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6 notes en février 2010

[masse critique] la maison rajani, roman de alon hilu

Editions du Seuil, 404 pages, janvier 2010, traduit de l'hébreu par Jean-Luc Allouche

J'ai reçu en cadeau de Babelio, que je remercie, ce roman pour en faire une chronique dans le cadre de l'opération Masse Critique

La maison Rajani : 22,80 euros sur amazon Dans une courte postface, Alon Hilu  - qui est aussi juriste - insiste pour que le lecteur lise ce roman comme une œuvre littéraire de pure fiction, et en aucun cas comme un document historique qu’il n’est pas. Cette ultime précaution éditoriale (qui m’étonne un peu) vaut surtout parce que ce roman original évoque de façon lyrique des événements qui conduisirent inéluctablement à la destruction de la Jaffa arabe, puis à l’édification de Tel-Aviv, jusqu’à la terrible situation politique actuelle des colonies en terre Palestinienne.

Jaffa, 1895 - le mouvement Les Amants de Sion est très actif et accélère le rachat de terres arabes au profit de colons juifs exilés, venus nombreux de Russie.

La maison Rajani - le domaine agricole est prestigieux, mais mal exploité par son propriétaire issu d'une illustre famille arabe ; la propriété est négligée et menacée de déshérence.

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[science] où je fais cobaye pour une expérimentation comportementale

" Le but de cette recherche est de mieux comprendre le comportement de traversée chez le piéton jeune et âgé. Au cours de la première séance de 1h30, vous exécuterez une tâche répétée de traversée de rue sur simulateur. A tout moment, vous avez la possibilité de demander une pause. Cette recherche ne présente ni risque, ni inconvénient. "

guinea pig

J'avais répondu à l'appel du Risc  - une unité du CNRS - aux bonnes volontés pour contribuer aux grandes avancées scientifiques (sic), en particulier dans le domaine passionnant de la recherche en sciences cognitives. Je peux plus donner ni mon sang, ni mes plaquettes, ni ma moelle osseuse, alors pourquoi pas prêter de temps en temps les neurones et synapses qu'il me reste ?

Je me suis donc retrouvée vendredi dans les sous-sols techniques du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées. Pas de casque, ni d'électrodes, ni d'écarteurs de paupières ! Juste une charmante chercheuse du Laboratoire de Psychologie de la Conduite à l'INRETS, qui m'a offert un café avant d'envoyer à cadence régulière un flot de véhicules à double sens, sur trois écrans disposés en paravent pour reproduire en vraie grandeur une rue qu'il fallait que je décide de traverser ou non.


[jazz] un standard érotico gastronomique

Hier soir au Petit Journal St Michel, il y avait beaucoup de clients (et au moins une cliente) originaires de Marseille, ce qui réjouissait visiblement beaucoup un Marcel Zanini en grande forme et grand swing. Au premier set, il a imposé à ses musiciens "un blues" irrésistible, rarement entendu (par moi) et que Patrice Authier n'a pas rechigné à orner d'un superbe solo de piano.

page de couverture de la partition, publiée en 1920 - song, music by Al Jolson, Buddy DeSylva, Vincent Rose Placée au plus près des musiciens grâce à l'exiguïté du lieu, j'aime observer leurs échanges, leurs mimiques complices parfois totalement hermétiques (exprès ?). Tout ce qu'on n'a pas sur disque ou mp3.
Un peu plus tard dans la soirée, je remarque que le fils demande au père en rigolant :
- présente, présente le morceau !
Et Marcel au micro, hilare :
- on va jouer un standard érotico gastronomique ! A-VA-LON

Honnêtement je n'avais pas pigé sur le moment. L'illlustration trouvée sur le web ce matin a réveillé mon hébétude.
Avalon est notamment un thème souvent interprété par Benny Goodman, le musicien qui est à l'origine de la vocation de clarinettiste jazz de Marcel Zanini.

C'est bien aussi, les histoires drôles qu'on comprend à retardement, ça fait durer le plaisir !

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[lu] entrée des fantômes, roman de jean-jacques schuhl

éditions Gallimard, collection L'Infini, décembre 2009, 145 pages


13, 21 euros sur amazon En 2000, dans son roman Ingrid Caven (prix Goncourt), Jean-Jacques Schuhl dressait sans indulgence (mais avec beaucoup de style et d'élégance) son autoportrait en écrivain :

" Faire revenir les morts, exercice macabre de ventriloque ou de marionnettiste manipulateur, et croire que je suis ce marionnettiste alors que je ne suis que la marionnette, le scribe qui bouge le bras, la plume, sous la dictée, composite de faraud et de snob dilettante entiché de gens célèbres, ghost writer qui profite de la célébrité des autres, écrivain fantôme ou plutôt fantôme d'écrivain qui a cessé d'écrire et maintenant s'affaire sur un manuscrit trouvé au lieu de parler de lui à la première personne, oser dire "je", abattre son jeu ou se taire. "

Dans Entrée des fantômes, dix ans plus tard alors qu'il n'avait rien publié depuis Ingrid Caven, Schuhl, " un rêveur for ever ", s'exorcise lui-même en faisant apparaître, comme un magicien, ses fantômes personnels.

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[journal de lecture] l'homme qui arrêta d'écrire, roman de marc-edouard nabe

Ephemeride

Ce billet va prendre la forme d'un journal de lecture.
Jour après jour je vais venir commenter ici ma progression dans les 685 pages du vingt-huitième livre de Nabe : L'Homme qui arrêta d'écrire.

Au lieu de créer une note chaque jour, je vais les regrouper dans un billet unique, celui-ci. Je pense commencer vraiment la lecture de L'Homme ce weekend.

... plusieurs jours plus tard...

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le weekend où salinger est vraiment mort

pas vu le moindre flocon... C'était un temps rêvé pour la balade en forêt, le tour de l'étang : beau froid sec et ensoleillé. Au final j'ai passé une grande partie du weekend toussotante et crachotante (épisode n°3 de la série automne-hiver 2009-2010), entre fumigations, couette, fauteuil, revues et bouquins, un peu de télé, beaucoup de radio.

jeudi -- A la radio, j'entends l'appel pour le jury du Livre Inter. Je résiste dédaigneusement, non merci, pas cette année. D'ailleurs j'ai suffisamment de lectures devant moi. Dont celles que j'emmène en partant vers l'ouest, pour un long weekend.


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