[lu] de deux lunes l'autre, recueil de nouvelles de dominique drouin
[lu] naufrages, roman de philippe zaouati

[météo] il fait toujours beau quelque part (guy béart, 1967)

on peut dire aussi : non, l'été n'est pas (encore) pourri partout

Durant cette première quinzaine de juillet je me suis fait la réflexion fort peu originale que décidément les médias girouettaient l'opinion dans le sens qu'ils voulaient (et je ne parle ici que de météo), la faisant se lamenter d'une seule voix sur l'été sitôt apparu qu'il s'était changé en automne. Triste saison, disait-on (parlant d'une petite dizaine de jours, je rappelle). Revoyez ces reportages sur des plages du nord et du sud désertées, des vignobles dévastés par la grêle, des touristes maussades mais entêtés empaquetés dans leurs ponchos en plastique mouillé.

Oui mais voilà pendant ce temps à l'ouest, dans mon petit coin de Beurtagne, il faisait aussi beau qu'on pouvait rêver pour un début estival : tout juste une seule journée vraiment pourrie par une pluie fine et insistante, le samedi 5 juillet. À part ça, grand beau aéré par un simili nordet, parfois des nuages légers dérivant gentiment pour ne pas masquer trop longtemps le soleil. Tout juste deux trois courtes draches comaques pour humidifier les hortensias, magnifiques cette année. Pas de grosse chaleur il est vrai, mais qui en demande ? Pas moi. Les hôteliers de la presqu'île guérandaise auraient toutefois bien apprécié que les jités leur fassent le bonheur de diffuser quelques belles images claires et sereines de leurs terrasses fleuries et accueillantes augurant d'un été aimable, à défaut d'être implacablement coruscant (j'adore ce mot : coruscant).

Pour comble de malchance (chance, diront ceux qui ricanent que pour vivre heureux il vaut mieux pas passer à la télé), le Tour de France de cette année a complètement zappé la moitié gauche de la carte. Mais puisque désormais l'image reine est globalisante : il fait un temps démocratiquement dégueulasse sur tout le pays, comme ça pas de jaloux, regardez, on vous montre,  y'a que ça à voir, roulez. La météo mainstream en quelque sorte, l'égalité dans la grisaille. Alors que si cette année le Tour était passé par le littoral breton (plutôt sud quand même, faut pas prendre des risques inconsidérés), on aurait eu des vues aériennes sublimes sur le bocage et ses manoirs de granit,  des vols de drones au-dessus du château de La B* et des miroirs de la Brière comme si vous étiez un épervier ; c'est quand même beau la France sous le soleil. D'ailleurs on ne vous aurait pas parlé du tout de La pluie à Rethel (1) ni des inondations au pays basque. Tant pis, chacun son Tour.

 

note 1 : sur La pluie à Rethel, roman de Jean-Claude Pirotte
Un jour peut-être je parlerai ici de ce fascinant roman que je viens de découvir. C'est d'abord son titre qui m'avait attirée, comme un clin d’œil narquois à l'exil professionnel de Clément-Fils, et aussi à la pensée du terrible Alain Bonnand renvoyé de l'école maternelle de Rethel avant de l'être du lycée de Vouziers... Rien à voir au bout du compte ni avec l'un, ni avec l'autre, comme je pouvais m'y attendre, mais beaucoup d'émotions à cette lecture.

En attendant je vous invite à lire les articles de Jérôme Leroy sur l'écrivain aujourd'hui disparu, et à lire Pirotte évidemment  :

 

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