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12 notes en avril 2005

Diptères printaniers

Un jour rêvé pour le gobe-mouche

Cet après-midi, rue de la Convention, j'ai percuté un nuage de moucherons. Sensation peu agréable, il en entre dans la bouche, dans les yeux, pouah. Dans les bois à cette époque on rencontre parfois des nuages compacts d'insectes noirs à longue queue, au vol lourd, quasi-stationnaire. Indigestes.
Gobemouche

Je me suis souvenue que petite fille, quelqu'un m'avait fait un jour cette réflexion qui m'avait terrorisée :

Ferme la bouche, tu vas attraper des mouches !

Et puis que mon grand-père chantonnait souvent :

C'est moins grave que d'attraper la scarlatine,
C'est moins grave que d'avaler d'la mort-aux-rats.

Mandryka ©     2004


Avant, pendant, après

Les Blogs au Sénat, Paris, le 25 avril 2005

Lesblogs_senatLes nombreux comptes rendus (ou pointeurs sur) sont , , , et aussi ailleurs.
Les innombrables photos sont ici.

Ajout le dimanche 1er mai, source et crédit photo : Loïc

Lesblogsfilles

Ce qui suit n'est pas un compte rendu exhaustif, c'est juste un mémo-souvenir personnel de cette journée passionnante [].


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Mes acouphènes

Le mot est joli. Mes-z-acouphènes.
Au début, au fait cela fait combien de temps, un an ? plus ?
Au début donc, lorsque j'en ai parlé à mon médecin, et qu'il m' a demandé de décrire le phénomène,  je disais : c'est comme si j'avais une cigale entre les oreilles, derrière le crane. Poétique mais approximatif.

Je viens de trouver une bien meilleure comparaison. Le bruit que fait la cigale n'est pas suffisamment continu. C'est plus comme une chasse d'eau mal réglée, et qui n'en finit pas de se remplir. Une espèce de sifflement sourd. La différence c'est que la chasse finit toujours par s'arrêter, pas mes acouphènes. Donc j'ai un bruit de chiottes en permanence dans la tête. L'inspecteur du Permis de Conduire de Jean Yanne faisait un bruit d'évier, lui, quand son élève mal embouché le secouait  comme un prunier pour obtenir par la force son papier rose.

Faut pas que je me plaigne, c'est discret, ça ne s'entend pas de l'extérieur. Parfois c'est  dommage, ça pourrait au moins servir à stopper automatiquement les ronflements de mon voisin d'oreiller.


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La suite

sur le trottoir...

Rue de Sèvres, l'après-midi. Moi dans le 70, direction Maison de la Radio, assise dans le sens de la marche, côté trottoir. Il y a des manifs dans le quartier, et le bus est arrêté à la hauteur de la très jolie rue Rousselet. Lui, un peu vieux beau, musarde en longeant les vitrines, se dirigeant vers Duroc. Elle, jeune et jolie métisse outrageusement maquillée et curieusement coiffée, marche d'un pas vif en direction du Bon Marché. Il se croisent à la hauteur de mon bus arrêté.
Lebonmarche
C'est le chignon de la fille qui le retourne tout d'abord, d'un bloc. Son visage s'éclaire d'un grand sourire ravi qui tourne vite à l'émoustillé quand il a fini de la détailler de haut en bas, de dos. Il repart  cependant dans l'autre sens, fait quelques pas  et réflexion faite, se retourne encore pour l'apercevoir qui s'éloigne. A l'accélération soudaine de son pas dans la direction de la fille, je devine qu'elle s'est retournée elle aussi, et que leurs regards se sont croisés.

Le bus repart et j'ai beau me tordre le cou je n'arrive pas à voir si il l'a rattrapée, si elle s'est arrêtée pour l'attendre, ou si il a fini par abandonner et revenir sur ses pas.

