les bandes annonces, jean mineur, rené cloërec et lucien ginsburg
lundi 25 janvier 2010
Et si la programmation des bandes annonces au cinéma, avant le film, était le reflet exact de la schizophrénie sociale ambiante ?
Et comme inexplicablement, les clips d'annonces commerciales sont mélangés avec la promo des films prochainement à l'affiche, on a droit en ce moment à des douches écossaises audiovisuelles, à des tours de montagnes russes émotionnelles !
Petit exemple vécu ce weekend :
- une première rasade de bonheur (sic) à la Club Med, aussitôt troublée par un Dussolier terrifiant en Staline dans un film de Marc Dugain, Une exécution ordinaire
- et hop, on quitte le goulag glacé pour un survol planant des grands espaces de la Nouvelle-Zélande où nous sommes tous attendus à bras ouverts
- malheureusement au retour, l'atterrissage est rude en plein milieu du Vel d'Hiv vu par Roselyne Bosch dans son film, La Rafle
- bon mais tout ça c'est du cinéma, la vraie vie (re-sic) c'est au Club Med, deuxième goulée de bonheur (sic-sic-sic) pour faire passer tout le reste.
On choisit son film, mais on ne choisit pas les bandes annonces qui le précèdent...
Le coquetèle d'images auquel j'ai eu droit ce weekend en allant voir Gainsbourg, vie héroïque (le film de Joann Sfar), a eu au moins le mérite de me faire souvenir de mon histoire familiale ancienne...
Maman qui était fille unique, aimait comme un grand frère son cousin René beaucoup plus âgé qu'elle. Dans une famille de musiciens, chanteurs et compositeurs, les Cloërec, il était le pianiste. La légende familiale rapporte qu'il fût l'un des premiers accompagnateurs de Piaf, au piano et dans son lit. Je l'ai très peu connu. Je me souviens seulement que petite fille, on me mettait au piano pour jouer "Little Nigger" devant le grand artiste de la famille. A l'époque, dans les années 50, il composait des musiques de film pour Claude Autant-Lara. Il avait peut-être aussi déjà composé le fameux jingle Jean Mineur, que Mediavision a conservé en rafraîchissant seulement l'arrangement musical.
Je ne suis pas sûre de reconnaître René Cloërec sur la petite photo trouvée ce matin via gougueule. En famille on parlait beaucoup de sa laideur sympathique qu'il tenait disait-on de son père, encore plus désavantagé par dame nature que le fils. Ce qui me frappe aujourd'hui à cause du buzz actuel, c'est une ressemblance étonnante avec Lucien Ginsburg, lui aussi pianiste de bar, accompagnateur et compositeur, avant de devenir Serge Gainsbourg.