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7 notes en avril 2011

[balade] mon reflet dans l'oeil d'or...

...d'un cheval arrêté pour laisser le bus 95 passer à travers les Guichets du Louvre, hier

Reflets dans un œil d'or (Reflections in a Golden Eye) est un film américain réalisé par John Huston, sorti en 1967, adapté du roman éponyme paru en 1941 de Carson McCullersA Montparnasse, je m'étais installée tout à l'arrière du bus articulé. Dans les nouveaux modèles de ce type de véhicule il y a deux plateaux successifs surélevés, jusqu'au fond, comme un petit amphithéâtre. J'étais tout en haut, assise bien calée contre la vitre, côté trottoir, sens de la marche, les meilleures conditions pour profiter du trajet en direction de l'Opéra. En levant un peu la tête je voyais même jusqu'en haut des immeubles haussmanniens de la rue de Rennes. Ignorant l'agitation des trottoirs et la circulation automobile plus bas, je profitais de ma position surélevée pour étudier paresseusement la décoration des balcons des second et cinquième étages.
Saint-Germain, rue Jacob, pont du Carrousel.

Et puis soudain, la tête du cheval, énorme, à la hauteur de ma vitre, de mon regard. Les yeux dans les yeux. Le bus se déplaçait doucement, l'animal n'a pas bronché. Surprise et émerveillement, de mon côté de la vitre. Noblesse et inconscience de sa beauté, du côté de l'animal. Je n'ai aucun souvenir d'un cavalier. Comme si le grand alezan aux beaux yeux bruns s'était posté là tout seul, pour monter la garde à l'entrée de la Cour du Louvre.

C'est beau, un cheval dans la ville.


[ouèbe] curation du bois dont on fait les flûtes

attention : article avec des liens à cliquer, plus sérieux donc plus chiant que son titre barré ne le laisse accroire

Image: ‘The Great Dinosaur Museum Mystery‘ – Flickr CC Hier quand j'ai découvert via twitter la revue de sujet publiée par Mossieur Resse sur la plateforme de curation (sic)  scoop.it! , j'ai cru péter un anévrisme cérébral... d'admiration, de joie, de reconnaissance, et d'envie ! Feu d'artifice sous un crâne !

En un flash, j'ai vu se rétro-dérouler mes années professionnelles et compris (ou cru comprendre) que ça y était :  ces messieurs-dames du web 2.0, après avoir enterré le web sémantique, auraient inventé la web-documentation et la (ou le) web-documentaliste. Enfin ! Jamais trop tard pour bien faire.

Quelques lectures d'articles sur le sujet de la curation plus loin, j'en avais le cœur presque net. J'étais prête à parier (un peu) sur  l'avenir et la pérennité de ce qui apparaitra au début à certains comme yet another avatar des technologies de l'information.

Bon d'accord il y a un problème avec le terme en anglais : curation. Mais c'est juste un problème de cosmétique et de snobisme technologique.

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[lu] le regard de maurice pons sur l'île engloutie, aquarelle de paul klee

Maurice Pons - L'Île engloutie - Une lecture de Paul Klee, Versunkene Insel (1923), LaM (Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut) - Éditions Invenit, 34 pages, 9 euros, janvier 2011

La quatrième de couverture : " Ce sont les tableaux qui nous regardent " : ces seuls mots découverts au réveil d'un matin onirique, autrefois prononcés par Paul Klee, plongent l'écrivain Maurice Pons dans l'univers de L'Île engloutie (1923), une aquarelle conservée au LaM - Lille métropole, musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, avec deux autres oeuvres de l'artiste. On retrouve avec bonheur cet écrivain à l'oeuvre parcimonieuse et son écriture vagabonde, d'où jaillissent des univers mêlant réalité et fantastique. Maurice Pons réussit avec malice à nous transmettre la ferveur qu'il partage avec Paul Klee pour les mondes du rêve. Ce livre est un voyage au coeur de la peinture, la quête partagée d'un " paradis inimaginable ". L'oeuvre de Maurice Pons, marquée en 1965 par Les Saisons, représente l'un des ensembles les plus riches de la littérature française du XXe siècle. Il a reçu le prix Henry de Régnier de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre. Comme le regard est le thème fondateur, à la fois de la collection Ekphrasis des éditions Invenit, et du texte de Maurice Pons, je commence par regarder le livre que je viens de recevoir dans le cadre de l'opération “ Un éditeur se livre ” organisée par Libfly.com, en partenariat avec les-agents-litteraires.fr.

