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13 notes en janvier 2005

simplydoc

Je viens de créer simplydoc, un sous-weblog du blogue de tilly, pour y publier des notules un peu plus sérieuses et orientées métier (je n'ose pas dire encore pro ou business, mais c'est l'esprit...). C'est parti avec :

  1. un très court relevé de notes  prises lors des journées sur les métiers d'archiviste, bibliothécaire et documentaliste, à la BnF, les 28 et 29 janvier 2005
  2. une info sur la législation en cours du droit d'auteur dans la société de l'information

A venir plus tard  : des réflexions sur la documentation structurée XML, DocBook, le management de l'information en entreprise, le conseil en ingénierie documentaire, et plus, ou moins, suivant inspiration.


Coquille triste

à Jacques Villeret

Evoquant la révélation brutale d'un douloureux secret de famille au moment de l'adolescence de l'artiste, le journaliste du JDD écrit :

[cette] blessure qui l'étouffe

Hors dans le contexte de l'article, il aurait fallu écrire plus exactement :

[cette] blessure qu'il étouffe

Voulant dire, une souffrance que l'on tait. Cette belle coquille pleine de sens et de larmes est malheureusement peut-être plus exacte que sa correction, si ce sont bien les souffrances morales de Jacques qui ont fini par le submerger physiquement.


Sacrés monstres

Sommes allés voir Molly, hier soir, pièce jouée à la Gaîté Montparnasse. Sans rien savoir ni de l'auteur (Brian Friel, irlandais), ni du sujet - c'est bien parisien, ça ! Seulement il y a Fabrice Luchini et  Laurent Terzieff à l'affiche. Alors duel ou duo ? Ni l'un, ni l'autre puisqu'il s'agit d'un trio et que comme le titre l'indique, c'est le rôle féminin qui est le principal de cette magnifique pièce où les monologues des trois personnages alternent sans qu'il y ait jamais de dialogue/conversation entre eux. Caroline Silhol est la merveilleuse Molly, mal voyante mais bien dans son handicap (nous dit-elle) jusqu'à ce que son effervescent de mari (FL) et un arrogant chirurgien ophtalmo (LT), la persuadent de se laisser opérer après quarante années de cécité. Elle n'a rien à perdre disent-ils. Ben si, elle perd tous ses repères justement, et finit par disjoncter. Complètement inconscients de ce qu'ils ont causé, les deux monstres d'égoïsme tourneront le dos à la pauvre Molly et à sa folie, sans remords. Cynisme léger et teinté d'humour, ton sensible et émouvant, beau texte un peu long.

Seul bémol, la salle. Ce théâtre (privé) est vraiment pourri, il ne ressemble à rien, une honte, surtout au tarif du fauteuil - et pire du strapontin, puisque c'est le même - 40 euros en moyenne.


Ça aurait fait une chouette chronique

Hier, 11 heures et des poussières, RER C, entre Javel et Saint-Quentin-en-Yvelines. Cela faisait un moment que je n'avais pas fait le trajet, alors que pendant presque quinze ans (mars 1989 - février 2004), c'était deux fois par jour. Au début j'ai pas remarqué le type face à moi, deux banquettes devant. Je pensais évidemment à mon blogue, et à la chouette chronique ordinaire que j'aurais pu tenir si j'en avais eu un plus tôt (blog). J'aurais raconté :

  • la dame qui tricotait au début, puis qui brodait ensuite des nappes immenses et serviettes assorties avec des mimosas dessus, tous les jours
  • les rencontres et amitiés (Armelle installée au Puy-en-Velais, Michael reparti à Seattle, avec qui je corresponds toujours). Tiens je vais leur dire que j'ai un blogue, que c'est un peu ce qui remplace toutes ces petites conversations qu'on croit sans importance, mais qui me manquent beaucoup maintenant et que je compense ici
  • les arbres fracassés des bois de Saint-Cyr après la tempête de décembre 1999
  • comment j'allais au bout du quai de Javel pour chanter à tue-tête les morceaux que j'étudiais aux cours de jazz de l'ariam
  • les couleurs d'incendie des levers de soleil sur Meudon, parfois
  • les jardins ouvriers le long des voies avant Chaville-Velizy au printemps, et les campements des SDF dans les bois de Versailles, l'hiver (je me suis demandé si ce n'est pas là que dimanche dernier le froid et la misère en ont tué un)
  • la vue sur la pièce d'eau des Suisses et le chateau de Versailles juste avant d'arriver à Saint-Cyr (sauf l'été, avec les feuillages des arbres on ne voit presque plus rien)
  • celle de la Tour Eiffel qui étincelle au retour quand le train est sur le viaduc d'Issy-Les-Moulineaux

Il y avait tout de même ce courriel récurrent (je dirais 4, 6 fois par an en moyenne) que je composais les petits matins de galère sociale et que je postais en arrivant au bureau : 

Subject: Pour les perturbés du RER C, ce JJ-MM-AA

J'y donnais les horaires de retour susceptibles de modification (sic) que j'avais relevés sur les feuilles affichées dans la gare. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre fait ça, maintenant.

