[santé, ciné] scanner d'été

Ce matin à Cochin m’est revenue l’une des premières scènes de Patients.
Grand Corps Malade tourne sa caméra vers le plafond.
En voix-off, on entend son héros condamné à la position allongée : “ Il y avait un néon masqué par une grande grille rectangulaire. La grille était composée de quatre cent quatre-vingt-quatre petits carrés. Je les ai comptés plusieurs fois pour être sûr ”.

Évidemment aucun rapport entre la position de Benjamin/Fabien et la mienne.
Libre de mes mouvements, j'attendais juste dans un déshabilloir (box infirmier fermé par un rideau léger) qu'on vienne me chercher pour le scanner.
J'avais rempli le questionnaire de précaution vis-à-vis du produit de contraste à l'iode ; on venait de me poser le dispositif d'injection à la saignée du coude, après avoir vérifié encore une fois mon identité ; je me suis allongée, j'ai regardé au plafond, tranquille.
J'écoutais les conversations et les bruits autour.

Devant l'ordinateur, ça râlait :
— mais non, c'est parce que là c'est pas le passe qu'y faut mettre : c'est l'utilisateur
— en majuscules ?
— et après t'imprimes les étiquettes, c'est important les étiquettes

Dans le box à côté l'infirmière montrait à un stagiaire comment on pique :
— à l'école on vous a pas bien appris, moi je pique parallèle ; t'as intérêt à faire pareil ; hein madame que je vous ai pas fait mal ? tu vois !

Des brancardiers roulaient des patients en fauteuil :
— attention la poche-là, elle traîne par terre, posez-là sur ses genoux
— Madame c'est quoi vot'nom ? vot'date de naissance ?

La porte de la salle du scanner était restée ouverte, j'entendais quelques unes des consignes données par l'opératrice :
— les bras au dessus de la tête, monsieur, ne bougez plus
-— j'injecte, vous allez sentir la chaleur dans la gorge
— gonflez, ne respirez plus
-— respirez
— ....

— madame Richard, elle est piquée ?
-— faites la venir
— ...

ps - c'était mon scanner d'été (il y en a un autre en hiver), du suivi, la routine, c'est tout