[lu] BW, roman de lydie salvayre
[citation] le post caca de racontars

[citation] le cauchemar métropolitain de mossieur resse

extrait du billet Métro c'est trop

... le portail pneumatique se refermait méchamment au bout du couloir ne laissant passer sur le quai que les jeunes, les rapides, les malins, et laissant derrière, loin derrière, les vieux, les mal-foutus et les rêveurs...

"Adolescent je faisais des rêves obsessionnels où j'errais dans les couloirs labyrinthiques et sans fin de métros inquiétants. J'y prenais des rames qui n'allaient nulle part, j'errais sans trouver la moindre issue, et j'ignorais bien sûr que c'était la réalité de ma vie future qui se dessinait, à travers ces rêves à la con.
Pourtant j'ai longtemps aimé "l'odeur" du métro parisien. Du temps que j'aimais Paris. Quand j'y revenais avec délice à l'issue des périodes de vacances, qui vous avaient des petits airs d'exil.

A présent que j'exècre cette ville, il me semble retrouver pour de vrai la saveur angoissante des rêves agités de jeunesse. Mais sans la nostalgie des wagons de bois à l'ancienne, fracas des roues sur le ballast, lumière impressionnante aux yeux de l'enfant que j'étais, des phares de la rame surgissant du tunnel comme un fauve, toutes ces images fortes emmagasinées dans l'enfance, et qui resurgiraient avant l'âge adulte pour me prévenir que la route serait longue, et aussi incertaine que le dédale des correspondances."

[d'après le commentaire que j'ai laissé ce matin sur le billet de mossieur resse]

Petite, j'avais d'autres peurs (les marteau-piqueurs, les toboggans, les petits ponts en faux bois au square). Et puis mon papa à moi, il travaillait à la RATP... Mais je me souviens du terrible portail pneumatique qui se refermait méchamment au bout du couloir, instrument de sélection naturelle qui ne laissait passer sur le quai que les jeunes, les rapides, les malins, et laissait derrière, loin derrière, les vieux, les mal-foutus et les rêveurs...

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