Je vois un livret d'une trentaine de pages à la couverture vert olive. Sous le cartouche pour le titre et le nom d'auteur, il y a une découpe ronde, comme un hublot de bathyscaphe ou de scaphandrier. Au travers, on voit un bout de l'île engloutie... Ce que je vois me plait, déjà.
Un petit livre de forme classique et élégante qu'une astuce de présentation rend ludique et pratique à la fois. Le rabat de couverture où est imprimé la reproduction de l'œuvre de Klee permet, une fois déplié, d'avoir le tableau sous les yeux tout en lisant le texte. Simple, malin et efficace. Pas grand-chose d'un livre d'art, et surtout pas le prix (9 euros) !

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[zike] beyrouth connexion

Ibrahim Maalouf en concert, au centre culturel Athéna d'Auray, Morbihan, samedi 17 avril 2011 Carreblanc

En novembre 2008, son apparition et sa performance exceptionnelle (trompette solo) sur la scène du Châtelet pour la première mondiale de l'opéra-pop-rock Welcome to The Voice avec Sting père et fils, Elvis Costello, trois belles sopranos et l'ensemble orchestral de Paris, nous avait électrisés, Alain et moi.
En décembre dernier, j'apprends via internet que le jeune musicien franco-libanais a programmé une tournée en Bretagne au printemps. J'en parle incidemment à nos amis et voisins les Rizk qui partagent leur temps entre La Bretesche et Beyrouth. Je savais déjà que Paul, grand mélomane, connaissait beaucoup de monde, mais sa réaction me ravit :
- Ibrahim ? Mais je connais très bien son père, le trompettiste Nassim, et sa mère Nada, pianiste classique...
Il raconte comment il a retrouvé Nassim Maalouf, inventeur de la trompette atonale, devenu professeur au conservatoire d'Étampes dans les années 90. Alors pédiatre à l'Hôpital Américain de Neuilly, Paul se souvient avoir organisé un concert de musique baroque pour les malades et les équipes médicales. Ibrahim, enfant, tenait déjà un pupitre dans la formation instrumentale de son  père !
Paul est enchanté de ce ricochet de la vie. Je décide de prendre quatre places pour le concert à Auray.
C'était samedi dernier.

mise à jour du 7 février 2023 : j'ai retiré l'illustration d'origine de ce billet pour ne plus payer de droit d'exploitation d'une pièce d'art visuel protégée ; il s'agissait de Before "Behind the Green Door", peinture de Marc-Édouard Nabe

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[niguedouille] l'âge de madame est avancé

test de persistence rétinienne : voyez-vous la jeune femme ou la vieille femme? Ça c'est le type même du billet casse-gueule.
J'ai cru avoir trouvé un titre canon tout à l'heure, en chopant les bribes d'une conversation de terrasse montparnassienne entre jeunes actifs mâles arborant avec sérieux (donc ridicule) leur panoplie de col-blanc trentenaire. Ils tapent dur sur les collègues en passant en revue l'équipe de management d'un projet sans doute concurrent. L'estocade finale est portée :

pffff ils sont d'un âge avancé ces mecs-là...

J'imagine la réunion de travail : les participants chenus, grisonnants, portant lunettes, prenant des notes au Criterium sur des blocs de papier quadrillé Clairefontaine. Plusieurs d'entre eux résistent bien mal à la somnolence postprandiale : pauvres vieux, ils sont nés dans les années 70 !

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[retour] comment twitter m'a sauver...

... et Mossieur Resse m'a doubler !

image de la publicité Chanel avec Audrey Tautou à Istanbul Hôtel Cornelia à Belek, Turquie, hier dimanche, quatre heures du matin, heure locale. L'amie golfeuse avec qui je partage la chambre vient de partir pour l'aéroport et l'avion charter qui la ramène à Nantes. La navette reviendra dans deux heures chercher les trois parisiens du stage. Bagages faits, ne pas me recoucher, ne pas me rendormir. Je ressort mon iPad du sac. Pas de nouveaux messages depuis la soirée, peu d'activité sur mon agrégateur de flux. Le tour des blogs que je lis régulièrement est vite fait et ne m'apporte pas la distraction nécessaire pour rester éveillée. Les minutes sont longues. Et puis soudain, Twitterific me sauve ! C'est quoi ce fil de jeux de mots laids mais hilarants qui prennent Frédéric Lefebvre pour tête de turc ? Je cherche pas à savoir. Le jeu qui dure apparemment depuis un certain temps déjà, est évident : déformer le titre d'une œuvre littéraire et le nom de l'écrivain, pour créer la cocasserie, l'absurdité qui font rire. Cinq heures trente. Pas vu passer cette dernière heure ! J'ai pas été très productive, seulement deux contributions, mais lire celles des autres et faire chauffer mes méninges pour trouver une bêtise à twitter, m'ont tenu parfaitement éveillée, et sans effort conscient. Juste le temps de descendre les sacs, prendre un café, et la navette de l'aéroport est là.

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