La Saint-Valentin selon Michel L.
mercredi 16 février 2005
J'ai reçu ce matin un courriel qui m'a fait monter les larmes aux yeux. J'ai eu un peu honte du cynisme que j'affiche vis-à-vis du cirque de la Saint-Valentin, car ce message, c'est exactement ça, un petit bouquet d'émotions et de bonheurs partagés, reçu par surprise au milieu du mois de février. Il est venu d'un adorable vieux monsieur né en Pologne, qui ne veut plus qu'on l'appelle Micha depuis le 13 décembre 1981. Ce jour-là, il a tout quitté, à soixante ans passés, et il est parti avec sa femme Christine (pas Christina) aux Etats-Unis, pour une nouvelle vie, encore une fois. C'est un ami de mon père Charles, ils se sont connus dans un camp de travail en Allemagne, ils avaient vingt ans ou un peu plus. Michel était témoin au mariage de ma soeur Claire avec Jean-Marc, et il était avec nous pour le mien avec Alain, le 11 décembre 1981. Nous n'avions plus de nouvelles jusqu'à l'année passée quand mon beau-frère a fini par retrouver l'adresse de Mike, sur Internet, et que quelques uns des fils cassés par l'histoire, les exils, le temps qui passe, ont été renoués.
Voilà ce qu'écrit Mike L., alias Michel. Je n'ai rien changé à ses fautes attendrissantes [j'ai ajouté quelques apartés pour la compréhension] :
[...] Je me souviens parfaitement vous, les nouveaux-mariés [ma soeur et son jeune époux] et les traits des tous participants : Je me souviens monsieur le Maire à l'Hôtel de Ville, à Orsay. Et puis : un grand bal et gloutonnerie dans une maison quelque part près d'une piscine... Ma mémoire résonne de nouveau - après cinque ans, à Paris, la situation semblable : Les noces de Tilly... Cettes réminiscences ne sont pas seulement grâce à ma mémoire très forte mais aussi le fait que les événements mentionnés s'enfonçaient profondement en nos coeurs - ils nous accompagnerons jusqu' à la fin (même plus long...). Tout court : Merci que vous ne nous oubliez pas.
L'Internet, mal usé, a ses côtés faibles, mais nous y voulons voir des avantages. Bien que dispersés en diverses pays et provinces nous gardons nos liaisons. Nous sommes très reconnaissants à Jean-Marc et à Claire de nous retrouver en Amérique éloignés. Et aux Richards [Alain et moi] et à toute la famille de Jean-Luc [mon frère] pour leur photos et les nouvelles - on dirait que nous vivons tous ensemble, que nous sommes des voisins réels ! Ces sont seulement les aînés : Suzel et Charles [mes parents], Christine et Michel qui échappent aux conquêtes de l'électronique moderne: les uns d' Internet, les autres de la photographie digitale. Mais celà on peut compléter par l'aide de famille.
Il-y-a des années que nous avions passé ensemble les vacances à Canet-Plage. Est ce que vous vous rappelez [bien sûr Michel !] ? Un certain soir nous regardions la danse Catalane sardane [ici Michel a écrit "cerdan". La sardane, moi je l'avais oubliée] (danse de l'amitié) Les participants font un grand cercle et dansent sur ses places, tenant les mains l'un l'autre. Voilà comme nous actuellement... Ecoutez. Dansons le sardane !!!
La sardane, Picasso (cette image est peut-être protégée par copyright)