En d'autres temps, sur ce même trottoir mais à hauteur du métro Vaneau j'avais croisé Jean Yanne. Et une autre fois, Marcello Mastroianni. Ces deux-là étaient d'une élégance inégalée, vraiment. Ni l'un, ni l'autre ne se sont retournés sur moi. Pas assez maquillée.


Mon bloc à blogs

la panoplie de la blogueuse parisienne :

Blocablogs_1La première édition de Paris blogue-t-il ?, c'était hier à l'Entrepôt. Joli succès que les gentils organisateurs ne manqueront pas de relater dans leurs comptes rendu sur ParisBlog. Merci à eux pour l'initiative, le choix du lieu, la performance du peintre Gallieni,  la pianiste chanteuse de jazz. Je regrette juste d'avoir oublié de leur suggérer pour la prochaine fois, d'utiliser un wiki pour les inscriptions, c'est plus facile pour visiter les blogs des gens que l'on va rencontrer (avant), et pour retrouver ceux avec qui on a sympathisé voire plus (après).

Je demande d'avance à ceux avec qui j'ai papoté et que je vais oublier de citer, de bien vouloir m'excuser, ils peuvent m'envoyer un commentaire de réclamation ;)

Clic pour la suite et savoir qui, quel ou quelle... et surtout parce qu'il y en a qui ont fait des notes sur la soirée plus originales ou plus complètes, selon, que la mienne...

 

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Fausse modestie

...pas doué pour les métaphores...

Dans Un Pedigree, Patrick Modiano raconte ses ballades du samedi avec Raymond Queneau qui lui disait que ses meilleurs moments, c'était quand il se promenait l'après-midi pour écrire des articles sur Paris dans l'Intransigeant. Modiano évoque alors le rire de Queneau :

Moitié geyser, moitié crécelle. Mais je ne suis pas doué pour les métaphores. C'était tout simplement le rire de Queneau.

Et c'est tout simplement le style de Modiano. Décrire sans jamais utiliser de métaphores, ou presque. Evoquer sans accumuler les références documentaires. Laisser le lecteur trouver lui-même les images en farfouillant dans sa propre histoire, celle de ses parents, ou dans d'autres sources de vrais-faux souvenirs, comme le cinéma et les vieilles photos. Je veux croire que Modiano est très doué pour les métaphores, mais qu'il s'en méfie et les élimine implacablement quand elles lui échappent. Et il a bien raison.


Par[ad]is perdu ?

où l'on voit que la nostalgie peut être positive...

Cette note est un écho à quelques uns des billets de Didier (je suis in, ...inadapté) que je vais sans doute croiser ce soir à Paris blogue-t-il ?

La nostalgie française, 31 mars, 10 avril
J'aime les grands boulevards, 5 avril
Ma grand-mère, 29 mars

Je suis friande de ces petits textes qui raniment des sensations oubliées et me donnent l'envie d'en écrire quelques uns à mon tour. Il n'est pas question de se complaire dans la nostalgie, mais il faut absolument profiter de ces extensions numériques et collaboratives de nos mémoires, et contribuer à la constitution des strates successives qui vont s'accumuler avec les  générations.

En attendant l'inspiration un peu lente à venir, je me contente de piocher dans mes souvenirs de lecture non numérique, pour vous faire partager le plaisir  renouvelé à feuilleter les photos de Brassaï dans l'album Paris Tendresse (1990, Hoëbeke), et à relire le texte de Patrick Modiano qui les accompagne.

Brassai

[...] Certaines personnes restent prisonnières d'une seule période de leur existence où elles ont connu leur apogée. Au cours des années soixante, nous avons pu croiser encore quelques naufragés des années trente. Ils continuaient de vivre dans un monde qui n'était plus le leur. Mais aussi, chaque époque cultive ses nostalgies et se penche  souvent sur celle qui l'a précédée comme un paradis perdu. Nous rêvons au Paris des années trente, grâce aux images qu'un photographe nous a transmises.
[...]
Certaines de ces photos nous ramènent à la lisière de notre mémoire et réveillent les images et les odeurs de l'enfance.


