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4 notes en mai 2013

[hommage] siné : moustaki et... lester young

En dehors de toute éthique bloguesque, je me contente de recopier le texte de Siné pour Siné Mensuel lienque Stéphane Mercurio a diffusé ce matin sur facebook, qui a déjà été repris sur les blogs, et le sera encore car il est for-mi-dable. Le voici :

Image 2
“ J’aimais beaucoup Moustaki. C’était un super brave mec, incroyablement gentil. Pas l’ombre d’une quelconque méchanceté. C’en était presque énervant ! Une voix douce, un regard tendre, un sourire permanent comme la révolution qu’il appelait de ses vœux.
Mais sa nonchalance ne l’empêchait pas d’avoir des convictions bien arrêtées. Bien que d’origine juive, il était foncièrement contre la politique d’Israël, ce qui n’est pas très courant, mais on était en phase sur beaucoup d’autres sujets. ”

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[lu] sauvages blancs ! chroniques tunisiennes (1911-1927) de jossot

éditions Finitude, février 2013, 176 pages, 19 euros
présenté et annoté par Henri Viltard lien

en quatrième de couverture : Jossot n’aime pas les tièdes, pas plus qu’il ne supporte la bêtise, l’ignorance ou les préjugés qu’il fustige dans ses caricatures. Lorsqu’en 1911, en pleine gloire, il abandonne ses pinceaux et quitte la France pour s’installer en Tunisie, il est à la recherche d’un monde nouveau. Mais de l’autre côté de la Méditerranée, il se montre tout aussi horrifié par l’attitude des Européens, les «sauvages blancs», que par celle des musulmans avides de singer la culture des colons. Alors Jossot trempe sa plume dans le vitriol et ne fait plus de quartiers ; il rue dans les brancards et sait choisir ses sujets : les raisons de sa conversion à l’Islam, les méfaits de l’instruction, le port du voile, l’intégrisme religieux, l’«assimilation» avilissante, la folie meurtrière des états, le droit à la paresse, la course irraisonnée aux profits… Et tout cela entre étrangement en résonance avec le monde qui est le nôtre, près d’un siècle plus tard.  Ce recueil de chroniques parues dans la presse tunisienne entre 1911 et 1927 est illustré de nombreux dessins de l'auteur.Jossot (1866-1951), je ne connaissais pas avant l'exposition de ses dessins, caricatures  et peintures, à Paris en 2011.lien
Je le retrouve avec bonheur en pamphlétaire grâce au formidable travail d'édition animé par Henri Viltard lien qui en signe la préface.

En mains, l'ouvrage est beau, depuis la couverture garance-noir-blanc (couleurs anar !), Mort_jossotjusqu'à l'achevé d'imprimer illustré (le célèbre Mort aux vaches, comme un ex-libris de Jossot), en passant par les typographies, le papier ivoire, les intertitres, et bien sûr les reproductions de dessins, peu nombreuses mais précieuses.

En 1911, Jossot s'installe en Tunisie ; définitivement puisqu'il meurt en 1951 à Sidi bou Saïd sans être jamais rentré en France. En 1913 il s'est converti à l'Islam. Il ne fait plus de dessins satiriques, mais son écriture est de la même veine caustique que ses caricatures, et ses observations de la société et des mœurs, données sous forme de chroniques dans la presse tunisienne, frappent fort, et tous azimuts... Voici quelques uns des titres des articles rassemblés :
Les Néo-civilisés — Pitié pour elles — La question du voile — Les méfaits de l'instruction — Les déformateurs du cerveau — Les parents sont des scorpions — L’Homme est fait pour vivre seul — ...

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[extrait] gustave-henri (puis, abd el karim) jossot, par marc-edouard nabe

In: Nabe’s dream, Journal intime, tome premier (Juin 1983-Février 1985), pages 386-388
Éditions du Rocher, mai 1991, (c) Marc-Edouard Nabe lien

http://ita.anarchopedia.org/File:Jossotabdulkarim.jpg
Abdul Karim Jossot, 1913

Mercredi 25 avril 1984. — [...]

J[']attends [Hélène] dans une librairie où je trouve une revue d'"art mineur" consacrée à Jossot !
Jossot ! J’ai failli pleurer ! C’est toute mon enfance qui me revient dans la gorge à ces deux syllabes rouges et noires ! Aujourd’hui, à deux mille kilomètres de mes quinze ans, je suis bien loin de Jossot et pourtant en feuilletant ce très bien fait catalogue, je constate que mon cœur est bien à la même place. Je garderai j’ai l’impression pour toujours cette couleur anar, j’aurai toute ma vie et pour mon grand bonheur les doigts encore bien gras de ce beurre dont l’assiette fut mon auréole. Revoir ces dessins qui m’étaient sortis de l’œil m’a remué, comme un alcool. Je ne connais personne qui puisse regarder ça comme autre chose que des vieilleries libertaires, dépassées, puériles, grossières et en effet ! Un dessin de Jossot au milieu des jeunots cools en walkman du socialisme d’aujourd’hui est en effet plus anachronique qu’une Ferrari au Moyen-Age !...

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[radio] thérèse clerc, les moments parfaits de sa vie

crédit photo http://www.humanite.fr/culture/nicolas-philibert-la-maison-de-la-radio-receptacle-518855Ce dimanche matin, Rebecca Manzoni était à Montreuil chez Thérèse Clerc lienpour l'émission Eklectik liensur france inter.
Il y a eu ce moment absolument  délicieux où Rebecca laissant le micro ouvert, on entend les rires aux éclats de Thérèse sur la fameuse chanson coquine de Colette Renard : Les nuits d'une demoiselle.
Tout l'entretien est formidable, mais j'ai retenu la fausse fin habilement introduite par Rebecca, qui amène Thérèse à parler de son amour des mots (transcription dans la suite de cette note).

Au cinéma le même jour j'ai vu le documentaire de Nicolas Philibert : La maison de la radio.
Une belle réalisation  qui rend hommage aux sons, aux voix et aux mots, avec des images.
On y voit la fin de l'émission Eklectik consacrée à Jean-Bernard Pouy. En expert de La Belle de Fontenay, il consacre sa minute de solitude, désopilante, à... la patate !

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