[bonheurs] Pères & Fils (3) - les Zannini
dimanche 23 novembre 2008
Marcel Zanini le père, et Marc-Edouard Nabe le fils, jouaient ensemble au Duc des Lombards, ce samedi. Le père à la clarinette, au saxo et au chant, le fils à la guitare rythmique. Les autres membres du sextet sont Philippe Autier au piano, Patrick Bacqueville au trombone, Pierre Maingourd à la contrebasse, Michel Denis à la batterie.
Standards swing, humour et tendresse. Pas un jazz violent ni revendicatif. L'âge n'altère pas la musicalité, au contraire ! La voix est toujours belle, le rythme chevillé au corps menu du petit jeune homme né en 1923.
Je n'ai pas trouvé d'extrait des derniers albums de Marcel Zanini et son sextet sur Deezer. A la place je mets une version de Honey Sucklemoon (Megan West) qu'ils ont interprété hier avec Odile Etaix (la charmante femme de Pierre Etaix [lien]) qui les avait rejoint sur la scène pour chanter.
Pssstttt ! Il y a aussi dans ma colonne de droite un jukeboxe avec les titres du dernier album d'Isabelle Carpentier (disponible a la Fnac et sur Amazon). Ecoutez-les !
C'est en lisant Alain Zannini [lien] il y a quelques années que j'avais découvert la filiation entre Marcel et Alain-Marc-Edouard [lien], dit Nabe ou encore MEN.
Mais ce n'est pas fini...
Les dédicaces (page de gauche : Marcel Zanini, page de droite : Marc-Edouard Nabe)
Je biche, j'ai osé ! C'était prémédité, évidemment. J'avais L'âme de Billie Holiday dans mon sac, et un beau stylo en ordre de marche.
Zanini a eu un peu de mal avec mon prénom, mais la photo faisait visiblement remonter des souvenirs émouvants. Un soir de 1955 à New-York à la sortie des clubs. De gauche à droite sur la photo (décrite par MEN à la page 190) :
- Louis McCay, le mari de Billie, [...] les mains dans les poches, comme un barbeau qui attend sa putain.[...]
- King Pleasure
- Lady Day, [...] beau sous-rire mélancolieux [...]
- James Moody
- Clifford Brown, peu de temps avant sa mort
- Marcel Zanini. Il a [...] la main gauche de Brownie (celle qui tient la trompette) sur son épaule [...]. Après la photo, avant qu'elle ne parte, [...] il lui a embrassé les mains, un genou bien enfoncé dans le macadam [...]. Cette photo, [...] un instant, juste un instant et ça existe pour toujours.[...]
Nabe, lui, me fait remarquer que la femme de Simenon se prénommait Tilly. Je ne savais pas. Je lui dis pour Alain Zaninni, le jazz, La dernière rumba de Django. Nuage, qui est introuvable aujourd'hui, va être réédité en janvier m'apprend-il. Je lui dis que je reviendrai avec à un prochain concert, pour une nouvelle dédicace. Pas malin-malin, je reconnais. N'empêche je suis ravie et très contente de mes petits exploits, ce soir.
Mais ce n'est pas tout... Sortant des toilettes à la fin du concert, je tombe sur Jackie Berroyer, grand ami de Zanini, de Siné, Etaix, du jazz etc. Encore toute émoustillée par mes succès de groupie auprès des musiciens, me voilà lui demandant des nouvelles de sa santé ! Il faut dire que je venais de lire son article dans le Siné-Hebo de la semaine où il raconte ses mésaventures médicales récentes. Côté vessie, ses ennuis, ce qui renforce évidemment le côté gag de la situation. Ca le fait sourire gentiment. Dans mon trouble je termine par un "vous saluerez Siné pour moi" totalement imbécile.
Note d'humeur à propos du Duc des Lombards - Dans ce club on paie au set ! Si vous voulez rester pour le second il faut payer un supplément de 10 euros qui s'ajoute au prix de la première entrée et des consommations qui ne sont pas comprises avec l'entrée. Tant qu'ils ont des clients je suppose qu'ils peuvent continuer comme ça !
Retrouvez sur ce blog mes billets plus anciens (depuis 2005) autour l'oeuvre et de l'actu de Marc-Edouard Nabe :
dans la catégorie nabe / voir aussi le site des lecteurs de Marc-Edouard Nabe