Quand j'ai quitté ma globosphère blogosphère rêvée, et repris pied dans la réalité, j'avais oublié le paysage, le wagon, où j'allais et pourquoi.  Faire gaffe, comme le dit Cyrille
à ne pas voir dans tout et dans rien le sujet d'une notule à piéger et faire se pâmer un nouveau lecteur. Mais l'un dans l'autre et comme y'a pas de mal à se faire du bien, je continue, pour moi, na.

C'est à ce moment, on arrivait à Viroflay, que le type deux banquettes devant a retenu mon attention. Il était dans sa *sphère à lui, qui consistait à se montrer à lui-même comme il était bon dans son rôle d'organisateur institutionnel. J'explique. Entre Viroflay et SQY, il a monté trois-quatre réunions différentes pour "faire le point sur  ***", dans la journée. J'imaginais la tête et les réactions des convoqués à l'autre bout de la communicaton. En deux stations, il a refait au téléphone tout le process de management de l'information de sa boîte, et dit que ça suffisait ces mails, qu'il fallait revenir à la diffusion papier ! Sans doute que j'ouvrais des yeux ronds comme des flans et que j'avais un petit sourire cynico-pas-entendu-du-tout en le regardant et en l'écoutant dégoiser. J'ai eu un peu peur ou honte (j'écrivais déjà cette note dans ma tête) quand il m'a soudain fixée, sans interrompre son flux d'instructions cominatoires à destination du pauvre Paul. J'ai tourné la tête, et tiens on passait juste devant le chateau, et avec ce beau temps sec et froid l'éclairage était sublime.


Pourquoi tant de haine ?

Les oreilles des DSI ont dû leur siffler, hier soir pendant les Coulisses des Blogs, spéciales Entreprise.

Plusieurs intervenants ont affiché leur déni de confiance vis-à-vis des malheureux et dit s'être tournés vers l'outil weblog pour fuir à toutes jambes les usines à gaz informatiques, et mettre en place tout seuls et très rapidement des solutions souples et pas chères à des besoins pas trop sophistiqués. Sévères ? Ingrats ?

Peut-être pas si étonnant que ça, si l'on considère que l'information dont à besoin l'entreprise pour fonctionner est le plus souvent déjà présente en interne, et que l'information de type documentaire (texte, image) pèse près de 70% du capital des connaissances de l'entreprise, à côté de 30% de données structurées. Pour moi c'est seulement depuis peu que l'on commence à se pencher sur la gestion de ces gisements d'informations peu structurées dans l'entreprise, et que les outils qui vont bien apparaissent. Les DSI sont peut-être sur la touche sur ce coup là, mais il leur reste sans doute encore pas mal de grain à moudre avec les données très structurées. Là où il y a beaucoup à faire et vite, il vaut mieux partager le gateau en fonction des compétences, et éviter de se bouffer le nez entre spécialistes !

Je suis beaucoup plus inquiète du silence radio des professionnels de l'information-documentation (alias documentalistes). Ils devraient faire attention à ne pas rater une nouvelle occasion de jouer un rôle de premier rang dans l'organisation de la communication et du management de l'information dans l'entreprise. Sinon, c'est Com et Marketing qui vont tout rafler (voir CapGemini).

Addendum, le 24 jan 05 : ma remarque ci-dessus a dû paraitre déplacée à ceux qui connaissent déjà, et surtout à ceux qui animent urfist.info "Actualité des Sciences de l'Information" où l'on touve notamment une liste "Weblogs et Sciences de l'Information".  Mea culpa pour cette surdité passagère, je suis maintenant  à l'écoute ;)

Six Apart ça, c'était très bien, juste un peu torride sur la fin, rapport au grand nombre de participants et à la durée de la séance, et les rafraîchissements étaient les bienvenus. En tout cas cela a flatté efficacement et agréablement mon côté nouvelle blogeoise, sensible aux paillettes  ;)

AMHA, le thème "blogs en entreprise" est loin d'avoir été épuisé, et plusieurs autres questions mériteraient d'être abordées lors de prochaines éditions, comme :

  1. blogs de consultants indépendants (vus comme micro-entreprises)
  2. pérennité des données, réutilisation des notes, formats de données, récupération (autrement dit : et XML dans tout ça ?)
  3. architecture d'intégration avec d'autres outils de diffusion de contenu : wikis, CMS, etc.

Bison Ravi

Jeu : Mais qui donc se cache derrière ce fier totem ?

