mise à jour du 1er février 2016 : j'ai retiré l'illustration d'origine de ce billet pour ne plus payer de droit d'exploitation d'une pièce d'art visuel protégée (ici une photographie de la sculpture de Constantin Brancusi, Le Baiser, placée sur une stèle du cimetière Montparnasse). Pour plus d'explications sur ce retrait, lire mon article du 1er février 2016 lien.
C'est en lisant le journal intime de Marc-Edouard Nabe que j'ai découvert l'existence de cette sculpture de Constantin Brancusi au cimetière Montparnasse : division 22, section 22.
L'emplacement est modeste et sans doute peu visité. Dans une encoignure du mur d'enceinte (côté Raspail), la tombe qu'elle surplombe est en déshérence. Entre les mauvaises herbes, la photo sur émail d'une jeune fille joliment chapeautée intrigue. Elle apporte une note de douceur et de tristesse romantique-kitsch qui contraste avec la sérénité minérale du couple stylisé, au dessus d'elle.
Ce matin au Grand Action de la rue des Écoles (minable vu de dehors, mais belle salle dedans), c'était la projection privée en remerciement aux internautes coproducteurs du film qui sortira en salles le 13 octobre (30 copies dans toute la France). A Paris, ce sera à L'Espace St Michel.
Allez-y, c'est un bonheur de film sur un chouette type qui a toujours vécu entouré d'amis, d'enfants et de chats. A part être le sujet et le héros du film, Bob Siné a également fait le choix des musiques du film, selon son cœur : Count Basie, Miles Davies, Vick Dickenson, Tony Fruscella, Erroll Garner, Stan Getz, Dexter Gordon, Billie Holiday, Major Holley, Fatal Mambo, Bessie Smith, Fats Waller, Lester Young, et... Marcel Zanini.
" Depuis quelques années, j'avais pris l'habitude de décerner à ma carrière un bilan "globalement négatif", car la société avait plus régressé que progressé pendant les 60 ans où je n'avais pourtant cessé de la combattre pour tenter de l'améliorer. Ce n'est qu'après la projection de ce film que je me suis finalement rendu compte que je n'avais, en fait, pas tout à fait gaspillé mon énergie, même si je n'avais pas réussi à dessiller les yeux à assez de mes contemporains ni à leur faire prendre conscience des injustices qu'ils subissaient ou laissaient faire, résignés. Je me suis aperçu que j'avais pratiquement consacré tout mon temps à foutre des bâtons dans les roues de cette société et qu'à 80 balais passés, je persévérais, l'espoir encore chevillé aux couilles ! Une autre chose aussi m'a sauté aux yeux : j'avais réussi à ce que ma vie ressemblât à une fiesta permanente, à un joyeux happening bordélique accompagné sans cesse de musique, d'alcool, de sexe et de copains. Une belle vie, remplie de sensations fortes ! "
Siné a gardé exactement le même rire juvénile et la même gouaille qu'à ses débuts, quand le jeune Jean Yanne lui chantait (fort bien) une chanson de sa composition : La Complainte de l'affreux Siné. D'ailleurs c'est étonnant comme leurs voix et leurs intonations s'harmonisent, encore aujourd'hui.
Bob Siné est venu à la fin de la projection rejoindre Stéphane Mercurio (sa belle-fille, la réalisatrice du film, la sinéaste) et répondre aux questions des spectateurs émus et enthousiastes. Siné était en perm' médicale pour le weekend, et doit retourner à l'hôpital demain matin pour les réglages de son rythme cardiaque. Fatigué mais heureux, avec toujours son grand sourire de gamin farceur.
En 2008 et 2009 j'avais participé avec intérêt et plaisir aux réunions d'un petit groupe de travail : Séniors et Réseaux Sociaux.
Le 27 mai dernier à L'Européen, c'était la séance de clôture et de conclusions du programme pluslonguelavie.net.
" La technologie ne doit pas infantiliser et isoler les plus âgés, elle doit créer du lien. "
Dans la suite de ce billet je propose un pot-pourri d'autres petites phrases-idées entendues lors de la manifestation, mais pour une information plus complète je renvoie à l'ouvrage né de deux années de veille et de réflexion collaborative.
