[niguedouille] like janis joplin...
mardi 31 décembre 2013
billet inspiré par la lecture de POMME S, roman d’Eric Plamondon lien
“ Adolescente perdue au milieu du Texas, Janis Joplin trouve un boulot pour se faire de l’argent de poche. A l’aide d’une perforatrice, elle fait des trous dans des cartons. Pendant quelques mois, elle fabrique des cartes perforées pour ordinateur. Elle transcrit des programmes informatiques et les duplique. Dans les années soixante, avant les rubans magnétiques, les disquettes, les clés USB et les disques durs externes, c’est comme ça qu’on fait. Les ordinateurs sont pilotés par des cartes perforées. Janis joue les poinçonneurs des Lilas, version numérique. ”
— page 183 (chapitre 106 MERCEDES BENZ) —
Vous remplacez Texas par Ligne de Sceaux, et Janis Jopin par Tilly (pas moins), et me voilà occupant un quart de page dans un roman qui sera peut-être culte un jour. Heureusement pour moi la ressemblance avec Janis s’arrête là, surtout question santé. En tout cas la coïncidence m’a touchée. [Sœurs] Perforatrices ! Si quelqu’un possède un enregistrement du bruit infernal que faisait l’engin, surtout quand il y en avait une dizaine en batterie, je prends ! Il y avait aussi les confettis... ceux qu’on mettait partout à côté en vidant le bac récupérateur.
Je ne me souvenais même plus avoir déjà évoqué ce souvenir, et pourtant si, dans une réponse à commentaire sur un billet de novembre 2010lien dans lequel j’évoquais le clavier Marsan. Une bonne occasion de faire du neuf avec du vieux, en ces temps de pénurie d’inspiration !
Donc, j'avais appris à taper à la machine à écrire avant de m'inscrire à la Faculté des Sciences d'Orsay (Physique-Chimie et Informatique Appliquée). Mon père visionnaire m'avait offert, l'été après le bac, des cours de dactylographie accélérée, genre en deux semaines on vous apprenait à taper sans regarder les doigts. Et ça a marché !
J'étais à l'époque (66-70) une des rares étudiantes (je devrais dire étudiants, nous étions si peu de filles) à savoir taper avec les deux mains. Cela m'a beaucoup aidée pour les cours de programmation en Fortran et Cobol ! Et puis ça m'a permis de gagner quelques sous. La bibliothèque du département de mathématiques se lançait dans l’automatisation de son catalogue. Je creuse ma mémoire pour me rappeler du tarif, je crois que c’était 1 franc (ou 10 centimes ?) par fiche bibliographique (qui devait donner lieu à créer une bonne dizaine de cartes perforées : titre, auteurs, collection, nombre de pages, date de publication, etc.). Ça ne devait pas rapporter gros parce que j’étais également vendeuse à temps très partiel en grande surface, et monitrice de centre aéré.
Effectivement, quel bruit ça faisait ces perforatrices ! Et si on faisait une faute de frappe faute de trou, il fallait jeter la carte, recommencer... Et faire bien attention à ce que les cartes perforées restent dans le bon ordre. Il y avait intérêt à les numéroter. Gare à la chute des boîtes en carton qui en contenaient chacune plusieurs centaines !