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10 notes en février 2005

Une petite note de jazz

Jeudi soir, je suis allée toute seule au Petit Journal Montparnasse écouter Sara Lazarus. Grand plaisir avant même le début du concert, de retrouver Isabelle (ma prof de jazz vocal) venue en fille elle aussi. Isabelle a été elle-même l'élève de Sara. Dans le JDD du 20 février, Alexis Campion écrivait :

   
Saralazarus_1[Sara est] plutôt traditionnelle avec le répertoire. Pour elle, les standards recèlent force et magie, tradition et actualité. Depuis 1991, Sara enseigne le jazz vocal à Paris et chaque été à Marciac, elle anime une master class ultra-prisée. Elle a lancé de très prometteuses chanteuses dont elle-même est devenue fan :  Isabelle Carpentier, Deborah Tanguy, Louise Blackwell. Sara dégage un swing assuré, une simplicité et une joie de vivre enivrantes. Elle signe enfin son premier album, le bien nommé Give Me the Simple Life.[...]

Comme sur le CD (sortie le 7 mars, Dreyfus Jazz),  c'est Alain Jean-Marie qui accompagnait Sara au piano, avec Gilles Naturel à la basse et Andrea Michelluti à la batterie. Bireli Lagrène, guitariste virtuose est venu les rejoindre, pour en particulier un formidable duo avec Sara sur... Smile !

Isabellecarpentier_1Moi qui cherchait une interprétation swing pour m'aider à travailler ce morceau, j'ai été plus que gâtée. "Parle-nous, raconte une histoire" me demande souvent Isabelle, et c'est bien exactement ce que fait merveilleusement Sara, avec une gestuelle simple et expressive. "Pose le ralenti à la fin, attends, reste avec nous". Dans un mois, il y aura une journée atelier avec Pierre Christophe au piano et Cédric à la basse, pour accompagner nos solos amateurs. Promis, Isabelle, je me lâcherai sur Smile ;)

Allez voir le site Stella Prod de ma copine Stella, encore une élève d'Isabelle ! Bientôt je vous présenterai toute la promo Isabelle-Carpentier 2005, et notre fabuleux projet de classe-de-chant au Vietnam en février 2006, sous la houlette de Denis Thuong.


Sur la route du pinot noir

à propos de Sideways, film américain de Alexander Payne

Ce film, plein de gens vont aller le voir c'est sûr, ils auront raison et passeront un super bon moment. C'est bien, mais pas aussi génial que ça. Lire aussi (si on aime comme moi le genre américain-déglingué intello-alcolo) Ray Carver, Richard Brautigan, Jim Harisson et tous leurs copains. Ou revoir Short Cuts d'Altman.

Juste un truc dans le scénar qui m'a fait tiquer. C'est quand Miles (le prof dépressif) flippe parce que son roman est refusé par l'éditeur. Un peu sadique, il fait un vague chantage au suicide, mais finalement dit que non il se ridiculiserait une fois de plus, qu'on n'a jamais entendu parler du suicide d'un auteur qui n'a pas encore été publié. Jkt_2 Et là, son pote Jack (l'intermittent du spectacle body buildé) lui rabat son caquet, en lui faisant remarquer que si justement, il y en a un, John Kennedy Toole qui s'est flingué à cause du refus de l'éditeur, et a été publié des années plus tard (en plus il a eu le prix Pultizer à titre posthume pour La Conjuration des Imbéciles). Que Miles ait entendu parler de JKT, passe encore, mais Jack, ça j'y crois pas un seul instant ! Ou alors, il faut revoir tout le film et comprendre que dès le début, Jack fait le jacques exprès pour mettre son pote en valeur et lui faire oublier ses idées noires.

Donc de deux choses lune, ou bien le scénar est buggé, ou bien c'est moi qui me suis faite avoir. Et la troisième, c'est le soleil (In Paroles, Prévert).


