[extrait nabe] each day is valentine's day
[verbatim] Nabe l'anti-éditeur, ou comment internet a débouché les oreilles des lecteurs

[vu] l'or du duc, film de jacques baratier et bernard toublanc-michel

Dorothée Blanck, "Bayadère" dans l'Or du Duc, film de J. Baratier, 1965 J'avoue : c'était ma première séance... à la Cinémathèque.
Ca faisait évidemment longtemps que je devais y aller !
J'y ai vu hier soir le délicieux L'Or du Duc (1965, noir et blanc). Film dit invisible pour des raisons obscures que n'a pas voulu expliciter Diane Baratier, la fille du réalisateur, présente à la projection (peut-être la double signature à la réalisation ?).
Film non restauré donc, car non exploitable...

Et pourtant... une distribution brillantissime et rare dans les premiers rôles (Claude Rich, Jacques Dufilho,  Monique Tarbès) comme dans les seconds  (Danièle Darrieux, Daniel Emilfork, Anny Cordy, Elsa Martinelli, Pierre Repp, etc.)

Dès la scène d'introduction, j'ai eu un choc : dans le rôle de La Bayadère dont les ondulations sont fatales au Maharadjah joué par Pierre Brasseur : Dorothée Blanck, la belle Dériveuse ! Un gros plan magnifique sur son visage... Elle fait d'ailleurs d'autres apparitions surprises au long du film.

Donc, le très riche et très concupiscent Maharadjah a eu le temps avant de trépasser voluptueusement, de faire un legs surprenant à un jeune Duc désargenté de sa parentèle éloignée : un bus à impériale tout en or. Mais bien sûr, l'or du duc est entièrement recouvert de peintures et inscriptions sanscrit, et le dit duc va ignorer jusqu'à la toute fin, la valeur fabuleuse de son héritage. Le majordome indien du Maharadjah défunt, filou et floué (Dufilho, inénarrable), se lance aux trousses du bus du duc à travers Paris et la banlieue. Il faut dire aussi que la très nombreuse famille du charmant aristo aux abois (il a dix enfants et leur maman à nourrir et loger) a déja transformé le véhicule avec ingéniosité et enthousiasme en camping-autobus improbable.

Je ne vais pas vous cacher plus longtemps que le scénario foutraque et plutôt mal serré, n'a aucune importance et que le charme du film est dans le délire et la fantaisie. Mais il y a aussi une séquence un peu plus grinçante dans un bidon-ville (il semble que ce soit un thème récurrent des films de Baratier). On y voit le duc demander l'aumône à des quasi SDF... et l'obtenir.

Je viens de trouver un article de 2007 du Coin du Cinéphage dans lequel Dorothée Blanck commente elle-même son étonnante filmographie. Voici ce qu'elle racontait  propos de l'Or du Duc :

“ Je n’avais pas de rôle dans l’Or du Duc. Baratier filmait des gags au fur et à mesure qu’il les trouvait au bistrot le soir, cela se rajoutait sur le plateau. Le producteur fâché lorsqu’il m’y  voyait : “Vous avez encore passé la soirée avec Baratier, vous allez  finir par  me couter cher !”. Une fille qui se douche dans un immeuble en construction et qui reçoit le jet des laveurs de vitres. Une malle offerte par Jacques Dufilho vient des Indes pour le maharajah joué par Pierre Brasseur, une  femme nue est dedans. Puis je fais la danse du ventre déguisée en  indienne toujours pour Pierre Brasseur lequel meurt du coeur. Une soirée parisienne très snob avec Dufilho : j’ai une perruque et un costume 1920. Une jeune fille à vélo double un autobus dans lequel se trouve Claude Rich, Monique Tarbès et leur famille dans le film, ainsi qu’une belle  passagère Elsa Martinelli. Jacques Baratier voulait un petit personnage multiple à la Helsapoppin qui n’a rien à faire dans le scénario mais apparait et disparait.. "

 

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