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3 notes en août 2016

[lu] camille et merveille ou l'amour n'a pas de coeur, roman de ludovic roubaudi

Serge Safran éditeur,lien août 2016, 268 pages, 18 euros 90

en 4ème de couverture : Quand il ne vend pas des couteaux à huître sur des foires, et qu’il ne discute pas avec Nadège, la vendeuse d’égouttoirs, Camille cherche à réconcilier ses deux voisins qui se haïssent : Mme Fillolit, vieille dame acariâtre, d’origine espagnole, et Dlahba, le maçon slave et bougon.  Lorsqu’il rencontre Merveille devant leur porte, son cœur chavire, sa vie bascule. Qui est vraiment cette jeune femme ? Un épais mystère l’entoure. Camille et Nadège enquêtent. Les voilà soudain accusés des pires crimes et menacés. Le mystère sera-t-il levé ? Les secrets de famille déterrés ?  De foire en foire, de Lille à Arles ou Montpellier en passant par la Bretagne, Camille et Nadège tentent d’en savoir plus sur la très troublante et très énigmatique Merveille. S’instaure alors un climat digne d’un sombre thriller que vient percer la lumière d’un amour absolu. -- Ludovic Roubaudi, né en 1963 à Paris, directeur d’une agence de création de contenus, est l’auteur de plusieurs romans publiés au Dilettante : Les Baltringues, Le 18, Les chiens écrasés, Le pourboire du Christ et aux éditions Timée : Carotide Blues, Diablo Corp Souvent j'attends que les romans de la rentrée "viennent" à moi, pour une chronique commandée (les Notes bibliographiques, Babelio, etc.), ou exceptionnellement, par effet coup de foudre chez un libraire... ou aux Correspondances de Manosque, fin septembre.

Celui-là je l'avais repéré pour mon propre compte longtemps avant sa sortie, pour deux raisons principalement : ses titre (Camille et Merveille) et sous-titre (ou l'amour n'a pas de cœur) séduisants (ma curiosité de midinette !), et surtout l'envie de lire du Roubaudi après avoir adoré l'inclassable Les Baltringues qui m'avait été recommandé par Alain Bonnand et que j'ai fait lire à mon tour...

Camille, c'est le garçon ; il est camelot-bonimenteur et a du temps libre entre les foires expositions en province où il vend plutôt bien des couteaux à huîtres suisses (les couteaux pas les huîtres) ; il est serviable et se laisse exploiter par ses voisins les plus proches : Madame Fillolit (!), une espèce de Tatie Danielle impotente, et Dlahba (!) un vieil ouvrier immigré, marginal, atrabilaire et bagarreur.

Merveille, c'est la fille ; un jour Camille la croise fortuitement dans l'escalier, entend la musique de sa voix ; même sans comprendre le sens de ses mots, il sait que c'est elle, pas une autre, et ne vit dès lors que pour leur rencontre suivante ; mais Merveille est la fille de... et ce n'est pas son seul mystère.

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[babelio, masse critique] les deux pigeons, roman d'alexandre postel

Gallimard, Collection Blanche,lien 240 pages, août 2016, 19 euros
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on reçoit un livre, on donne son avis sur le livre, on le partage)