Larmozieu

sur les échanges de regards, de sourires et de larmes dans le métro parisien (voir aussi la note de Durell, pour un autre registre)

Ligne 8, direction Balard, vers 11 heures, hier matin. Le SDF clochard vient  vers moi du fond de la rame. Pas véhément, pas insistant, juste épuisé, au bout du rouleau. Il  se place devant chaque passager, un peu trop près, il penche sa grande carcasse, avance sa grosse paluche gercée et marmonne tout doucement des mots qu'on entend pas. Ça lui prend trois stations pour faire tout le wagon, et quand il se penche vers moi, il n'y a que quelques centimes d'euros dans sa main.  J'y mets une pièce sans le regarder dans les yeux. Il s'assoit sur le strapontin en face et je sens qu'il cherche mon regard. 2 euros pour le sourire qu'il m'a donné, c'était vraiment pas cher. Il avait relevé la tête, il avait des yeux bleus et me souriait comme un petit enfant, ce géant tout abîmé.  [Niagara] J'ai pris une grande respiration ventrale, reniflé un bon coup. Ouf, personne n'avait rien vu. Si, une jeune fille  qui me faisait face, un peu plus loin,  qui serrait ses lèvres très fort mais n'arrivait pas non plus à ne pas pleurer.
Smile


Dans le sac à main des dames

ceci n'est pas le titre d'une nouvelle chanson de Souchon...

A propos du nombre d'invitations Gmail dont il dispose maintenant pour les distribuer, Mark propose une réflexion positive sur la confiance que l'on peut avoir dans la sécurité de ce type de plateforme de messagerie.

Une autre façon de dire un peu la même chose - en français ;) : Michel Serres (philosophe et historien des sciences) parle du syndrome du sac à main de Madame.

Nous pensons toutes qu'il n'y a rien de plus privé et de personnel que son contenu. Touche pas à mon sac à main ! Pourtant, bien obligées de reconnaître qu'il contient à peu de choses près les mêmes bricoles achetées au Monop du coin, que celui de nos copines, y compris stylo, tampax, doliprane, etc. Ce sont les notres, c'est tout.

A défaut de les expliquer, cette métaphore sexiste :( illustre plutôt bien quelques unes des  réactions paranos suscitées (surtout en entreprise) par les discussions sur confidentialité, image, secret, sécurité.


Vade Retro Fatalitas

Merci à Mouche  (elle est  très jeune mais elle a l'oeil). Voir sa note Coquille révélatrice qui m'a menée sans qu'elle l'ait voulu sur ce chemin.

Ce qui suit est la reprise de mon commentaire en réaction à  l'éditorial du 14/02/05 Seniors : le chômage fatal ? sur cadremploi, qui présente un rapport de la Dares (Ministère du Travail)  montrant que la France est l’absolu mauvais élève européen en matière d’emploi des seniors, mais, qu’en plus, notre pays, s’avoue incapable de corriger le tir (sic).

La quantité et la qualité des réactions à cet article montrent bien que les quinquas "accablés" en ont encore sous le pied et ne s'accommodent nullement de la situation. J'ose espérer la publication d'une synthèse des commentaires, avec retour aux auteurs de ce  &#@! rapport.  En plus, cela fera un pendant réaliste au triomphal dossier dans Courrier Cadres, où l'on lit qu'en fait  sur 77 sociétés qui ont recruté des quincadres entre 2003 et 2004, 80% n'en ont embauché que 1 ou 2.  Pas de quoi pavoiser, effectivement.

Et pourtant, comme tous ceux et celles qui s'agitent du mieux qu'ils peuvent pour rester dans le courant sans y parvenir vraiment, je cotoie souvent dans mes recherches, des cadres et entrepreneurs plus jeunes qui se plaignent d'avoir beaucoup trop de travail...

Suite publiée le 23 février : 0/20 à cadremploi

Heureusement que j'avais copié mon commentaire ici, le site cadremploi.com n'a publié aucune réaction envoyée après le 18/02/2005, donc la mienne  ;)


La Saint-Valentin selon Michel L.

J'ai reçu ce matin un courriel qui m'a fait monter les larmes aux yeux. J'ai eu un peu honte du cynisme que j'affiche vis-à-vis du cirque de la Saint-Valentin, car ce message, c'est exactement ça, un petit bouquet d'émotions et de bonheurs partagés, reçu par surprise au milieu du mois de février. Il est venu d'un adorable vieux monsieur né en Pologne, qui ne veut plus qu'on l'appelle Micha depuis le 13 décembre 1981. Ce jour-là, il a tout quitté, à soixante ans passés, et il est parti avec sa femme Christine (pas Christina) aux Etats-Unis, pour une nouvelle vie, encore une fois. C'est un ami de mon père Charles, ils se sont connus dans un camp de travail en Allemagne, ils avaient vingt ans ou un peu plus. Michel était témoin au mariage de ma soeur Claire avec Jean-Marc, et il était avec nous pour le mien avec Alain, le 11 décembre 1981. Nous n'avions plus de nouvelles jusqu'à l'année passée quand mon beau-frère a fini par retrouver l'adresse de Mike, sur Internet, et que quelques uns des  fils cassés par l'histoire, les exils, le temps qui passe, ont été renoués.

