[filiations] " choron a un fils, c'est zanini qui l'a fait "
jeudi 10 novembre 2011
sur une idée de Laurent Lolmède, inventeur de cette formidable formule
Dans ses limbes, il doit bien rigoler, Georges Bernier. Rigoler, jubiler, bicher. Quand l'Enculé dans sa prison de Rikers Island se lance dans une ode à sa bite, Georges sait bien que c'est un hommage très spécial que lui rend son spirituel fils spirituel et ça le fait marrer encore plus fort, Le Professeur Choron.
Marcel Zanini aussi, est très fier de Marc-Edouard Nabe. Seulement une fois de plus il doit trembler pour son guitariste trop culotté, car c'est à tous les âges qu'un papa tremble pour son garçon quand il le croit en danger. Il devrait pourtant être blindé, Marcel, depuis le temps. Et savoir que son fils depuis toujours s'en tire tout seul, et plutôt bien.
Comme l'a écrit Patrick Besson dans Le Point, Nabe est un grand retourneur de situations, dans ses livres comme dans sa vie. Jamais là où on l'attend. Résurrectionnant quand on l'a cru enterré par le boycott des libraires et des médias ; simulant le renoncement à l'écriture pendant quatre ans avant de débouler sur la table du jury Renaudot 2010 (qu'il manque de très peu) avec L'Homme qui arrêta d'écrire. Au printemps 2011 il laissait entendre qu'il travaillait sur les révolutions arabes, et puis il y avait aussi la réédition attendue du Régal des vermines...
" Il est évident que si j'avais soumis le texte à un avocat, il m'aurait dissuadé de le faire, comme un éditeur m'aurait dissuadé de l'écrire. C'est un livre impossible à récupérer. "
Dans un papier distinct pour Slate, le même journaliste interroge un avocat sur la prise de risque de l'écrivain.
" La postérité a depuis largement donné raison à Flaubert et à Baudelaire et il ne reste plus personne pour soutenir la position du procureur Ernest Pinard, qui avait requis à la fois contre Madame Bovary et Les Fleurs du Mal. Un siècle et demi après, leurs procès respectifs résonnent comme la victoire de la liberté absolue de l'artiste face à l'ordre moral de leur époque. Car après tout, passés les quelques désagréments juridiques, quelle plus belle marque de distinction, pour un écrivain, que de voir son travail condamné par la justice? "
note - Nabe s'était précédemment exprimé sur la censure littéraire dans l'émission Café découvertes de Michel Field sur Europe 1 le 16 février 2011
Egalement dans l'entretien pour BibliObs, l'écrivain titille une fois de plus les médias officiels qui selon lui n'ont pas eu les couilles de parler de L'Enculé, son dernier roman. Notamment L'Express et le Nouvel Obs (papier) qui avaient pourtant très bien couvert L'Homme, et où il compte des amis fidèles. Est-il trop impatient ? Après tout il ne s'est écoulé qu'un mois depuis l'annonce sur marcedouardnabe.com ! Pendant ce temps, le premier tirage à 2000 exemplaires s'épuisant, un retirage à 8000 est en cours.
" Le livre se vend et se lit. Aujourd'hui un écrivain comme moi n'a plus besoin des médias. "
Merci Georges, merci Marcel, de nous avoir donné ce Nabe.