quatrième de couverture : Comme les pigeons de la fable, Théodore et Dorothée s’aiment d’amour tendre. Cela ne les empêche pas de s’interroger : comment se divertir? Se nourrir? Que faire de ces deux corps? À quoi se consacrer? Faut-il «fonder une famille», travailler, «s’indigner»? Comment font les autres? Autant de questions qui surgissent au fil de cette odyssée des manières de vivre.  Roman d’un couple d’aujourd’hui, Les deux pigeons est aussi une peinture de la société française des années 2000 et de la génération qui arrive alors à l’âge adulte. Génération pigeonnée, souvent dénigrée pour son manque de flamme, dont le portrait est ici électrisé par une ironie oblique qui rend les personnages à la fois comiques et formidablement attachants. — Alexandre Postel est né en 1982. Il est l'auteur de deux romans parus aux Editions Gallimard : Un homme effacé (Goncourt du premier roman 2013, prix Landernau découvertes) et L'acendant (prix du Deuxième Roman 2016).Le 2 avril 2005, Dorothée et Théodore emménagent dans leur premier appartement, une modeste location parisienne. Il s'aiment depuis deux ans : elle est professeur d'histoire-géo, lui a un petit boulot intermittent de webmestre en attendant mieux. Jeunes, heureux ensemble, curieux de tout malgré la faiblesse de leurs moyens, ils sont confiants de voir bientôt s'ouvrir devant eux la route de la prospérité. En dépit des pressions familiales et amicales, ils ne sont pas pressés de se marier ni d'avoir un enfant. Les années passent...

Forcément on pense dès la couverture à un double sens dans le titre, malgré la citation du fabuliste en épigraphe (“ [...] Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste [...] ”). D'ailleurs on comprend vite que les amoureux ont une tendance un peu ridicule à l'emballement tous azimuts et qu'ils n'éviteront pas erreurs et déceptions. Mais ils possèdent une capacité de revirement d'opinion étonnante qui leur évite, au moins au début, l'amertume et les regrets.

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[lu] damas en hiver, récit d'alain bonnand

lemieux éditeur, août 2016, 136 pages, 14 euros

en quatrième de couverture : Fin des années 2000. L’écrivain Alain Bonnand, accompagné de sa femme, leurs quatre enfants et le chat Lewis, pose ses bagages à Damas, en Syrie. Il entame depuis le quartier Malki, « affreusement résidentiel », une chronique damascène, croquis sur le vif des habitants, de la ville et de ses usages.  Esprit indépendant, père de famille engagé, écrivain soucieux de faire plaisir à chaque ligne, fin connaisseur et amoureux du Proche-Orient, tendre avec les petites gens, se moquant des puissants, Alain Bonnand nous restitue, en un portrait singulier et précieux, Damas et la Syrie tels qu’on pouvait y vivre peu de temps avant la guerre. -- Alain Bonnand (né en 1958) est l’auteur, entre autres, de Feu mon histoire d’amour, Je vous adore si vous voulez, La Grammairienne et la Petite Sorcière. Dans Le Testament syrien, il a rapporté comment il avait vécu, en direct de Damas, les premiers mois de la révolte syrienne et sa répression meurtrière par le régime Assad. Il se partage aujourd’hui entre Florence et Reims. -- photo de couverture : Rivière Tora, quartier Malki, Damas (c) Yahia Abou AssaliDamas, été 2011. Fin du Testament syrien.lien
" Assez de Syrie comme ça."
écrit Alain Bonnand qui vient d'y passer quatre ans.
Les manifestations pacifistes du printemps ont été réprimées dans le sang par le régime, suscitant une rébellion armée. L'affrontement tourne à la guerre civile. Les expatriés sont invités à quitter le pays. Les centres culturels étrangers sont fermés pour " une durée indéterminée ". Les Bonnand rentrent en France.

Retour arrière. Après la fin, le début.
À la rentrée scolaire 2007, venant d'Amman en Jordanie où elle avait séjourné depuis 2003, toute la famille (Monsieur et Madame Bonnand, leurs quatre enfants - 8, 11, 15, 16 ans - et le chat Lewis) emménage dans le quartier résidentiel Malki, au 4031 Abdul Munim Riad. C'est là que commence Damas en hiver.

Prenant son temps (2012 pour le Testament, 2016 pour Damas), dans le désordre, par petites touches personnelles sensibles, Alain Bonnand rassemble son expérience proche-orientale dans des livres rares et d'autant plus indispensables que ce qu'il a vu, connu, vécu et aimé là-bas, n'existe plus.

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