[dans le métro] Le fou d'amour
mardi 06 novembre 2007
Le petit jeune homme est plutôt ordinaire, ni grand ni gros, le teint frais et bien rasé. Il rit aux anges et joue au tourniquet comme un enfant en s'accrochant à la barre centrale. Il exécute quelques gambades légères d'un bout à l'autre de la rame. On le regarde amusés ou un peu inquiets, selon. Lui ne voit personne sauf lui-même peut-être mais pas sûr quand il se plante devant la vitre de la porte et adresse des sourires complices à son reflet. Toujours sautillant il forme avec ses doigts des petites boucles dans ses cheveux, des accroche-coeurs sur son front, et vérifie leur arrangement chaque fois que ses voltes le rapprochent des vitres. Il est descendu à ma station et il a disparu devant moi sur le quai puis dans les escaliers de la sortie, toujours cabriolant, étrange et souriant.