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4 notes en juin 2014

[lu] de deux lunes l'autre, recueil de nouvelles de dominique drouin

édité par l'auteur,lien 156 pages, janvier 2014, 12 euros

quatrième de couverture : “ De deux choses l’une : le texte court ou la nouvelle. Dans le temps interstitiel à quoi, jadis, se limitait celui que je pouvais consacrer à l’écriture, et où seule la forme brève pouvait se déployer, c’était le grand dilemme. Temps de peste ou de choléra.  Dix nouvelles en sont issues. Ô vertu de la contrainte de temps ! Dix nouvelles.  En son temps, une peste toscane en suscita cent. On a la peste qu’on mérite. La peste ou le choléra : de deux choses l’autre. ”Ce qui caractérise un bon recueil de nouvelles, c’est que lorsqu’on le reprend après une première lecture antérieure de quelques semaines (par exemple pour écrire la recension promise), qu’on va à la Table à la fin de l'ouvrage : chaque titre parle, l’histoire, les personnages reviennent facilement en mémoire. C’est le cas pour De deux lunes l’autre que j’ai lu d’une traite lorsque je l’ai reçu, mais dont je n’ai pas pu faire la chronique dans la foulée, et que j’ai repris cette semaine.

Sur les dix titres, un seul m’a laissé perplexe : rien à faire, j’avais tout oublié de La Métamorphose de l’huître. Rien non plus dans les brèves notes que j’avais prises lors de la première lecture. Juste quelques expressions énigmatiques et griffonnages qui ne m’aidaient pas du tout : “à la recherche du personnage”, “écrivain”, “bibliothèque”, et un ordre à moi-même : “chercher le sens d’ipséité”.

Dans un recueil de nouvelles, le titre est quelquefois celui d’un des textes. Ou pas. Comme ici. J’y ai vu le jeu de mots à la Prévert. Mais il ne faut peut-être pas demander la lune, et simplement le prendre au pied de la lettre : la lune est là dans la première nouvelle (La cabane), et le lecteur en trouvera une autre dans la dernière (Le raidillon).

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[babelio, masse critique] lola bensky, roman de lily brett

La Grande Ourse, 271 pages, mai 2014, 20 euros lien
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on choisit un livre dans une liste de nouveautés, on reçoit le livre, on donne son avis sur le livre)

en quatrième de couverture : Le nouveau roman de Lily Brett, très autobiographique, raconte l’histoire captivante et drôle d’une jeune journaliste de rock un peu naïve qui, lorsqu’elle n’interviewe pas Mick Jagger ou Jimi Hendrix, pense au prochain régime alimentaire qu’elle va suivre.  C’est un émouvant hommage à tous ces génies du rock des années 60 et 70 qui ont marqué la mémoire collective de sonorités indélébiles.  Mais c’est surtout un destin : celui d’une femme, fille de rescapés de la Shoah, qui se bat contre ses fantômes avec humour, tendresse et générosité.
traduction par Bernard Cohen

Jeune, jolie, mais grosse... Seule aussi, mais ça, au début, cela ne gêne pas beaucoup Lola Bensky.

À tout juste vingt ans elle n’a pas peur de parcourir le monde en solitaire, de Melbourne à Londres, New York, puis Los Angeles, magnétophone à cassettes en bandoulière et carnet de notes en main, pour aller rencontrer Jimi Hendrix, Mick Jagger, Brian Jones, Cat Stevens, Jim Morrison,... toute une génération montante d’idoles planétaires en devenir. Excentriques et passionnés, sympathiques (le plus souvent) ou odieux (parfois), ils ne l’impressionnent pas plus que cela : ils ont le même âge qu’elle. Plus que leur musique, ce qui intéresse vraiment la jeune journaliste, c’est leur enfance, leur adolescence si proche encore, les rapports qu’ils ont eus avec leurs parents. Lola questionne, compare, et mesure sa propre singularité familiale à celle de ses interlocuteurs.

Quand Lola se présente et raconte qu’elle est “ très juive ”, c’est en pensant à l’histoire douloureuse de ses parents polonais rescapés des camps de la mort ; à leur passé massacré, “ imprésentable ” dit-elle ; à sa mère dépressive qui expie sans fin le fait de ne pas être morte à Auschwitz avec le reste de sa famille, et reproche continuellement à Lola son surpoids ; à son père qui s’épuise dans un travail manuel exténuant et s'évade dans la lecture compulsive de romans policiers sanglants. Pour eux, elle reviendra à Melbourne où elle se mariera et aura des enfants. Puis elle divorcera, émigrera aux États-Unis, mincira, et deviendra écrivain.

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