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[lu] BW, roman de lydie salvayre

j'étais à Manosque...

... la semaine dernière. Et à Manosque, il y avait les Correspondances.

En compagnie de nos amis de Reillane et de Cucuron, nous avons assisté à trois des spectacles, donnés par de grandes et belles comédiennes dans le cadre du festival.

Carolebouquet

jeudi : Nicole Garcia et Polydoros Vogiatzis, mise en correspondance de textes de Marguerite Yourcenar et Constanttin Cavafy (poèmes traduits du grec moderne par Marguerite Yourcenar)

vendredi : Carole Bouquet lit en scène Lettre à Génica, La Folie d'Amour d'Antonin Artaud

  • la beauté lisse et grave de Carole Bouquet donne paradoxalement parfaitement corps à la douloureuse  et progressive dévastation neurologique d'Antonin Artaud
samedi : Dominique Reymond, lecture intégrale de Bonjour Minuit de Jean Rhys
  • ce fut pour moi le meilleur de trois excellents spectacles : un texte cruellement réaliste, décrivant la misère d'une peite bonne femme vieillissant seule dans un Paris peu accueillant, dit par la voix profonde de l'actrice, bouleversant

En marge des festivités, au bord de la piscine, j'ai commencé à lire BW de Lydie Salvayre (note de lecture publiée à part).

Je voulais aller écouter Lydie Salvayre parler de son livre sur la place Marcel Pagnol, mais son entretien avec Pascal Jordana a finalement été annulé. J'étais bien déçue car je voulais une dédicace pour mon frère qui a mis en scène et joué : Quelques conseils utiles aux élèves huissiers de Lydie Salvayre.
Bref, je me suis retrouvée place de l'Hotel d'Herbès... debout parce qu'il n'y avait plus une chaise libre. François Beaune, jeune et charismatique, lisait des extraits de son premier roman : Un homme louche. J'ai bien ri. Mais ce qui m'a vraiment plu c'est quand il a évoqué les origines de sa vocation littéraire, le diarisme, Céline, qu'il a rendu hommage à son éditeur et raconté comment son manuscrit est passé de plus de huit cent pages à beaucoup moins, mettant en avant la valeur du travail entre l'auteur et l'éditeur.

Cela m'a rappellé les débuts du parcours de... Marc-Edouard Nabe (voir Nabe's dream).
Je lirai François Beaune, sans doute.

Dans le TGV du retour j'ai fini BW, et j'ai fait alors le rapprochement avec les éditions Verticales, l'éditeur de François Beaune.  Mais Bernard Wallet avait sans doute déjà laissé sa place à la tête de la maison d'édition qu'il avait fondée. Tel que décrit par sa femme (et lui-même puisque c'est presque un livre à quatre mains), Bernard Wallet est un homme fascinant. Les raisons de son renoncement à l'édition sont terribles, clairvoyantes, déchirantes, et tout à fait en ligne avec ce que Marc-Edouard Nabe en dit de son côté, sur un autre ton, c'est tout.

Lire Lydie Salvayre, écouter François Beaune, a nourri mon intérêt naissant de lectrice-observatrice pour le malaise actuellement grandissant de l'édition littéraire. A suivre.

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