Pourquoi : roman ? C’est un texte émouvant et lisiblement
autobiographique, mais il n’est pas romanesque pour un sou. C’est
l’autoportrait d’une grande femme (comme on dirait “une grande fille”)
qui vit difficilement mais courageusement, le moment dans sa vie où sa
relation avec sa mère va s’inverser pour toujours.
Pourquoi : grandir ? Toute
petite, Sophie Fontanel était déjà très grande... Mais ce que veut
montrer l’auteur, en dehors d’un ton de sympathique auto-dérision, c’est
qu’une fille (ou un fils) n’aura jamais fini de grandir tant que ses
parents n’auront pas franchi le cap où ils acceptent enfin l’aide qui
leur est nécessaire pour aller au bout de leur vie.
émission radio RTL-L'Equipe du vendredi 10 septembre 2010 :Marc-Edouard Nabeest interrogé parEmmanuel Barth
" le jazz est dans l'improvisation, et le sport dans l'imprévisibilité "
J'ai aimé ce long entretien radiophonique, c'est pour ça que je l'ai transcrit dans un document google en accès libre, facile à lire, à imprimer et à partager. Par contre, il faut écouter Nabe pour bien profiter de son exaltation positive, de son lyrisme réaliste, et surtout de sa rythmique verbale tonique (voir les liens vers les enregistrements de l'émission à la fin de cette note). Le propos de Nabe, que ce soit sur L'Homme qui arrêta d'écrire, sur la littérature, le sport, ou le jazz et bien d'autres choses, est à mille lieues au-dessus des entretiens convenus dont les médias nous inondent en cette rentrée littéraire. Si vous avez le courage, comparez avec les deux heures quinze de l'entretien vidéo de Michel Houellebecq par Marin de Viry : mornitude, ennui,cigarette, temps morts, pourris, cigarette, décomposés, ennui, cigarette, ennui, Zzzzzzzzz. Le roman de Houellebecq devrait avoir pour sous-titre L'Homme qui arrêta de vivre.
Pour les paresseux (je leur pardonne) ou les pressés-de-la-vie (je les plains), j'ai choisi quelques extraits courts à lire dans la suite du billet.
Daniel Fattore, blogueur suisse, a lancé un défi-lecture de l'œuvre du plus suisse des écrivains français : Frédéric Dard, disparu il y a dix ans.
Toutes les informations en cliquant sur le logo du défi, ci-contre. Les chroniques des premiers participants qui ont rendu leur copie sont en liens sur cette page. Avis aux nombreux amateurs de San-Antonio : le défi reste ouvert jusqu'au 26 décembre 2010 !
Pour ma part j'ai répondu à l'appel à lecture commune du roman qui fait l'objet de ce billet : La vieille qui marchait dans la mer.
... juste le titre de sa chanson dans une bulle de bande dessinée ...
" Marcel avait tout laissé pourrir pour re-être jazzman, alors qu'il avait été célèbre en tant que chanteur de variétés. Tellement célèbre, et d'emblée, que son producteur n'avait pas jugé utile de mettre son nom sur ses affiches ! Ça me troublait de voir sur les murs de ma nouvelle ville (Paris, 1969) la trombine de papa, sans notre nom, et partout comme si elle était mise à prix (dad or alive). Apparemment, il n'avait pas un nom digne de ce nom, puisqu'il "n'" était connu "que" par son seul visage. Juste le titre de sa chanson dans une bulle de bande dessinée : ça suffisait aux gens pour "remettre" mon père. Moi, c'est ce nom absent que j'ai remis... à plus tard ! En attendant, je m'appellerais autrement, et surtout pas comme ce type "innommable" ! "
Cette fois, : non, j'ai pas aimé. C'est mauvais, raté, et sans doute ce qui est pire car impardonnable : c'est bâclé.
Normalement je ne parle pas ici de ce que je n'aime pas. Je passe sous silence... Mais là, je suis tenue par la promesse faite à Abeline Majorel de contribuer au projet herculéen qu'elle est en passe de réussir... (faire passer en revue le plus grand nombre possible de livres de la rentrée littéraire par des lecteurs-blogueurs sans aucun lien avec le milieu de l'édition !).
Alors, pour l'éreintement, mesdames-messieurs c'est par ici, suivez-moi...