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6 notes en décembre 2011

[voeux] an neuf et nouveaux nés

Joshua et Anae, bébés nés dans les derniers jours de 2011, sont mes messagers très spéciaux mais tout à fait ignorants de leur mission, pour vous souhaiter une douce et belle année 2012 !

Joshua, né le 30 décembre à Singapour, fils premier né de mes neveux Magali et Julien Finet, petit-fils de ma sœur Claire, troisième arrière petit enfant pour mon père Charles, après Milan et Julia chez Agnès et Bastien Thouzeau-Finet. Les présentations à la famille sont faites via skype !

Anae, née le 29 novembre. J'ai fait sa connaissance hier, alors qu'elle était profondément endormie dans les bras de sa maman Naomi pendant toute la cérémonie des obsèques de son arrière grand-mère Elisabeth Gérard (74 ans) au crématorium du Père Lachaise. Anae est la petite fille de Vincent Benveniste troisième fils d'Elisabeth et de Jacques Benveniste. Larmes et sourires pour accompagner la belle, l'élégante Elisabeth partie trop tôt, trop brusquement. Elisabeth avait pu rester chez elle jusqu'à la fin, auprès de Bob son compagnon depuis 25 ans, et recevoir jusqu'au bout ses proches, grâce au travail du Réseau Quiétude qui assure soins palliatifs et maintien du malade en fin de vie à son domicile (on peut aider l'association en adressant un don par chèque à l'ordre du Réseau Quiétude 19, rue Béranger 75003 Paris)


[céline, nabe] le jour où bagatelles ressortira...

on verra...

[ je dédie cette note à Hervé qui comprendra pourquoi ! ]

CarreblancC'est un exposé savant et passionnant, posé, puissant. Il est nourri, c'est évident, par l'admiration — de quel droit pourrait-on la juger outrancière ? — que Nabe porte à Céline. Le propos frappe par la masse de connaissances détaillées et de réflexions personnelles que l'auteur du Régal des Vermines a accumulées sur l’œuvre célinienne depuis le jour de son adolescence où son père le jazzman lui a mis Rigodon entre les mains. Son premier choc littéraire qui sera suivi de beaucoup d'autres, mais décisif et fondateur : le dessinateur satiriste précoce, le teen-ager amateur de bandes dessinées, le jeune musicien de jazz, le peintre en devenir, sera finalement et définitivement un écrivain.

Nabe le dit à un moment, Céline n'est pas le seul écrivain qu'il admire, mais il est pour lui le plus grand car il excelle dans tous les compartiments de la littérature (élégance, préciosité, violence, lyrisme, sarcasme, psychologie, humour, poésie, romanesque, tragédie, blablaba, ..., tous). C'est ce qui le rend exceptionnel comparé à d'autres très grands auteurs qui travaillent dans un registre ou deux, mais ne couvrent jamais, au fil de leur œuvre, le spectre entier de la littérature, comme fait Céline. Des écrivains de son niveau, il n'y a, dit Nabe, que Shakespeare et Dostoïevski. 

Pour en revenir au pseudo Procès Céline de l'émission télé (génie ou salaud ?), Nabe tranche net. Sa démonstration tient en une proposition : l'homme-écrivain et son œuvre sont absolument et nécessairement indissociables, et rien de l’œuvre ne peut en être soustrait. Le dossier Céline est vide sur le plan judiciaire, et plein sur le plan littéraire. CQFD.

mise à jour du 7 février 2023 : j'ai retiré l'illustration d'origine de ce billet pour ne plus payer de droit d'exploitation d'une pièce d'art visuel protégée; il s'agissait d'un portrait de Céline par Marc-Édouard Nabe

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[exercice] histoire (courte) de balles et de trous

  • billet en forme de souvenir de l'atelier d'écriture que j'ai suivi un weekend de décembre
  • l'animateur était le comédien et auteur Jean-Jacques Vanier
  • thème de l'exercice : sur le principe des cent Crimes exemplaires de Max Aub, vous êtes victime d’un fâcheux, vous vous vengez, racontez votre petit crime parfait !

photo by moi : sous-bois beurton (44) avec cyclamens et balle de golf, le jeudi 13 octobre 2011
Sur le green du trou n°6, elle m'accusa d'avoir mal replacé ma balle, et ricana :
— Deux points de pénalité !

