Previous month:
avril 2015
Next month:
juin 2015

3 notes en mai 2015

[lu] la grammairienne et la petite sorcière, d'alain bonnand

aux éditions Serge Safran,lien mai 2015, 144 pages, 15 euros 90

en quatrième de couverture : Un écrivain répond à une jolie universitaire, sa contemporaine, qui voudrait lui consacrer une étude : « La littérature se vit avant de s’écrire, venez donc vous promener un peu avec moi — Vous me ferez la lecture ? lui demande-t-elle. — Oui, entre deux plaisirs ! » Il retrouve pour elle, oubliés dans une malle, des inédits concernant un amour ancien, la Sylvie de Je vous adore si vous voulez, une jeune éditrice 1990 à qui il aura, décidément, écrit beaucoup de belles choses. De Sylvie à Adeline : humour, séduction et, peut-être aussi, nostalgie…— la littérature peut-elle être une arme de séduction non conventionnelle ?
— absolument : quand elle est maniée par Alain Bonnand !

Les titres des livres lien d'Alain Bonnand sont des énigmes poétiques au grand charme piquant.
La Grammairienne et la Petite Sorcière (avec les majuscules comme il faut) : voyez, celui-ci ne déroge pas dans le registre sibyllin et délicieusement intriguant.

Pourtant, ce titre est aussi tout bêtement l'honnête résultat de la juxtaposition des sous-titres des deux parties qui composent le texte, comme on verra en allant à la table des matières. La grammairienne (un seul chapitre). La petite sorcière (quatre chapitres). Entre les deux une conjonction pour la coordination mais si neutre qu'elle ne dit rien du tout de ce qui lie les deux entités féminines. La quatrième de couverture (passer la souris sur l'image juste à gauche, ou aller voir sur le site de l'éditeur), tellement parfaite qu'on dirait du Bonnand, vend un petit bout de la mèche.

Lire la suite "[lu] la grammairienne et la petite sorcière, d'alain bonnand" »


[lu, babelio, masse critique] nuits tranquilles à belém, roman de gilles lapouge

Arthaud, 163 pages, mai 2015 lien, 15 euros
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on choisit un livre dans une liste de nouveautés, on reçoit le livre, on donne son avis sur le livre, on le partage)

quatrième de couverture — "J'avais dit oui, et ensuite ma vie a changé" Que peut-on refuser à un gamin des favelas qui vous saute dans les bras en vous appelant "papa" ? Faut-il briser son rêve de gosse ou accepter de s'effacer pour renaître le long du fleuve Amazone ? Pourquoi ne pas devenir un autre à Belém, au Brésil ? S'oublier au détour de quelques rues pour se glisser dans la peau de Luis Carlos, ce coureur de jupons disparu du jour au lendemain pour chercher de l'or en Guyane. Renaître à la faveur de la nuit en père et mari indigne, de retour au foyer après de longues années d'absence et tenter de reconquérir la sévère et voluptueuse Maria de Lurdes. Pourquoi ne pas s'abandonner à cette étrangeté, cet oubli de soi, pour effectuer le "vrai" voyage, celui qui nous permettrait de renaître dans le pays que nous découvrons ? Gilles Lapouge nous entraîne vers ce voyage ultime, cet exercice d'invention de soi dans la nuit tiède et sensuelle du Brésil. — Gilles Lapouge, né en 1923, est écrivain et journaliste. En 1950, il part s'installer au Brésil pour trois ans et travaillera pour le quotidien brésilient O Estado de Sao Paulo, dont il est le correspondant en France. Il a reçu le prix Essai France Télévisions, le Grand Prix de littérature Paul Morand décerné par l'Académie Française, et le prix Trente millions d'amis pour L'âne et l'abelle (Albin Michel, 2014).Autant le dire tout de suite : l'histoire extraordinaire (au sens edgar-poe-lien) du héros et narrateur des Nuits tranquilles à Belém  est un excellent et malin prétexte pour mille et une dérives agiles de l'esprit espiègle et pas si tranquille que ça de Gilles Lapouge.

Mais comme histoire il y a, la voici. Un français qui ressemble pas mal à l'auteur visite Belém en Amazonie ; il se laisse embarquer par un garçonnet fougueux qui le prend pour son vieux père parti depuis plusieurs années chercher de l'or en Guyane en abandonnant femme et enfants. Intrigué et tenté par l'expérience de l'inconnu qui s'offre à lui, le voyageur s'installe dans le quotidien d'une famille modeste dont il ne connait strictement rien. Patiemment, prudemment, par petites touches, il s'approprie l'identité, le passé, et le caractère réputé mauvais du père du petit Ricardo ; dans le même mouvement, il entreprend avec tact et doigté la conquête de Maria de Lurdes, l'épouse farouche, rancunière et méfiante de Luis Carlos, son double brésilien.

Lire la suite "[lu, babelio, masse critique] nuits tranquilles à belém, roman de gilles lapouge" »