[babelio, masse critique] les évaporés, roman de thomas b. reverdy
[lu] vingt-sixième étage, roman d'alain bron

[relu] martine résiste, recueil de textes d'alain bonnand

Le Dilettante, 2003, 93 pages, 11 euros 50 lien
Martine résiste
reprend l'édition parue au Dilettante en 1988 revue et corrigée par l'auteur et augmentée de sept textes formant l'intitulé
“ L'Amour dans les journaux ”.

présentation de l'éditeur : Proche d'un Morand dont il a le goût du sprint et de la fringale d'aventures, et d'un Nimier, à qui il emprunte la dureté de dent et la pointes démouchetée. Pas d'épanchements chez cet auteur, mais les brefs moments d'une épopée amoureuse où défilent Martine et Annie, Cécile et Nathalie: fugaces comètes de la galaxie Bonnand, aussi vite disparues qu'entrevues, adulées qu'évincées.
couverture : atelier Civard

Bernard Pivot lors d’un Apostrophes lui aurait dit — ça doit pouvoir se vérifier — :
“ Oh, oh !
Alain Bonnand, on couche dans vos histoires ! ”.

— Oh, oh ! Monsieur Pivot, on lisait pas les livres dans vos émissions !
Ou alors c’était la vengeance froide d'une fichiste dédaignée par l’écrivain. Elle n’a même pas obtenu une dédicace malgré le rentre-dedans éhonté qu’elle lui a fait.  Alors elle a mis sur la fiche : “ on couche beaucoup dans les histoires d’Alain Bonnand ”.
Mais dans les histoires d’Alain Bonnand,lien on n’couche pas, Monsieur Pivot, on n’couche pas. Ou pas que, ou presque, ou alors très vite, extrêmement vite. On veut coucher, ou pas coucher, selon. Selon l’âge, la longueur des jambes, la fortune, la qualité de résistance de la dame.  Évidemment il n’est question que de cela, c’est comme qui dirait le thème du recueil. Évidemment.

Martine résiste qui donne son titre au recueil est un poème (en prose) noir. Il faut le lire plusieurs fois. Comme on va revoir un tableau aimé au musée. On s’étonne de le voir autrement, de l’interpréter d’une autre façon, d’y découvrir des détails méconnus, des beautés nouvelles, sombres.

L'Amour dans les journaux n'est pas une revue de presse... certains des articles commandés à Alain Bonnand n'avaient pas été fournis à temps, ou pas envoyés du tout. Merci Le Dillettante ! 

extrait du texte Martine résiste, poème noir :

“ Et maintenant, au moment de céder, dans le froid et les lueurs qui tremblent ? L'urgence la submerge et cogne à sa porte. Ses berges de femme oscillent au bord du gouffre. Le vent se mêle à ses cheveux en un goût de noyade. ”

extrait du texte Eloge de l'extrêment vite et de l'extrêment court :

Prenons un écrivain qui affiche un goût singulier pour les demoiselles. Disons qu'il a la taille de Woody Allen et admettons que ça se remarque moins lorsqu'il est assis. Laissons venir à lui une belle brune d'aujourd'hui, laquée et occasionnelle, qui fait envie par la négative : le derrière pour principe, la poitrine tendue vers le XXIe siècle. Elle a vu trois fois sa photo dans les journaux, elle le croit célèbre. Elle voudrait un peu plus qu'une dédicace, elle se demande bien quoi. Lui refuser une expérience, vraiment, ne serait pas cruel : "Emmenez-moi chez vous, je vous écris un poème". ”

>> d'autres notes de lecture de livres d'Alain Bonnand, sur ce blog :

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