[folfox story] l'exeat
[maupassant, extrait] le romancier, le critique, et le lecteur

[lu] marguerite n'aime pas ses fesses, roman d'erwan larher

Quidam éditeur,lien 260 pages, avril 2016, 20 euros

quatrième de couverture : Marguerite a un mec mais pas de libido, une mère mais plus de père, et rêve d’une vie de famille. Lorsqu’on lui propose d’aider un ancien président de la République à rédiger ses mémoires, elle accepte – elle ne sait pas dire non. Alors, sa réalité et la réalité prennent leurs distances, peu aidées par l’irruption d’un flic qui enquête en secret sur les liens entre une trentaine d’assassinats politiques — Rythmé et subtilement décousu, "Marguerite n’aime pas ses fesses" met en récit l’apathie politique d’une génération un brin nombriliste, questionne la puissance dévastatrice des pulsions sexuelles et s’aventure dans les méandres de la sénescence. Un roman loufoque, caustique et piquant.Pour le résumé, le pitch, le synopsis, passez la souris sur l'image, juste là à gauche, et lisez l'excellente analyse en quatrième de couverture, elle est parfaite...

Vous l'avez lue ?
Pas banale, n'est-ce pas, la nouvelle héroïne d'Erwan Larher ?
Non seulement elle n'aime pas ses fesses (le reste ça va à peu près), mais elle ne veut surtout pas entendre parler d'histoires de fesses, ne sait pas se vendre, n'a pas d'opinions politiques, a des allergies. Pourtant, dans son genre et à sa mesure, elle assume, elle assure, Marguerite : une héroïne en demi-teintes, une bonne poire qui ne perd pas son sang-froid (au début) et ses petites convictions (elle en a quelques unes), même quand elle est plongée dans une étonnante histoire d'assassinats politiques en série /attention, divulgation/ où les livres tiennent une place importante \fin de la divulgation\.

Peut-être un chouia moins ambitieux que la série "Nimalienne" (Autogénèse, Entre toutes les femmes lien), moins profond (quoique) et complexe mais tout aussi émoustillant, Marguerite est un roman politico-policier, un roman noir et rose vif, qui mêle humour vachard et tendresse, réflexions acides sur le pouvoir politique — sur tous les pouvoirs, en fait —, impertinences et pertinences sur l'actualité récente et les "affaires" plus anciennes de notre Vème République. Le tout généreusement assaisonné de... sexe, sexe, sexe !

Je m'étais peu à peu détournée au fil des ans (de l'âge ?) de la lecture de romans dits noirs que j'affectionnais dans les années... 80-90, avec une prédilection pour les Poulpe écrits par mes auteurs préférés. J'ai retrouvé ce plaisir avec Marguerite. Plaisir décuplé par celui de retrouver une écriture joueuse et cependant accomplie, une construction sans faille, et la référence habile et parfaitement intégrée à un précédent roman (L'abandon du mâle en milieu hostile — qu'il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu pour apprécier MNAPSF, mais...).

>> trois petites notes annexes dispensables, mais j'y tiens, et je suis chez moi !

Énergie et beaucoup plus. Il faut aller à la page des remerciements pour découvrir les circonstances particulières de la sortie de ce cinquième roman d'Erwan Larher. Mais je suis certaine que même sans savoir, le lecteur aura été frappé dès la première page par la vitalité de l'écriture et l'élan de la construction, marqueurs littéraires de l'énergie et du courage que l'auteur a déployés pour, dit-il, "avoir la tête à autre chose".

In media res. Wikipedia dit que c'est un procédé narratif qui consiste à placer le lecteur (ou spectateur) au milieu de l'action sans beaucoup de préalables, les événements qui précèdent n'étant relatés qu'après-coup. Erwan Larher en joue avec bonheur pour passer d'une scène à l'autre au milieu d'un dialogue (transitions sans en avoir l'air). Et le plus bluffant, c'est que ça fait tout à fait naturel : qui n'a jamais replacé dans une conversation avec untel, un échange tenu auparavant avec unetelle ou un autre ? 
Je ne suis pas claire ? Lisez MNAPSF, vous comprendrez !

Coquineries. Allez voir vous même sur wikipedia ce qu'est un cameltoe (littéralement pied de chameau) ! J'ai vu aussi que l'équivalent mâle était le moose knuckle (jarret d'orignal) ! Et si vous êtes aussi béjaune que moi, cherchez : œil de Gabès !


>> elles et ils en parlent aussi (liens) :

  •  [à compléter]

 

 

Commentaires