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4 notes en mars 2015

[fin de salon] le principe d'incertitude de serge joncour

billet inspiré par ma visite du Salon du Livre de Paris 2015
admirez l'illustration formidable de l'adorable Laurent Lolmède lienqui m'autorise généreusement à la reproduire ici !

#SDL2015 pris sur le vif par Laurent Lolmède, Brut de Carnet
(cliquez sur l'image pour voir plus grand, plus net, plus beau)

Franchement, je ne voyais pas très bien avant le début de la rencontre (la dernière du dernier jour du salon, avant fermeture) ce que Bégaudeau, Joncour et Titiou Lecoq pouvaient avoir en commun à partager sur le thème abstrus : “les écrivains d’aujourd’hui peuvent-ils se lâcher...” ? Sans doute les intervenants s’étaient-ils rapidement entendus avant de monter sur scène pour ne pas traiter le sujet. C’est l’impression que ça donnait, et du coup mon compte rendu n’est pas facile à faire, d’autant qu’étant de parti pris, je me suis intéressée surtout à ce que disait Serge Joncour (L'écrivain national, prix des Deux Magots 2015) !

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[question] ça sert à quoi une chronique de livre d'un auteur mort ?

billet inspiré par la lecture de Coco perdu, récit de Louis Guilloux, 140 pages, 1978

quatrième de couverture : Il ne sait pas encore, ce vieil homme qui soliloque dans les rues d'une ville de province, ce « retraité » dont toute la vie, sans doute, s'est passée à battre en retraite, le plus dignement possible - il ne sait pas encore, ce Coco perdu, qu'il se parle à lui-même parce qu'il n'a déjà plus d'interlocuteur. Il vient d'accompagner sa femme au train de Paris. Brève absence ? Court voyage ? Rien de tout cela... Après deux jours d'angoisse inavouée, le narrateur s'aperçoit que Fafa s'en est allée pour toujours. La détresse de Coco, le courage quotidien, l'humour et le désespoir, tout cela est comme tapi sous des paroles qui se donnent l'illusion d'être paroles en l'air.[réponses, peut-être...]

— à pas grand-chose, sinon à exprimer ma surprise, mon presque émerveillement, et donc ma gratitude de lectrice ravie de tomber par surprise sur un petit bijou littéraire, même (surtout ?) vintage.

— à dire aussi, que quelques jours avant l’hyperbolique Salon du Livre de Paris (#SDL2015), il fait bon choisir autre chose qu’une “nouveauté” dont on se demande (avec Erwan Larher, dans Autogenèse, Michalon, 2012) :

“ Pourquoi lire celui-là plutôt que celui d’à côté ? Parce qu’on en parle dans les médias ? Mais pourquoi les médias ont-ils distingué celui-ci et pas l’autre ? Parce qu’il est meilleur ou parce que l’auteur est une personnalité ? Ou le copain du critique ? Ou la femme de l’acteur auquel on espère proposer un scénario un jour ? Pourquoi lire une nouveauté plutôt qu’un classique ? ”

— à dire encore, que quand on trouve une pépite, même si elle est quelque peu oxydée, l’effort de lui redonner un peu de lustre et de visibilité est peut-être vain mais tellement auto-gratifiant qu’il faudrait être cossarde et/ou masochiste pour s’en passer !

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[lu] le poisson pourrit par la tête (burn-out), roman de michel goussu

Le Castor Astral, 220 pages, janvier 2015,lien 17 euros

quatrième de couverture : Avenir Futur pourrait être votre entreprise. Ses salariés ne sont pas des traders cyniques et glamours, mais des ingénieurs, des chargés de projet, des petites mains qui font tourner la boutique : vous et moi. Et la souffrance au travail, cinq jours sur sept et au-delà. Propagée par les managers et les dirigeants comme un virus par des porteurs sains, cette épidémie de burn-out est devenue un enjeu de santé publique. Le poisson pourrit par la tête dépasse le tabou et décrit de l’intérieur le quotidien absurde d’un cadre de la finance ordinaire. Chacun élabore une stratégie de guérilla taoïste contre les procédures irréelles d’une hiérarchie dépassée. Michel Goussu décrit avec un humour tendrement désabusé des personnages perdus, alternativement victimes et bourreaux, mais toujours en quête de reconnaissance et de rédemption. — Michel Goussu est né en 1976. Blogueur et chroniqueur littéraire pour des radios associatives, il a écrit les spectacles de la compagnie Hiatus (Brest) et publié des nouvelles et des contes. Il a travaillé pendant plusieurs années dans la gestion du risque bancaire. Son premier roman est une fiction nourrie de son expérience et de celle de toute une génération de salariés du tertiaire.

Un premier roman mordant, âpre et poignant, sur la difficulté à vivre/travailler dans l'entreprise moderne.

On ne cherchera pas trop à savoir si l'histoire est personnelle, ni si la boîte en question existe, ou si les portraits des protagonistes sont crachés. Michel Goussu réussit un collage romanesque efficace, concentré de situations dont il a peut-être vécu certaines et observé les autres, dans une société ou dans une autre. Bien joué, car au final la lecture du Poisson est à la fois émouvante et jubilatoire.

Nouvellement embauché en province dans la filiale assurances d'un groupe financier national, le héros-narrateur (il n'a pas de prénom) espère avoir enfin trouvé le poste idéal dans une société aux dimensions humaines, loin de la capitale. Il va très vite déchanter...

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[ça peut servir] compte mail bloqué, identifiants compromis...

les faits — dimanche 1er mars : impossible d’accéder à ma messagerie Free (imap.free.fr) ; je suis en province, équipée seulement de mon iPad vintage et de mon smartphone encore plus vintage ; la veille, au même endroit, dans les mêmes conditions, tout marchait comme d'habitude ; je ne m’inquiète pas trop mais un peu quand même : il y a déjà eu dans le passé des hips et pannes de serveurs qui se sont résolus plus ou moins vite (j’utilise la même adresse mail depuis plus de dix ans)

photo google imagesle dimanche soir, de retour à la capitale, après avoir constaté que malheureusement rien n’avait bougé côté mail, je farfouille  côté forums espérant trouver des messages d’internautes désespérés dont la situation ressemblerait à la mienne ;  je m’inscris à Free-reseau.fr qui ne me parait pas trop technique et où les échanges sont compréhensibles ; je note que le blocage du compte par le fournisseur de messagerie est une explication possible, mais n’imagine pas un seul instant que cela puisse être mon cas... pourquoi moi ?

lundi début d’après-midi (J+1), le diagnostic est posé (réponse courtoise à ma question sur le forum et examen du SAV Free) : mon compte est bloqué !

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