plus loin). Déjà fort bien gâtée.

Mais restait mon self-anniversaire... Puisque j'en parle ici, c'est que je n'ai pas suivi jusqu'au bout le rituel Naulleau !

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