Son premier job en 1943, c'était à l'AFNOR. Par la suite, il a joyeusement brocardé l'institution dans "Vercoquin et le plancton" premier roman presque autobiographique. Sous le nom de Consortium National de L'Unification, l'entreprise fabrique des dossiers d'information sur tout ce qui existe, travail colossal et parfaitement inutile, que concrétise la prolifération des Nothons, petits fascicules gris souris qui tentent de régler toute l'activité humaine.

Quand je travaillais à l'AFNOR, dans les années 70, j'ai entendu dire que le manuscrit de la norme des injures (canular dont il était également l'auteur) avait disparu, volé. Je trouve dommage que le site de l'AFNOR ne rende pas, dans un petit coin, hommage à ce génial touche-à-tout (littérature, musique, cinéma).

Il aurait été un formidable blogueur.

Solution :  Boris_2


Nous avons fait un beau voyage

Après une semaine de coupure géographique et culturelle totale pour un premier voyage en Haute  Egypte, je reprends pied doucement dans la blogosphère en affichant mon premier album de photos  souvenirs ensoleillés (ce sont aussi mes débuts avec appareil numérique). Par rapport aux albums partagés des e-officines de développement de photos numériques, j'apprécie cette présentation plus riche avec titre, date et surtout légende, qui permet de raconter un peu autour du voyage ou de l'événement photographié.


T'es où ?

J'suis pas là

Zut et flûte, ce matin je reçois l'invitation des Bachiques Bouzouks  pour  trois rendez-vous et je ne serai là pour aucun (restez en ligne, je vous dirai plus tard pourquoi). Je ravale ma déception énorme et vous transmets l'invit'. Si vous connaissez pas déjà, allez-y, c'est rien que du bonheur pour pas cher du tout. Il y a les logiciels libres et ouverts, les Bachiques Bouzouks, c'est une chorale libre et ouverte (aux parisiens...).

Cette année 2005, cela fera dix ans que les Bachiques Bouzouks existent ! Pour marquer le début de cette dixième année de chansons et de bonheur partagé, nous vous invitons à une "expérience extrême" : une soirée dehors, au coeur de l'hiver, le 15 janvier prochain, de 20 heures à minuit, sur la terrasse en bois qui se trouve au-dessus du Pavillon du Mail, en bordure de l'allée Saint-John Perse, dans le Jardin des Halles (c'est du côté de l'allée Saint-John Perse qui rejoint la rue Berger). Les boots, après-ski, mitaines et gros manteaux seront les bienvenus ainsi que les boissons chaudes (et autres...) ; merci aussi d'apporter de quoi alimenter le buffet (sucré et salé, selon vos talents !).

Pour rendre cette soirée plus festive, nous vous invitons aussi à apporter de la lumière, sous la forme que vous voudrez, par exemple des petites bougies dans des pots de confiture qui décoreront la terrasse et le buffet ; mais à vous de laisser libre cours à votre imagination.

En cas de froidure vraiment extrême, de pluie, de neige ou de trop grand vent, nous nous abriterons dans la salle de la Pointe Saint-Eustache (angle Montmartre / Rambuteau). Si la météo est incertaine, nous vous enverrons un mail à la mi-journée pour vous indiquer le lieu finalement choisi, et si vous n'êtes pas devant votre ordinateur, vous pourrez également appeler notre boîte vocale au 3672 * 1 11 22 33 # à partir de 14h pour avoir l'info.

Pour ceux qui ne voudront ou ne pourront pas se risquer dehors en soirée en cette saison, nous vous donnons rendez-vous le 5 février de 15h à 18h, pour la fête de la Chandeleur !

Excellente année à tous,
Les Piliers des Bachiques Bouzouks

Piliers

PS : Un reportage radio tourné lors du Beaujolais Nouveau sera diffusé dimanche 9 janvier dans l'émission de KRISS, "Un dimanche par hasard" entre 11h et 13 h sur France Inter.



Si vous y allez de ma part, ou si vous les entendez sur France Inter, ce serait gentil de mettre un petit commentaire à cette notule, après, merci.


Susceptible

Elle - [elle tente d'extirper le toast cramé coincé entre les machoires de l'appareil, avec une cuillère en bois parce qu'une fois avec une fourchette elle s'est pris le jus] Ouin, grrr, j'y arrive pas...

Lui - Allez, laisse moi faire. Je vais t'aider. T'es trop nulle.
                                                                ^^^^^^^^^^
Elle l'a mal pris. Il n'avait qu'à s'arrêter juste la phrase d'avant. Ça changeait tout. Elle lui a dit qu'elle l'avait mal pris. Il l'a mal pris. Il a téléphoné vers neuf heures pour s'excuser. C'est un type bien, même si il ne lit pas mon blogue.

Ne pas oublier : envoyer chaque jour jusqu'au 31 janvier, 1 SMS "Asie" au 80222, ou 80333, ou 80444