Voilà ce qu'écrit Mike L., alias Michel. Je n'ai rien changé à ses fautes attendrissantes [j'ai ajouté quelques apartés pour la compréhension] :

[...] Je me souviens parfaitement vous, les nouveaux-mariés [ma soeur et son jeune époux] et les traits des tous participants : Je me souviens monsieur le Maire à l'Hôtel de Ville, à Orsay. Et puis : un grand bal et gloutonnerie dans une maison quelque part près d'une piscine...  Ma mémoire résonne de nouveau - après cinque ans, à Paris, la situation semblable : Les noces de Tilly... Cettes réminiscences ne sont pas seulement grâce à ma mémoire très forte mais aussi le fait que les événements mentionnés s'enfonçaient profondement en nos coeurs - ils nous accompagnerons jusqu' à la fin (même plus long...). Tout court : Merci que vous ne nous oubliez pas.

L'Internet, mal usé, a ses côtés faibles, mais nous y voulons voir des avantages. Bien que dispersés en diverses pays et provinces nous gardons nos liaisons. Nous sommes très reconnaissants à Jean-Marc et à Claire de nous retrouver en Amérique éloignés. Et aux Richards
[Alain et moi] et à toute la famille de Jean-Luc [mon frère] pour leur photos et les nouvelles - on dirait que nous vivons tous ensemble, que nous sommes des voisins réels ! Ces sont seulement les aînés : Suzel et Charles [mes parents], Christine et Michel qui échappent aux conquêtes de l'électronique moderne: les uns d' Internet, les autres de la photographie digitale. Mais celà on peut compléter par l'aide de famille.

Il-y-a des années que nous avions passé ensemble les vacances à Canet-Plage. Est ce que vous vous rappelez
[bien sûr Michel !] ?  Un certain soir nous regardions la danse Catalane sardane [ici Michel a écrit  "cerdan". La sardane, moi je l'avais oubliée] (danse de l'amitié)  Les participants font un grand cercle et dansent sur ses places, tenant les mains l'un l'autre. Voilà comme nous actuellement... Ecoutez. Dansons le sardane !!!

Sardane_1


La sardane, Picasso (cette image est peut-être protégée par copyright)


Blogométrie

Hors sujet sur Les Coulisses des Blogs 3, Politique

Hier. A la console, BJ (blog-jockey) 2LM se déchaîne. A chaque nom prononcé à la tribune, dans la salle, ou qui lui passe par la tête, il cliquette et envoie sur le grand écran une mosaique changeante de fenêtres, avec le blog, les statistiques de fréquentation, les commentaires, les photos. Grandiose, mais cela détourne pas mal l'attention des propos échangés juste en-dessous.

Ça m'énerve aussi un peu, toutes ces courbes SiteMeter himalayesques, moi qui était béatement ravie il y a quelques jours, quand le nombre de commentaires reçus sur mon blog a enfin atteint puis dépassé le nombre de notes publiées (aujourd'hui, j'en suis à 31 commentaires pour 23 notes). Mais j'apprends plein de trucs nouveaux :

Et aussi comment on revient en un clic d'un album photo au blog, ce que je n'avais pas encore trouvé toute seule ;(

Pendant ce temps-là, le débat très consensuel et bon enfant sur les blogs politiques se poursuit sobrement. Personne ne bronche lorsque BJ 2LM les chauffe un peu en comparant la blog attitude bleu-blanc-rouge (-) avec celles (+) des estoniens, iraniens et autres scandinaviens. La note grinçante est donnée avec beaucoup de talent par la vedette-victime de la série Puteaux, son univers impitoya-a-ble [et hop, une citation de plus].

SixApart ça, tout était très-très bien, les chaises, les badges, le coquetèle.

Cela m'a fait très plaisir de rencontrer IRL Michel qui était l'un des premiers à m'avoir envoyé un commentaire. Il était accompagné d'un voisin de Montmorency qui lance un blog dont je n'ai pas retrouvé l'adresse (utopieaction ?). Pascale est aussi charmante que ses pages sont savoureuses.