Au trou n°9, j'étais en bordure du bois, elle ne me voyait pas.
Cette fois, j'ai bien placé la balle.
Dans sa tempe.
— Sans pénalité.


[extraits] veuf, récit de jean-louis fournier

chez Stock, 160 pages, octobre 2011

 photo de Manuela Feuchot Gazquez, guide, voir son site "Visitez Paris avec Manuela !" www.manuelafg.com[...] J’ai reçu un questionnaire du crématorium du Père-Lachaise, ils veulent savoir si j’ai été satisfait des prestations. Je dois mettre des croix dans des petites cases, de “ insatisfait ” à “ très bien ”. On demande aussi mes observations et mes suggestions. Tout est passé en revue, l’accueil, la courtoisie, le choix des textes, le choix des musiques. il y a aussi un service traiteur. A la rubrique  “ suggestion ”, je vais proposer un barbecue géant.

 Je dois noter le maître de cérémonie, sa tenue, son savoir-faire, sa courtoisie. Le nôtre était bien dans la note, il avait une tête d’enterrement, ce qui est la moindre des choses, il était vêtu sobrement, pas de couleurs vives, un peu triste. Ensuite, on parle de la salle, du décor. On demande si la remise des cendres s’est bien déroulée... Qu’est-ce que ça peut être, une remise des cendres qui se déroule mal ? Une erreur de cendres, une urne qu’on renverse ?

Pour la fin, je garde le meilleur : “ Recommanderiez-vous le crématorium du Père-Lachaise à vos proches ? ”

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[lu] l'architecture de la reconstruction, livre d'art, de gilles plum

éditions Nicolas Chaudun, 288 pages, septembre 2011, 35 euros

 [ note de lecture pour les-agents-litteraires.fr ]

présentation de l'éditeur : Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la France ne compte plus ses villes martyres. On ne pouvait condamner leur population à vivre plus longtemps dans les planches ; il fallut les relever dans l’urgence. Tiraillée entre régionalisme et modernité, cette architecture de la nécessité, longtemps méprisée, brille par sa cohérence et son idéal d’harmonie. Elle porte à son apogée la maîtrise du béton armé : peu ou point de décor, mais une composition raffinée des façades, l’ampleur et la luminosité des espaces intérieurs… Gilles Plum, docteur en histoire de l’art, relate l’aventure avec conviction.Je regrette de n'avoir pu montrer ce livre à ma mère (1921-2007) dont la maison avait été écrasée sous les bombes à Caen. Mes grand-parents ont habité ensuite dans un immeuble reconstruit dont je garde le souvenir : la pierre blanche (Paris d’où je venais pour les vacances, était si noir à l’époque), le large balcon, la grande salle de bains. Mais aussi la vue sur le terrain vague pas encore complètement déblayé des ruines, de l’autre côté du boulevard... du 11 novembre. A la fin de sa vie mon grand-père habita Le Havre. J’étais dans la pré-adolescence, souvent d’humeur boudeuse, et j’ai détesté alors les promenades familiales ventées entre les hauts immeubles gris et froids. Aujourd’hui cette ville est classée au patrimoine mondial par l’UNESCO !

A la réserve près de quelques réalisations utopiques contestables (on pense parfois à la maison de Mon Oncle, le film de Tati), les photos de l’époque expriment l’idée-force d’un nouveau départ, sur des bases neuves, simples mais confortables, modernes, à dimensions humaines.

Comme à moi, ce livre parlera aux baby-boomers. Même ceux qui ne sont pas férus en architecture reconnaîtront avec tendresse, amusement, parfois étonnement ou admiration rétrospective, des paysages urbains qu’ils ont traversés, ou habités, pour certains. Un livre de mémoire, un bel objet transgénérationnel à regarder en famille et à commenter pour les jeunes !

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