Previous month:
mai 2005
Next month:
juillet 2005

9 notes en juin 2005

On met les patins

Où l'on voit que le golf est un sport et  que suivre un tournoi en est un autreGolfshoes

J'étais samedi au Golf National pour le troisième tour de l'open français.
Arrivée à la fraîche avant 9 heures le matin, je suis repartie en milieu d'après-midi, fourbue et rôtie, mais ravie de mon escapade solo.

Sur la photo, un sous-bock promotionnel offert sur le stand d'une agence de voyages galloise. On lit : For Ladies who take their Golf Seriously... Tout à fait moi.

Ce que j'ai le plus aimé :

  • l'eagle (par moins 2) de Jean Van de Velde sur le trou n°9, un par  5.
  • le public tendance sportive, même si il accompagne plus volontiers  les parties des joueurs français. Mais il est vrai que le spectacle était plutôt enthousiasmant avec les premières places de VdV, Jean-François Remésy et François Delamontagne.
  • les 1000 jeunes joueurs de ligues de province invités à suivre ce tour. Si ça se trouve, Renard Gris était là lui aussi, mais je n'avais pas pensé à en parler avant.
  • le parcours, le soleil, le parcours au soleil

Ce que j'ai moins aimé :

  • pas beaucoup de fantaisie dans les tenues, le pantalon long est obligatoire pour les joueurs . Il y avait toutefois Mark Roe, un anglais qui avait piqué plein de petites fleurs en papier ou plastique sur la calotte de sa casquette ! De loin j'ai cru d'abord qu'il portait un de ces bonnets de bain de pin-up des années 50. Excentricisme britannique ? Gage ? Pari ?
  • les terrasses des pavillons du village des sponsors, devant lesquelles on passe et repasse son sandwich en main, pendant que les invités  ripaillent et sablent le champagne. Je veux bien que sans les sponsors il n'y aurait pas d'Open de France, mais un peu plus de discrétion ne ferait pas de mal. D'ailleurs le système se généralise désagréablement depuis les villages de Roland-Garros, ou du trophée Lancôme. Dernièrement au spectacle sous chapiteau du Cirque du Soleil, les VIP (?) étaient accueillis dans une tente à part pour qu'ils puissent attendre entre eux le début du spectacle, un peu comme les salons des compagnies aériennes réservés aux voyageurs de la classe affaires.

Dernière minute, dimanche soir: vu à la télé, le play-off d'antologie sur le trou n°18 passé 20 heures 30, pour départager VdV et Remésy vainqueurs ex-aequo après les quatre tours. Ils mettent tous les deux leur balle dans l'eau, mais c'est Remésy qui finit par l'emporter.


On the blog again

titre d'après Bernard Lavillier

Hier soir les encore-non-blogueurs regardaient le reportage d' Envoyé Spécial sur les blogs à la télé, et les déjà-blogueurs goguenards et blasés, suivaient ou participaient à une session chat room (sic) impromptue organisée par L2M.
Grand plaisir et jubilation de savourer en temps réel leurs pertinentes impertinences. Vinvin s'est surpassé ici, déchaînant les commentaires. En même temps  que France 2, le blog de Loic, ma sélection bloglines, ma blog-roll, je faisais un petit tour de quelques blogues amis :

  • j'aime toujours autant le style décontracté et la vraie-fausse naïveté du jeune Adrien
  • chez le vrai leblase, on croise depuis quelque temps une Jo qui n'a apparement pas de blogue mais écrit de fort belles choses, et l'on retrouve Durell N. Moriarty, le vagabond prodigieux
  • foth est parti en vacances sur une petite note de musique
  • Rounette elle, est revenue à temps pour la fête de la musique, et nous offrir une poignante consultation de musicothérapie
  • Didier fait bravement dans le sérieux économique et social, mais  son jardin extraordinaire n'est jamais loin
  • Jean Véronis m'enchante avec ses histoires high tech ancrées dans le quotidien et l'humain

A toutes celles et à tous ceux que je n'ai pas salué dans ce billet mais à qui je pense aussi, je dis à très bientôt sur la longue route des blogs.