Evangélisation

petite visite très peu guidée pour des premiers pas dans la blogosphère

Cette note est à l'attention presque exclusive des parents et amis non-blogueurs (ie. dépourvus de weblog, ou blog) que je bassine depuis quelque temps avec mon nouveau dada, qui s'inquiètent sans oser me le dire pour mon équilibre psychique, et qui sont venus évaluer par eux-mêmes l'étendue des dégâts.

Commencez par mon blogue, ce sera rapide vu mon peu d'ancienneté. Ensuite faites un tour et des détours parmi les blogues que j'aime (colonne de gauche). Cela pourra vous entraîner très loin de ma page, mais vous connaissez l'adresse pour revenir tout seuls, avant que des recherches onéreuses ne soient lancées pour vous récupérer.

Si vous revenez sains et saufs, laissez moi un petit commentaire de votre visite, ou mieux encore continuez par ces excellentes lectures indispensables (copyleft Hubert, In leRomanais):

J'ouvre mon blog (1/5) : Qu'est-ce qu'un blog ?
J'ouvre mon blog (2/5) : Un blog pour quoi faire ?
J'ouvre mon blog (3/5) : Comment écrire ? Comment blogue-t-on ? 
J'ouvre mon blog (4/5) : Où ouvrir son blog ?
J'ouvre mon blog (5/5) : Un blog et après ? 

Mesdames, Messieurs, j'espère que cette visite vous aura plu et donné l'envie de revenir. Noubliez pas votre guide !


[vu] vaisselle tendance

Réquisitoire inutile contre l'assiette urinoir

Déjà qu'il avait fallu trouver design chic, les assiettes rectangulaires et les carrées, soi-disant japonisantes, sauf qu'au Japon et sauf erreur, on ne mange pas dans des assiettes, pas vraiment. Mais ÇA, non alors.

ÇA sert d'assiette pour le dessert dans les restaus branchouilles. On y sert genre une quenelle de crème glacée sur un petit Lu, plantée d'un baton de canelle, avec des ziguouiguouis de sauce chocolat tout autour. C'est comme une coupe ou un grand bol, mais avec l'ouverture verticale devant vous, légèrement désaxée et inclinée vers l'arrière. C'est en faience porcelaine blanche. La personne assise à table en face de vous ne peut pas voir ce qu'il y a dans votre urinoir.

Mais j'ai sans doute tort de m'énerver. Comme toute espèce mal adaptée à son milieu naturel, l'assiette urinoir est certainement vouée à une extinction rapide par voie de casse dans des éviers et lave-vaisselles hostiles.

CarreVoici J'ai retiré la photo de l'oeuvre de Marcel Duchamp, que j'avais vue au Musée d'Orsay (exposition Stieglitz, 2004) et qui a fait naître cette association d'idées culino-artistico-sanitaire


PS - J'accepte sur cette note, tous les commentaires, sauf celui de Monsieur Caca


Mon premier Paris Carnet de bal

à la Passerelle, rue Saint-Hubert, onzième arrondissement de Paris

J'y ai noté celles et ceux que j'ai rencontrés hier soir avec beaucoup de plaisir :

Les mamans : celle de Lou et Garance, celle des Tarquinounettes, celle des Fûûmants Roses

Les gamins : Monsieur Peer, Lunar que j'ai dû assommer avec mes histoires  d'avant l'Internet.

Les grands frères : Cyril, Hubert le Romanais, Capitaine Laurent, Maitre Eolas victorieux, mais l'air modeste.

Honte rétrospective et regret, le rateau que j'ai pris avec le padawan.

Je laisse le soin à la jeune et jolie journaliste sans blog qui tournicotait autour des tables de nous restituer (dans quel journal ?) la typologie socio-pro des participants. Pour ma part j'ai causé avec trois journalistes (dont un double), deux avocats, des informaticiens, quelques incertains et aucun ragondin (mais il y avait un castor qui distribuait des truffes au chocolat).

J'ai aussi reconnu La Mouche très entourée (qui donc étaient les coches de la mouche ?), et les Fûûmants Roses (ce sont de bien jolies petites fûûmantes).

Tilly t'es courge de pas avoir pris ton appareil à photos (comme ça si je me relis la prochaine fois, j'oublierai pas).