[baston] monsieur salatko, citez toutes vos sources, bordel !
jeudi 23 janvier 2014
Hier matin un ChroMed de France Inter (chroniqueur médias — sic, chez Pascale Clark) a négligemment mais très péremptoirement cité Marc-Edouard Nabe lien comme étant : “l’écrivain antisémite d’extrême droite”. Point. Pas de développement. Aucune réaction des autres journalistes présents, ni de l'animatrice. Il était évidemment question des apparitions de l’écrivain sur le plateau télé de Frédéric Taddeï, et surtout de la plus récente où il annonçait la prochaine publication de son trentième livre lien d’environ mille pages, et son règlement de comptes avec Dieudonné et Soral.
Moi, je suis juste lectrice. Donc je lis.
Nabe lien a écrit des pages par multi dizaines de milliers et n’a jamais été condamné ni pour ses écrits, ni pour autre chose. Je pense avoir lu environ 60% de ce qu’il a écrit, hors presse. Alors de deux choses l’une. La première, je ne sais pas lire. La seconde, ce dont il est si souvent question et qui sentirait le soufre se trouve dans ce que je n’ai pas lu. Et la troisième c’est que je suis antisémite et d’extrême droite à l’insu de mon plein gré.
Un écrivain aussi détestable devrait au moins être à l’abri du plagiat. Or il semble bien que malgré sa réputation sulfureuse, l’œuvre de Nabe soit souvent la cible de démarqueurs en mal d’inspiration. Paradoxal, non ?
Par exemple, ceci que Nabe a écrit en 1993 : Nuage (Le Dilettante). Je l’ai lu en 2008 lien et tant aimé que j’en connais toujours par cœur les deux dernières pages 60-61 (ne vous inquiétez pas trop pour ma santé mentale : ce sont les deux seules pages de Nabe que je puisse réciter mot à mot).
Alors quand j’ai lu les pages 268-269 de Folles de Django, roman d’Alexis Salatko (2013, Robert Laffont), j’ai toussé très fort.
Bien sûr ce n’est pas un copié-collé mot pour mot du texte de Nabe sur la mort de Django Reinhardt. C'est du démarquage, mais Alexis Salatko ne cite aucunement Nuage de Marc-Edouard Nabe parmi les ouvrages qui l’ont inspiré et qui sont listés à la fin de son livre !
Vouloir que toutes les sources soient citées, et/ou remerciées, et toujours, relève sans doute du wishful thinking...
Peut-être aussi suis-je trop naïve, et la création littéraire actuelle est-elle beaucoup plus souvent que je ne le crois une reprise non reconnue et dégradée de chef-d’œuvres oubliés. Sans doute. Peut-être.
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