Deux notes de jazz

TwonoteSoirée d'été à Paris : allez écouter two note en concert au sentier des halles, le vendredi 8 juillet à 22 heures

Daniella et Véronique, sont deux chanteuses à l'origine d'un métissage musical dynamique d'une énergie jubilatoire : mélange de bossa nova, jazz et chanson française . 

Leur répertoire interprété en brésilien, en anglais, et en français, s'enrichit du langage percussif des onomatopées. Il nous livre des compositions, des choros (genre musical typique de Rio de Janeiro) et des arrangements originaux, surprenants de musicalité, sur des morceaux de Jobim, Nat King Cole ou Henri Salvador.

http://www.stella-production.com/fr


Le Sentier des Halles
50, Rue d'Aboukir    
75002 Paris

Tel : 01  42 61 89 90
Fax : 01  42 61 89 97
Réservations : 01  42 61 89 96


Nous n'irons plus à la Samar

Je ne devrais pas en faire une histoire, je n'y ai jamais rien acheté. Et puis cela fait déjà plusieurs années que la Samaritaine perd un à un ses bâtiments arts déco. Samaritaine
Enfant, j'aimais aller voir les chatons et les chiots de l'animalerie qui n'existe plus depuis des lustres (c'est maintenant l'immeuble Etam).
Il y a quelques semaines je suis montée pour la première fois jusqu'à  la terrasse vantée par les guides touristiques. Réputation méritée, car la vue plongeante sur les toitures autour de Saint-Germain l'Auxerrois est sublime. Fermeture pour travaux, ou fermeture définitive, la communication n'est pas claire.
Qui se souvient aujourd'hui des Trois Quartiers, ancien grand magasin chic transformé aujourd'hui en galerie commerciale triste. Il y avait au dernier étage du magasin un salon de thé au charme désuet très british.
Maman aimait aller faire ses achats un peu exceptionnels à la Samaritaine Capucines, dite de luxe, entre Madeleine et Opéra. Mon père raconte encore qu'un jour des années 50, il a fait scandale à une caisse des Galeries Lafayette, jurant qu'il ne remettrait jamais plus les pieds aux Galeries, et n' a compris les regards goguenards et méprisants  qui accompagnaient sa retraite, qu'une fois sur le trottoir. Il sortait du Printemps (ou l'inverse!).

Crédit photo Daniel Lebée, SDIG


Hello Kitty-san!

Hellokitty_1Dans le métro, ligne 8, toujours. Je suis assise sur un strapontin à côté d'une jeune femme niponne bcbg, mais pas total Vuitton. Dans le carré de places assises derrière nous, deux très jeunes couples japonais tendance gothique un peu bruyants. Ma voisine leur tourne ostensiblement le dos. A la Motte-Piquet-Grenelle monte un couple tout aussi japonais, qui vient s'asseoir sur les strapontins en face.  Plus âgés, élégance discrète et confortable. D'un coup ma voisine s'anime, toussotte et finit par attirer l'attention du monsieur installé en face d'elle. Etonnements, onomatopées, courbettes et salutations de part et d'autre. Je me retiens pour ne pas participer à la cérémonie qui dure jusqu'à la station Opéra où le couple d'âge mûr descend, presque à reculons. J'imagine que ma voisine vient de rencontrer fortuitement son chef de service en voyage à Paris avec sa femme. Interpétation libre des codes de reconnaissance et de politesse extrême orientaux que j'aime bien observer en douce, sans y comprendre grand'chose. Rien à voir avec les  exclamations joyeuses et baisers claqués que s'échangent juste au même moment les Dupontel qui viennent de tomber sur Rosine Lepinsec, la secrétaire du CE de la boîte, à la station Ginza dans le métro de Tokyo, pas croyable, hein ?


Grève des transports

à Panama City... ouf !Panama

Graham Green avait son
ambassadeur espion à La Havane, moi j'ai mon envoyée très spéciale à Panama.

Audrey-fille est là-bas depuis quelques jours pour un stage markeutinge de trois mois dans une multinationale de l'agro-alimentaire, Tout va bien, mais dans son mail hier elle m'écrivait

ce matin je suis arrivee tard au boulot 11h30 car il y avait des greves !!!
c est pire qu a paris !!!

