Ce weekend, le dossier de Le Monde 2 était consacré à La vie connectée.
La blogosphère va certainement en retentir d'échos, ces prochains jours. Je ne ferai pas ici une énième chronique des NTIC, mais je voudrais partager ce qui m'a personnellement touchée dans ce dossier : la rubrique Archives relatant L'aventure de l'Internet.
Le Monde avait publié le 5 août 2006 un article de Stéphane Foucart : La France rate le rendez-vous. Il était consacré à Louis Pouzin, l'informaticien chercheur français. Je me souviens que son surnom c'était Luiggi, et qu'à l'Inria et au Cnet, il a été le patron d'Hubert Zimmermann, lui même mon boss pendant près de 20 ans.
Un peu comme pour le Concorde, ou le train monorail, la recherche en télématique avait été un moment à la pointe de l'innovation mondiale, et pour d'incompréhensibles (pour moi) raisons politicoéconomiques, l'industrialisation et la pénétration auprès du grand public n'avaient pas suivi des avancées scientifiques et techniques françaises pourtant prometteuses. Avec le projet de réseau Cyclades de Louis Pouzin et les développements ultérieurs de son équipe de chercheurs, nous aurions pu figurer parmi les pionniers du monde Internet, alors que nous n'en sommes que les utilisateurs, bien peu acteurs de ses développements, et surtout des observateurs dépités ou râleurs devant la domination américaine sur le Réseau.
Lisez la suite pour comprendre pourquoi je suis si fière malgré tout, d'avoir été un témoin inactif mais direct dans cette aventure technologique passionnante née dans les années 70, au siècle dernier.
* illustration: More coffee please de Geneviève Gauckler, graphonaute .