Poudre aux yeux

C'est quoi ce blog (le mien) ?

Ca va mal, j'en suis arrivée au point de recycler un commentaire (de moi) en note.  Etant du genre studieux et appliqué, j'avais réfléchi très fort à ce que je pensais être le sujet de la note du jeudi 7 avril chez leblase, avant d'envoyer  un commentaire.

MatriochkaLe blog à Leblase, c'est un blog matriochka, catégorie qui n'a pas été identifiée dans le hors-série SVM pour la bonne raison qu'il n'en existe qu'un seul comme çà ! La plupart des commentaires chez leblase est un faux ont  la forme et le fond de vraies notes, et ils  sont eux-mêmes commentés parfois indépendamment du thème de la note d'origine. C'est  fou, souvent formidable, mais difficile à suivre. Et puis il reste l'impression d'une matière foisonnante, intellectuellement top, généreusement dispensée par des contributeurs talentueux, mais qui se dissoud et se perd presque instantanément dans la blogatmosphère. Pour moi qui ait été dressée professionnellement à la conservation et à la valorisation de l'information, c'est un vrai crève-coeur, mais aussi un formidable apprentissage ;)  C'est aussi un des rares blogs où l'on voit des commentaires (ou commentaires de commentaire) illustrés par des photos. Infiniment plaisant et frustrant à la fois, c'est bien évidemment ce que vise le maître des lieux.
Ombre
J'en reviens à ma contribution de l'autre jour, sur la prostitution bloguesque (sic) :

Au risque de paraître péripathétique, je viens avec ma petite épuisette à commentaires me mesurer au chalut du patron de pêche, céans. Je l'avoue, mon blogue en ce moment me sert d'attrape-couillon. Attention pas de méprise... J'ai appris ce terme il n'y a pas très longtemps d'un copain du sud-ouest qui désigne ainsi le maquillage des filles. Je suis à un  âge où je me fais petit à petit à l'idée difficile que le "paraître" n'est plus mon copain, et que je reste bien seule avec mon   "être", tout nu (pas au féminin, exprès). Mon blogue avec ses commentaires me sert à habiller mon "être", mais pas à le déguiser (enfin, j'espère).

Presque aussi sec, Leblase m'a répondu :

>Salut tilly,
Les filles pratiquent donc l'attrappe-couillons depuis des temps immémoriaux s'il faut en croire ton ami du Sud-Ouest. Je me disais bien que j'étais un nigaud;-)
Tu exprimes très bien un autre aspect du (de la ) blogueur (se), sauf que tu es une pionnière dans cette utilisation ou tout au moins dans la lucidité et franchise avec lesquelles tu joues de l'outil.
"Habiller mais pas déguiser" est quasiment une question philosophique à laquelle l'ami Fulca -actuellement dans le bus de la campagne pour le traité de Nice (hinhin!)- répondrait avec sa verve et son acuité habituelle sur la forme.
Pour le fond, c'est un vrai sujet de débat.
Ainsi, leblase est un faux (nom) mais en dehors de la nécessaire distanciation, je ne me déguise pas et agis selon mes critères, sans modifier ce que j'appellerai mon code de conduite: que ce que je fais plaise ou non fait partie de l'expérience, mais n'est pas le moteur.
Tu mets dans le sujet un élément jusqu'ici absent: le blog par rapport au "paraître" de la vie réelle.
C'est assez passionnant, franchement, et j'espère que nous parviendrons à y apporter de la matière ici.

Chouette réponse, non ? Mais il n'y a pas eu le débat promis, moi-même étant par ailleurs infoutue de relancer. Je suis pas très interactive comme fille. Donc si par hasard, comme sur  l'pont du Gard, vous  passez par ici, et souhaitez disserter sur l'être, le paraître et les blogs, ou autre chose, soyez les bienvenus, mais n'attendez pas de ma part une répartie à la Leblase. Merci.

Leblase> Si ça marche (j'en doute fort un peu), je reviendrais chez toi avec une synthèse du débat... promis ;)