[vu] l'or du duc, film de jacques baratier et bernard toublanc-michel
[faire-part] du blog au livre : où je fais mes débuts dans l'autoédition

[verbatim] Nabe l'anti-éditeur, ou comment internet a débouché les oreilles des lecteurs

et décousu la bouche libéré la parole de l'écrivain

En 2006, Marc-Edouard Nabe écrivait : “ Je marche par le bouche-à-oreille ; mais souvent la bouche est cousue et l’oreille bouchée… La plupart des libraires m’enfouissent comme si j’étais un déchet nucléaire ! ”. Le 16 février dernier, sur Europe 1, Michel Field interrogeait l'écrivain sur les nouvelles formes de censure des écrivains et de leurs œuvres. J'ai fait une transcription verbatim de cette partie de l'émission, en voici d'abord quelques extraits :

grâce à internet la parole de l'écrivain est libérée, et les oreilles de ses lecteurs sont débouchées “ Aujourd’hui, ce qui fait vendre un livre, c’est le bouche-à-oreille, principalement. C’est ça qui compte, et évidemment internet est un excellent haut-parleur de ce bouche-à-oreille. ”

“ La nouvelle censure, c’est le boycott. En effet médiatique, mais aussi le boycott des libraires, et évidemment surtout des journalistes. Vous savez, le choix des journalistes et le choix des libraires pour mettre en avant des livres, est une sorte de censure. Ce choix est déjà une façon d’exclure ou d’adouber certains ouvrages. ”

“ Tous ceux que j’appelle des parasites, il faut les faire éjecter. Il faut les sortir du jeu. Il faut récupérer le lecteur. Moi, j’ai bien eu cette expérience, vous venez de le dire. Ces six mille lecteurs m’étaient interdits. Y’avait un blocage, quelque chose qui bouchait l’accès à ce que j’écris, pour ces lecteurs. Et inversement. J’ai récupéré le contact direct, chair à chair, ce qui est paradoxal puisque ça passe par internet, entre mon écriture et ceux qui voulaient la lire. ”

“ Cette censure elle commence à partir du moment où les lecteurs ne savent pas que le livre existe parce qu’il y a des supports médiatiques qui refusent d’en parler. Ensuite les libraires eux-mêmes, ou ils ne les prennent pas, les livres, ou alors ils les vendent très mal. Ils sont complices. Il faut pas oublier que tout le monde journalistique est complice du monde des libraires, pour faire sauter quoi ? Ben, pour faire sauter l’écrivain, voyez. Donc il faut le récupérer, et il faut le remettre en contact avec le lecteur.
- Le lecteur ne peut pas savoir si un livre existe en dehors des médias...
C’est ça qu’on a essayé d’inculquer comme propagande. Eh bien non, c’est pas vrai. ”

 

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