[maupassant, extrait] le romancier, le critique, et le lecteur
[lu, vu] abdel hafed benotman, un diamant noir

[interlude, milos, retour ] j'aurais voulu mais j'ai pas pu...

faire un joli diaporama... Milos le vaut bien et plus encore, mais je ne pouvais pas prendre de photos à cause de mes doigts qui pétillent !

J'explique le plus succinctement possible : depuis la fin du traitement folfox, s'est installée une séquelle fort peu sympathique, la neuropathie périphérique (doigts mains et pieds) induite par l'oxaliplatine lien. La faculté est réaliste et peu optimiste : il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que cet inconvénient invalidant s'atténue et espérons-le disparaisse complètement.


vue depuis ma chambre au Nefeli Sunset, Milos, Cyclades. (c) tilly / smartphoneA part deux trois tentatives laborieuses sur mon vieux smartphone, je n'ai cette fois pas de quoi composer l'album photos d'une escapade dorée, douce et reposante.
Restent les souvenirs immatériels et les mots pour remplacer les images.
Milos est une île sagement belle, qui ne se prend pas pour Mykonos, ni pour sa voisine superlative Santorin. Pas d'ostentation, pas de maniérisme, de la douceur et beaucoup de charme. Un développement touristique raisonnable, équilibré, réussi. Moins qu'ailleurs en Grèce, voit-on des constructions inachevées, abandonnées, et c'est un très bon signe.

Dans l'avion du retour, hier, je me disais tant pis pour les photos, ça ne manquera à personne d'autre qu'à moi et à quelques ami.e.s généreusement indulgent.e.s.
Et puis poster des images idylliques en bleus et blancs, et des couchers de soleil, aurait eu un air d'inconscience, d'indifférence, en ces heures tragiquement perturbées.

Un peu plus tard, avec le taxi qui nous ramenait à la maison en début de soirée, on est passés par Duroc, au milieu des débris de mobilier urbain laissés par les casseurs après le passage de la manifestation "sociale" du jour. Stupeur. Incrédulité. De nombreux passants, voisins, et curieux prenaient en photo les tags sur les murs, les vitrines cassées, les abris bus saccagés, les pansements d'urgence appliqués sur les grandes baies de l'hôpital des Enfants malades pour éviter qu'elles n'éclatent sur la tête des piétons juste en-dessous.

Alors à ce moment là, j'ai pensé que mes non-photos cycladiques auraient fait un contre-poison appréciable à l'effet de ce spectacle désolant (mais limité et uniquement matériel) qui vient s'ajouter au reste. Dommage.

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