[vu] mammuth, film avec depardieu inside !

Vous en avez pas marre vous, de dire ou d'entendre dire en sortant du cinéma :
- oh moi Gérard Depardieu, c'est pas ma tasse de thé, ou pas mon comédien préféré, ou pas..., mais...
- mais dans ce film là... alors oui, waou, quel grand acteur !

C'est chaque fois pareil, comme pour Fabrice Luchini, Benoît Poelvoorde et quelques autres, pas beaucoup.
C'était sans doute ce que mes parents et leurs amis disaient parlant de Michel Simon, de Pierre Brasseur et quelques autres, pas beaucoup.

Hier à Montparnasse la salle était presque pleine (de retraités compatissants ?) à la première séance un vendredi après-midi ensolleillé : bon signe pour les cinéastes Grolandais, Benoît Delépine et Gustave Kervern. C'est mérité ! Il y en aura c'est sûr pour trouver que l'image est moche, le scénar approximatif, qu'on voit plus souvent Depardieu de dos ou trois-quarts dos que de face (et c'est génial !), que Yolande Moreau et Bruno Lochet font du Deschiens (qu'est-ce qu'il font ça bien !). C'est peut-être un petit film par le budget et la technique mais tout est grand dedans, et l'émotion et le plaisir qu'il suscite sont rares à l'heure de tout ce qui brille.

Ceux qui aimeront le film retiendront telle ou telle scène ou personnage du film pour en parler avec tendresse dans les dîners en ville. A quelques uns (et unes) autour d'une table, je suis sûre que l'on pourra reconstituer in extenso l'équipée de Serge Pilardosse depuis le pot de départ surprise (sic) à l'usine de charcuterie, jusqu'à... (non, je vous laisse la surprise de la dernière scène, quoique un peu faible à mon goût).

Moi, ma scène vraiment préférée, c'est la baignade au bord de la rivière.
Il paraît que c'est Depardieu qui l'a inventée.
Tout d'abord assis au bord de l'eau en caleçon XXXXL, il peigne longuement avec ses doigts sa chevelure dorée qu'il a basculée sur le côté du visage.
Renoir ? La Source ?
Puis on le voit immergé, barbotant comme un gros enfant encore triste qui doucement retrouve la douceur maternelle dans les massages de l'onde bienfaisante.
Baptême ?
Il s'enfonce entièrement dans l'eau et ressort avec son premier sourire aux lèvres, ses longs cheveux mouillés sur le dos, le visage découvert, ouvert. Il écoute le chant des oiseaux, béat, heureux enfin.
Fellinien ?

Et puis si on reste jusqu'à la fin du générique de fin il y a cette dédicace, toute simple : à Guillaume

bonus touvé sur le site mourirplutotcrever.com :