Je sens déjà venir les commentaires amusés des ceusses-à-qui-on'la-fait-pas. Je vous entends ricaner de la bonne excuse de la stagiaire pour prolonger sa grasse mat', et de ma naïveté maternelle. Quand même ça ne s'invente pas une grève des bus au Panama ?


Vous montez ou vous descendez?

Où l'on voit que certains voudraient descendre en marche, alors que d' autres s'apprêtent à monter...

Mark, un ami américain vivant et travaillant en France depuis de nombreuses années, cite sur son blog un extrait de l'article du 3 juin de Thomas L. Friedman pour le New York Times : A Race to the Top.

Voici une traduction non autorisée de cet extrait :

En votant, les citoyens de la vieille Europe (France, Pays-Bas, Italie, Allemagne)  semblent dire à leurs dirigeants :  stop, arrêtez , nous voulons descendre ; alors qu'au même moment en Inde, le peuple a exprimé à son gouvernement : stop, arrêtez, donnez nous un escabeau, nous voulons monter.

Le reste de l'article, vision d'un journaliste américain à Bengalore, décrit le formidable appétit de réussite économique actuellement porté par les entrepreneurs et les employés indiens. Il le met en perspective avec  l'apparente asthénie (il ne dit pas paresse, mais doit le penser très fort) et le pessimisme européens. Il dit aussi que nous autres européens ferions bien de nous réveiller, et de mettre notre morgue de côté car ce n'est pas seulement à cause du faible niveau de rémunération que l'externalisation croissante de services de nos entreprises vers l'Inde menace l'emploi en Europe, voire aux Etats-Unis. C'est aussi, et surtout, à cause de la grande qualité et efficacité de ces services.

Coïncidence, la semaine dernière je dinais avec Melanie et Justine, ex-collègues chez Sun comme Mark. Melanie, de nationalité indienne, était de passage à Paris avant de rentrer à Puna (à 200 kms de Bombay vers le sud, je crois), où elle vit et est retournée travailler pour une entreprise indienne. Elle aussi nous disait sa fierté de travailler en Inde, et de voir le niveau de vie en constante progression dans son pays. Avec Melanie, nous refaisions le monde et rêvions du jour où les niveaux  sociaux entre nos continents seraient rééquilibrés, suivant le principe des vases communiquants communicants. Si le monde est en marche vers cela, alors restons à bord !


Droite gauche, le clivage

Panneau1_1En sortant du bureau je choisis pour rentrer de partir à droite ou à gauche.

Si je prends à droite, je vais vers la Porte d'Italie, je remonte à pied le long de voies qui longent bretelles d'accès du périphérique ou de l'autoroute. Les voitures me frolent, le trottoir est quasi inexistant. Même si le soleil brille, c'est tout gris-noir, craspec, sordide. Je laisse derrière moi ce qui me semble être la périphérie de Paris la plus désolée au sud, le Kremlin-Bicêtre. Je me hâte de traverser  le pont au dessus du flot rageur des voitures pour entrer dans Paris, mais l'environnement n'y est pas plus engageant. Je longe une énorme station service puante et suintante. Pas un magasin digne de ce nom sur mon chemin,  Encore quelques mètres et c'est presque un soulagement de s'engoufrer sous terre.Panneau2

Si je prends à gauche, c'est douceur et volupté presque champêtres. J'en oublie le périphérique qui passe très haut au-dessus de ma tête. Je longe un  parc parfaitement entretenu, j'arrive à la Poterne des Peupliers. Là c'est le treizième arrondissement, les petites rues coquettes qui remontent vers la Butte aux Cailles, les jolies maisons individuelles ou presque, avec des jardinets fleuris.

Evidemment maintenant que je sais, je vais prendre régulièrement à gauche et je vais finir par l'oublier, ce no man's land déshérité à quelques mètres de là, sur la droite. Il y a quelques années, c'était un peu comme ça à Issy-les-Moulineaux, à Arcueil, à La Place. Et puis peu à peu les choses ont changé, avec l'arrivée des entreprises, des bureaux, et la fermeture des petites usines et ateliers qui vivotaient  et déclinaient aux portes de Paris.